Chapitre 70 : Jade

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TW : scène de sexe explicite


Je n'écoute plus rien, à part mes désirs. Mon corps mène la danse et ça me va parfaitement, car je suis en totale osmose, comme lors du concert où Nolan et moi avons succombé pour la première fois.

Mon partenaire ne se pose également aucune question, puisqu'il répond à mon ardeur avec la même ferveur.

Quand nos lèvres se touchent, quand nos langues se mélangent, quand nos corps s'emboitent, quand nos mains partent à la recherche de l'autre. Tout semble normal et enfin, je peux me laisser aller, pourtant, une petite horloge s'allume dans mon cerveau.

Tu veux encore souffrir ? Car si c'est le cas, tu plonges en plein dedans. Et tu n'auras plus que tes yeux pour pleurer !

Cette voix pernicieuse me hante et je suis obligée de reculer, en reprenant mon souffle. Nolan me dévisage, sans comprendre mon geste, l'air perdu.

— Je veux mettre les choses au clair ! indiqué-je.

Oui, je l'ai égaré, vu ses yeux écarquillés.

— Tu crois que c'est vraiment le moment... commence-t-il.

Je l'arrête d'une paume, en me décalant d'un pas pour mettre de la distance entre nous, même si c'est en contradiction avec ce que je désire.

— J'ai compris une chose après la rupture : je tiens à toi bien plus que je ne le pensais. Et... Je te disais que je ne voulais pas de sentiments dans notre relation, mais... je ne suis plus sûre que ce soit le cas aujourd'hui...

Nolan semble avoir arrêté de respirer vu la façon dont il m'observe. Il finit par reprendre vie en m'attrapant les mains et en se collant de nouveau à moi. Son toucher chaud et rassurant me donne un regain d'espoir.

— Jade, je ne serais jamais revenu vers toi si je n'envisageais pas quelque chose de sérieux entre nous, m'annonce-t-il, un léger sourire sur les lèvres. Depuis des semaines, je pèse le pour et le contre d'une relation entre nous. J'entrevois tous les obstacles liés à mon statut, mais après tout ce qui s'est passé, après tout ce qu'on a vécu, je ne veux pas regretter. Et me séparer de toi est le plus grand regret que j'ai eu à surmonter ces derniers temps. Donc, je te promets que je ne joue pas : tu me plais. Énormément ! Et j'aimerais construire quelque chose avec toi. Peut-être que ça ne durera que quelques semaines, quelques mois, peu importe. Je suis sûr que notre histoire sera la plus belle, et je ne veux pas passer à côté.

Son souffle se raréfie alors qu'il inspire, après sa déclaration. Mon coeur se liquéfie, mon regard s'humidifie. Il a dit tout ce que je pensais au fond de moi. Je veux également tenter pour voir où ce truc entre nous nous mènera. Parce que j'y crois ! Je n'ai jamais été aussi malheureuse que ce mois de décembre sans lui.

— C'est pareil pour moi, lui réponds-je, en me rapprochant un peu, mon murmure très proche de son menton.

Je me mets sur la pointe des pieds et capture de nouveau sa bouche dans un baiser aussi passionné qu'excitant. Mon corps décide pour lui-même et cette fois, je lui laisse totalement les rênes. Les mains de Nolan me caressent, en passant de mes flancs à mon ventre, mon dos, mais également mes seins et mes fesses, là, où il s'est aventuré peu de fois. Je sais que ce soir, je veux me donner entièrement. Prête, je me suis trop languis de lui pour attendre.

Quand il se détache, sa chaleur me manque, mais je comprends son regard et ses interrogations.

— Allons dans ma chambre, propose-t-il.

J'acquiesce, la poitrine serrée. Je ne suis plus vierge depuis un an, mais j'ai eu très peu d'hommes dans ma vie, si ce n'est qu'un seul. Antoine, mon ex de l'époque. Ce serait mentir de dire que je n'appréhende pas cette première fois avec lui. Car je désire que ce soit parfait, oui, que tout soit parfait.

Main dans la main, il m'entraîne jusqu'à l'étage des chambres. De loin, j'entends la musique et les invités encore en train de célébrer le réveillon. Il n'est pas encore minuit. Je pense à mes parents, qui vont certainement se demander où je me trouve, mais vu notre amitié avec les Wolf, nous avons eu droit à deux chambres. Donc, au pire, ils penseront que je suis partie me coucher. Je l'espère : leurs questions m'embarrasseraient trop.

Quand nous pénétrons dans l'antre de Nolan, je reconnais ce que j'avais déjà visité il y a quelques mois. Rien n'a changé, la même vie, le même bordel, sauf que les vêtements sont éparpillés d'une différente manière.

Alors qu'il a fermé la porte, je pivote vers lui et avance, un sourire étirant mes lèvres. Je montre un visage sûr de moi, au fond, je ne le suis pas vraiment, mais je ne veux pas qu'il hésite, car j'en ai autant envie que lui. Mes mains agrippent sa nuque, et nous repartons dans un baiser endiablé.

Nolan finit par m'attraper par les cuisses et je croise automatiquement mes jambes autour de lui, pendant qu'il me transporte jusqu'à son lit. Il m'y dépose avec une délicatesse insoupçonnée. Quand il me surplombe de son corps, il recule un peu pour me fixer.

— Nous ne sommes pas obligés... enfin, pas ce soir... commence-t-il.

— Chut ! J'ai envie de toi, réponds-je, les joues enflammées.

Je croise les doigts pour que l'unique lampe de chevet allumée ne soit pas assez forte pour qu'il remarque ma timidité.

Il prend une longue inspiration. Je continue de lui sourire pour l'inviter à aller plus loin. Il finit par hocher la tête et reprend le cours de nos baisers.

Très vite, dans un moment de flottement que j'ai du mal à percevoir, tant mes sens sont mis au supplice, nous nous débarrassons de nos vêtements, et c'est dans le plus simple appareil que nous nous trouvons, collés, l'un à l'autre.

Mes doigts caressent son torse, son ventre et ses abdominaux ciselés, mais n'osent aller plus loin. Lui aussi reste attentif. Nos yeux s'aimantent à nouveau, et là, tout bascule. Il fond sur ma poitrine, embrassant chaque parcelle de peau libre, me rendant plus folle, au fur et à mesure des secondes.

Quand il se retrouve entre mes jambes et qu'il découvre mon intimité, je crois exploser, tant l'orgasme se déploie dans mon corps. Lorsqu'il me pénètre, c'est un feu d'artifice d'émotions aussi sensuelles, que brutes et animales. Nous nous laissons porter, nos sentiments au diapason. Au bord de la rupture, tout devient plus chaotiques encore.

Lorsque la délivrance nous éprend, nous nous perdons et savourons ce moment rien qu'à nous. Oui, à nous. J'ai l'impression d'entendre le loup de Nolan chanter. Mon guépard y répond d'une même voix, ce n'est pas un son similaire, mais son chant est identique. Je ne pensais pas qu'entre deux espèces, nous pouvions communier ainsi.

Je chérirai ce moment pour toujours et l'infini.

Lune ArdenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant