𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐

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Aylin

— Louis...Tu es là ?

Ai-je bien entendu ?

Ou suis-je en train d'halluciner ?

Parfois, mon esprit me joue des tours. Lorsque nous désirons plus que de raison quelque chose, notre cerveau s'amuse à le créer lui-même. Pour combler le vide laissé par ceux qui sont partis. Un moyen pour nous de continuer à espérer, peut-être même rester dans le déni.

Le téléphone de Miller continue de sonner. Ce dernier est en bas en train de nous préparer les verres d'eau.

Je patiente un moment, espérant entendre à nouveau cette voix. Quelque chose s'est réveillé dans mon cœur suite à son appel à l'aide, mais, je crois bien que, tout cela n'était que le fruit de mon imagination.

C'est pathétique, je suis pathétique.

Soudain, alors que tout espoir semblait perdu, la voix recommence.

— Louis ?

C'est toujours très faible, mais, désormais, j'en suis sûre, il est impossible que je me trompe. Ce que je viens d'entendre est réel.

Je veux que ça le soit, de tout mon cœur.

Mon désir d'obtenir des explications prend le dessus sur la mise en garde de Miller. Avec délicatesse, j'ouvre donc la porte et m'avance en direction des bips continus.

L'eau coule en bas ce qui veut dire qu'il n'a pas encore fini, cependant, je ne dois pas traîner, si jamais il m'attrape alors qu'il m'avait ordonné de ne pas bouger, je suis morte.

Mes mains vers l'avant, je tâte le mur en marchant sur la pointe des pieds. C'est effrayant d'être dans le noir dans un endroit inconnu comme ça, mon cœur bat à un rythme effréné dans ma poitrine. Mais j'ai confiance en mon sens de l'ouïe, il s'est déjà bien développé depuis bientôt quatre mois.

Je continue de longer le mur jusqu'à trouver une clenche puis dépose mon oreille sur la porte pour vérifier que les sons proviennent bien de cet endroit.

— Louis c'est toi ?

Ok. C'est ici.

C'est mal de fouiner, mais je ne peux pas m'arrêter là. La curiosité me dévore et j'ai faim de réponses. Une sensation étrange me consume, comme si cette chambre m'appelait. Mon corps entier me pousse à entrer.

Alors, je respire un bon coup et abaisse la poignée. La porte s'ouvre en grinçant puis un silence de mort résonne dans la pièce. La personne qui émettait l'appel à l'aide ne dit plus rien. Comme si on lui avait retiré la voix.

Hésitante, je décide d'avancer, mais soudain, je constate que je n'entends plus le bruit du robinet qui coule.

Oh non, j'ai été distraite par tous les sons de cette chambre et mon besoin irrépressible d'entrer.

Un fracas de verre qui se brise me parvient alors, je comprends que c'est trop tard.

— Mais qu'est-ce que tu fais là ! hurle Miller hors de lui. Sors tout de suite d'ici !

Cette intonation.

Je ne l'avais jamais entendu aussi en colère. Sa voix tremble de rage. Il m'attrape le bras et serre fort. Puis, il m'attire en arrière pour me faire sortir avant de refermer la porte dans un claquement sourd.

La manière dont il m'a surpris fait encore palpiter mon cœur à toute allure. Ce n'est pas le Miller que je connais.

— Je t'avais dit de rester dans la chambre ! continue-t-il toujours plus enragé qu'avant.

BLINDLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant