Chaque jour, je me réveillais en sueur après avoir rêvé d'Alex. Mon esprit était dans un état de stress et de peur permanents. Bien que j'étais chez Isabela, une angoisse incontrôlable me dévorait les entrailles et l'esprit. Ce n'était pas seulement à cause de ce que j'avais vécu avec Viny mais c'était surtout le fait de me sentir dans un lieu quasi-mystique, coupée du monde, alors que l'homme que j'aimais était quelque part dehors, malheureux à cause de moi. Je n'étais pas vu ni parlé à Alex depuis des mois. Quand j'étais chez Viny, les messages incessants d'Alex me déchiraient tellement le cœur que je n'avais pas trouvé un autre moyen de supporter la situation que de fermer mon téléphone et le jeter. J'étais seule, totalement seule.
Je restais allongée dans le grand lit, enveloppée dans les draps de soie qui portaient encore l'odeur rassurante d'Isabela. Le moindre bruit me faisait sursauter, et je préférais rester enfermée dans cette pièce sécurisante, loin des horreurs que j'avais laissées derrière moi.
Au moins deux fois par jour, comme une douce habitude, Isabela venait me voir. Sa présence était à la fois apaisante et stimulante. Elle frappait doucement à la porte avant d'entrer, son visage ne trahissant jamais la moindre émotion.
- Sarah, tu veux bien venir manger avec moi ? demandait-elle avec douceur.
Malgré mon état, il était difficile de lui refuser quoi que ce soit. Ce n'était pas seulement son charisme, il y avait quelque chose en elle de terriblement envoutant. Chaque fois qu'elle venait me voir, elle s'assurait que je quitte la chambre et que je mange. Elle partageait toujours ses repas avec moi. Je sentais que, malgré son caractère dur, elle s'occupait de moi tout en m'analysant.
Nous allâmes à la salle à manger, une pièce élégante ornée de tableaux anciens. Isabela s'asseyait en face de moi, ses yeux bleus fixés sur moi, et commençait à me poser des questions, cherchant à me connaître davantage.
- Parle-moi de ta famille, Sarah.
Au début, mes réponses étaient courtes, presque murmurées, mais la patience d'Isabela et son regard attentif m'encourageaient à m'ouvrir un peu plus à chaque repas. Je lui racontais des bribes de mon passé ainsi que de mon histoire avec Alex. Pourtant, malgré les tentatives d'Isabela pour me faire manger, mon appétit restait obstinément absent. La nourriture, aussi délicieuse soit-elle, me semblait fade et sans intérêt.
À la place, je me réfugiais dans le vin comme j'avais pris l'habitude de le faire pendant les derniers mois. Isabela, observant mes gestes avec une attention silencieuse, finit par s'exprimer sur le sujet.
- Sarah, tu bois beaucoup. Tu sais que l'excès d'alcool ne résoudra pas tes problèmes, n'est-ce pas ?
Je relevai les yeux vers elle, sentant un mélange de honte et de défi.
- Je sais, Isabela. Mais c'est la seule chose qui m'aide à tenir le coup en ce moment.
Elle posa sa main sur la mienne, et je ne put ignorer à quel point sa main était belle et douche.
- Je comprends, Sarah. Mais il faut que tu manges aussi, que tu reprennes des forces. Je suis là pour t'aider, mais tu dois aussi vouloir t'aider toi-même.
Isabela n'était pas seulement ma protectrice, elle était un pilier de soutien dans mon monde chaotique. Je savais qu'elle avait raison, mais l'idée de manger, de me nourrir de quelque chose d'autre que de vin et de souvenirs amers, me semblait encore insurmontable.
La plupart du temps, je pensais à Isabela. Elle me fascinait au plus haut point avec sa beauté fatale et son charisme envoûtant. Chaque détail de son apparence, de sa manière de se mouvoir avec une grâce féline, jusqu'à son regard perçant, dégageait une aura de puissance et de mystère. Isabela semblait incarner une force tranquille, capable de dominer n'importe quelle situation avec une aisance déconcertante. Je voulais percer le mystère derrière cette superbe blonde aux yeux bleus qui semblait venir d'ailleurs. J'avais compris dès le départ que son accent était celui d'une Espagnole mais venait-elle d'Espagne ? Venait-elle d'Amérique Latine ? Elle ne disait absolument rien sur elle et je n'osais pas demander.
Assise en face d'elle à la table de la salle à manger, je me retrouvais souvent à me demander ce qui la rendait si spéciale. Comment cette femme, si élégante et apparemment délicate, avait-elle réussi à inspirer la terreur chez un prédateur impitoyable comme Viny ? Quels secrets cachait-elle derrière son expression sereine et ses yeux perçants ? Cette question hantait mes pensées, chaque regard échangé entre nous ajoutant une couche de mystère à l'énigme qu'elle représentait. J'avais beau être enivrée le jour où Isabela apparu pour me sauver, je ne pouvais oublier la terreur dans les yeux de Viny et avec quelle aisance Isabela l'avait ridiculisé devant tout le monde et l'avait fait fuir.
Malgré notre proximité physique durant les repas, Isabela était rarement présente dans l'appartement. Elle gérait le club libertin dans lequel Viny m'avait emmenée et qui était situé en dessous de son domicile, un lieu où les désirs les plus secrets trouvaient refuge. Sa vie semblait un tourbillon de responsabilités et de rencontres, la rendant souvent absente pendant de longues heures. Son emploi du temps chargé faisait que je voyais très peu Isabela, ce qui ajoutait à la solitude pesante de mes journées enfermée dans cette chambre.
Parfois, c'était Claire qui me visitait. Claire était la femme qui avait tenté de me parler pendant la nuit où Viny m'avait ammenée ici et c'était elle qui avait prévenu Isabela de ce qui se passait. Il s'avérait qu'elle travaillait également dans le club où elle était chargée de gérer les soirées. Claire était très gentille mais elle ne parlait presque pas, se contentant juste de me demander si j'allais bien ou pas. Apparemment, c'était Isabela qui l'avait chargée de vérifier de temps en temps si tout allait bien pour moi.
Ma chambre était mon sanctuaire, mon refuge contre le monde extérieur. Les draps de soie, les meubles luxueux, tout était empreint de la présence rassurante de l'impératrice des lieux. Cependant, cette sécurité finissait par devenir une cage dorée. Je me sentais emprisonnée par mes propres peurs et souvenirs douloureux, incapable de franchir le seuil de la porte toute seule. Les murmures et les bruits étouffés provenant du club en dessous ajoutaient une dimension presque irréelle à mon isolement, comme si un autre monde se déroulait juste au-dessous de moi, inaccessible et intimidant.
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Les Passions de Sarah - Tome IV
RomanceAprès avoir été sauvée des griffes de Viny par Isabela, Sarah se retrouve sous la protection de cette femme incroyablement belle et puissante. Coupée du monde, loin d'Alex, l'amour de sa vie, Sarah se sent perdue et désemparée, ne sachant comment se...