Ofélia Pereira
Sans perdre de temps, je m'engouffrai dans mon véhicule et écrasai l'accélérateur en direction des bois. Ce tueur commençait à m'agacer ; j'en avais plus qu'assez de ses actes. Et comment me connaît-il ? Je dépassai les quelques véhicules sur mon passage avant d'arriver sur place. Je n'optai pas pour la presse qui courait déjà vers moi, puis entrai dans le périmètre de sécurité installé par la police. Mon collègue Diego m'accompagna un peu plus loin dans les bois où se trouvaient les corps. Quand j'arrivai sur place, les personnes déjà présentes autour des corps s'écartèrent et je vis les trois corps : deux femmes et un homme, morts depuis quelques heures à peine, car leurs corps n'avaient même pas commencé à se détériorer. L'homme n'avait aucune trace de torture, en revanche les deux femmes, elles, oui. Le tueur a donc une haine envers les femmes ? L'une des deux femmes avait été poignardée au ventre et sa peau était entaillée, la seconde avait reçu de nombreux coups ; elle avait le visage en sang, presque méconnaissable. L'homme, quant à lui, n'avait reçu qu'une balle dans la tête, une mort rapide et sans souffrance, quelle chance... Ils sont, ou plutôt étaient, tous les trois âgés d'environ vingt ans.
- Qui sont ces trois personnes ? demandai-je, sans quitter des yeux les corps.
- L'homme s'appelle Thierry Gomery, la femme qui a été torturée, Isabelle Vladgua, et l'identité de la femme qui a été rouée de coups nous est inconnue. Il va falloir faire un prélèvement d'ADN pour retrouver son identité.
- Très bien, faites le prélèvement d'ADN et prévenez les familles si ce n'est pas déjà fait. Quelque chose que je n'ai pas vu ?
- Oui, nous avons eu la confirmation que le tueur cherche à vous atteindre, grâce à ce papier. C'était dans la poche de l'homme. Il y a une menace à votre égard.
Je regardai les victimes, quand soudain une idée me vint à l'esprit. Si les corps ne se sont pas encore détériorés, cela veut dire que le crime a été commis ce matin, ou du moins que les corps ont été déposés ce matin ! Je me redressai rapidement, l'homme à côté de moi sursauta et me lança un regard d'incompréhension.
- Je veux que vous vérifiiez tout, je dis bien tout, les caméras de surveillance extérieures, tout de suite, c'est urgent ! m'écriai-je pour que toute l'équipe sur place m'entende. Commencez par celles les plus proches de ce bois maudit. Si vous devez faire du porte-à-porte pour obtenir des images, faites-le.
Je montai dans un véhicule, prenant avec moi Alba et Diego, puis partis commencer moi-même ce que je venais d'ordonner à mon équipe.
Ambre Gioberti
J'arrivai chez moi et m'installai sur le canapé. N'ayant rien à faire, j'allumai la télévision et une de mes cigarettes. Une scène tournait en boucle. On y voyait une journaliste courir vers la voiture de Madame Pereira. Cette dernière avait à peine le temps d'ouvrir la portière qu'elle était bombardée de questions. Elle les ignora toutes et passa le périmètre de sécurité sans un regard derrière elle. Je décidai d'écouter les quelques informations qui semblaient plus ou moins vraies, avant de me lasser et d'éteindre la télévision. Je retirai mon blazer et partis le ranger. Puis j'entendis la porte d'entrée claquer, suivie de la voix de Sofia et de Léo.
- Tu as quoi à la place de ton cerveau ? Personne ne dit ça à quelqu'un qui a vu des gens mourir dans ses bras, Ugo.
- Je sais, mais tu aurais vu son regard. Ça avait l'air de lui faire ni chaud ni froid, il fallait que je la fasse réagir. J'en ai assez, elle n'en parle pas...
- Ce n'est pas en lui disant des atrocités pareilles qu'elle va arrêter de rouler comme une tarée.
Je choisis de redescendre à ce moment-là. Je ne pourrais pas me cacher éternellement après tout. Je partis me servir de quoi boire, faisant comme si je n'avais pas assisté à leur micro-conversation.
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Miss Gioberti
RomanceAmbre Gioberti est une étudiante en criminologie, brisée par la culpabilité de la mort de ses parents. Elle fera la rencontre d'une femme, Ofélia Pereira, une des plus grandes criminologues, mais également sa professeure, cette femme qui a l'air de...