Miss Gioberti

Chapitre XIX

Ofélia Pereira

Trois jours...
Trois putain de jours qu'elle a disparu.
Ça fait maintenant dix heures qu'on n'a rien reçu, toute l'équipe est en panique. Il reste au moins une centaine d'entrepôts que l'équipe n'a pas fouillés. Nous y avons passé la nuit. Sofia et Ugo ne peuvent pas sortir sans se faire harceler par des journalistes. Et pour bien mettre mes nerfs à vif, aucune trace d'Ambre ou de ma famille.
Nos pistes ne mènent à rien.
Je jetai les dernières images envoyées sur mon bureau et mis ma tête entre mes mains. Dans quel état vais-je la retrouver ?
Le pire dans tout ça, c'est que je suis impuissante. Je reçus soudainement une notification qui attira mon regard sur mon téléphone. J'allais appuyer dessus quand une furie entra dans mon bureau.

- Ofé ! S'il te plaît... Cette vidéo ne la regarde pas ! cria Diego.

- Ça a un rapport avec Ambre ?

- Oui, mais...

- Alors je regarde, affirmai-je.

- Quoi ?! NON !

J'appuyai dessus et une vidéo se lança. Dès que je vis la mise en place de la pièce et Ambre sur cette putain de table reliée à ce putain de générateur, mon cœur rata plusieurs battements.
Les minutes défilaient, je voyais Ambre souffrir, même si elle tentait de le cacher, je le savais. Soudainement, la porte de mon bureau s'ouvrit sur Sofia et Ugo.
Putain, je ne veux pas voir la suite.
Leurs visages inondés de larmes me montraient quel va être l'horreur. Plus j'avançais dans la vidéo, plus mes larmes menaçaient de couler. Jusqu'à ce qu'elles coulent définitivement.

- Elle est encore en vie, affirma Diego derrière moi.

- Comment tu peux en être sûr ? demanda Sofia.

- Il dit dans la vidéo qu'il veut qu'Ofélia la voie souffrir. Il veut qu'elle meure quand Ofélia sera là pour la voir, pour ressentir. C'est sa façon préférée de tuer quelqu'un de l'intérieur. Jusqu'à ce qu'il la tue à son tour.

- Si on ne la soigne pas rapidement, elle va mourir, confirma Sofia.

- Elle n'est pas dans une cave. L'endroit est immense, c'est un entrepôt, j'en suis certaine. Ça en barre quelques-uns de la liste, déclarai-je.

Ma porte s'ouvrit en fracas encore une fois. Alba apparut et se mit à parler tellement vite qu'on ne comprenait pas un mot.

- Hé, calme toi, Alba. Que se passe-t-il ? demanda Diego.

- L'entrepôt de la vidéo. C'est celui de ma famille, il se transmet de génération en génération. Ça fait des années qu'il n'est pas utilisé.

Son annonce eut l'effet d'une bombe dans mon esprit. Je me levai d'un bon, ils sursautèrent tous.

- C'est où ? demandai-je sèchement.

- À deux heures et demie d'ici, mais on peut y être en une heure et demie si on ne respecte pas les vitesses, m'indiqua-t-elle.

- Tu es certaine que c'est bien celui de ta famille ? Elle acquiesça.

- Très bien. Sofia, Ugo, restez ici. Diego, Alba, prévenez l'équipe, il faut qu'on y soit le plus vite possible, le temps est compté !

Je pris les clés d'Ambre ainsi qu'un casque et mon arme, j'indiquai à Alba et Diego qu'on se rejoindrait là-bas et partis.

Ambre Gioberti

Je me réveillai en sursaut, et à première vue, trempée, une énorme flaque d'eau autour de moi. Je relevai la tête et vis Alexandre avec un seau. Ça ne devait pas être le premier qu'il me renversait dessus. Ma tête est atrocement lourde, mon épaule et mon ventre me font souffrir. J'ai froid, ce qui n'est pas étonnant sachant que ce malade vient de me renverser un seau d'eau à la figure. Je remarquai au bout de quelques secondes que je me trouvais sur une chaise, mais je n'étais pas accrochée à cette dernière pour autant. Mes poignets étaient toujours ligotés ensemble, mais mes pieds ne l'étaient pas.
Pourquoi ? Que va-t-il se passer encore ?
Les vieilles lumières éclairent très peu ce qui se trouve autour de moi.