Confessions - 1

108 4 3
                                    

En entrant dans la villa, je fus immédiatement frappée par l'atmosphère étrange qui y régnait. Les pièces étaient vastes et richement décorées, mais une certaine aura ténébreuse imprégnait chaque coin. Les murs étaient ornés de tableaux anciens, représentant des scènes à la fois captivantes et inquiétantes. Les meubles, bien que magnifiques, semblaient porter le poids des années, ajoutant à l'impression d'une beauté fanée.

- Où est-ce qu'on est ? demandai-je, le ton de ma voix trahissant ma nervosité.

Isabela se tourna vers moi, ses yeux bleus fixant les miens avec une intensité presque dérangeante.

- Elle m'appartient, dit-elle simplement. C'est ici que je viens pour trouver la paix et la solitude quand le monde extérieur devient trop lourd à porter.

L'annonce me frappa de plein fouet. C'était la première fois qu'Isabela faisait référence à quelque chose qui la rattachait au monde qui existait en dehors du club.

- Vraiment ? Fis-je.

Elle ne répondit pas et m'invita à la suivre.

Elle me fit visiter la maison, me montrant chaque pièce avec une précision presque clinique. Chaque chambre, chaque couloir semblait chargé de secrets. La villa était un lieu de contrastes : à la fois somptueuse et sinistre, lumineuse et obscure. Les tapis épais étouffaient nos pas, créant une atmosphère de silence lourd et de mystère. Les rideaux épais, tirés pour la plupart, laissaient passer juste assez de lumière pour révéler les détails complexes des moulures au plafond et les motifs des tapisseries. Finalement, elle m'amena dans une chambre où se trouvait un grand lit conjugal.

- Voici ma chambre, dit-elle. Et voici où tu dormiras. Ajouta-t-elle en indiquant une chambre en face.

Je restai un moment, fixant Isabela avec un mélange de fascination et d'appréhension. La maison avait une étrange emprise sur moi, comme si elle me murmurait des secrets anciens et oubliés.

- Nous allons vraiment faire chambre à part ? Demandai-je.

- Seulement si tu m'énerves alors fait gaffe.

Je souris.

- Pourquoi m'as-tu amenée ici, Isabela ? demandai-je, la voix tremblante.

Elle sourit légèrement, posant une main rassurante sur mon épaule.

- Parce que tu as besoin de cet endroit autant que moi. Ici, loin du chaos de Paris et des fantômes de ton passé. Aussi, tu as peut-être le droit d'avoir des réponses.

Étienne revint une heure plus tard, chargé de courses pour la maison. Les sacs débordaient de provisions, de fruits frais, de légumes et de bouteilles de vin soigneusement sélectionnées. Isabela le remercia d'un signe de tête et lui donna congé. Ensuite, sans un mot, elle se retira dans sa chambre, me laissant seule dans cette vaste villa silencieuse. Je passai les heures suivantes à errer d'une pièce à l'autre, chaque coin de la maison me paraissant à la fois familier et étranger. Les murs semblaient chuchoter des histoires anciennes, des récits de vies passées, et je me sentais à la fois fascinée et oppressée par cette atmosphère.

Lorsque Isabela réapparut plus tard dans l'après-midi, elle était à nouveau vêtue de l'une de ses robes sexy qui semblaient faire partie intégrante de son identité. Sa présence imposante et son élégance naturelle me coupèrent le souffle, comme à chaque fois. Elle me trouva dans le salon, perdue dans mes pensées, et m'invita d'une voix douce mais ferme à la rejoindre en cuisine.

- Sarah, viens. Préparons le dîner ensemble. Ce soir, j'ai prévu un dîner aux chandelles.

La perspective de passer la soirée en tête-à-tête avec Isabela fit naître en moi une excitation teintée d'appréhension. Nous nous mîmes à préparer le repas, choisissant avec soin les ingrédients et les recettes. Isabela, toujours aussi méthodique, guida chaque étape de la préparation, ses gestes précis et gracieux trahissant une longue habitude. Malgré notre travail, les quantités restaient modestes, car ni l'une ni l'autre n'avait l'habitude de manger beaucoup. Pourtant, chaque plat était soigneusement élaboré, reflet de l'attention méticuleuse d'Isabela aux détails. C'était la première fois que je la voyais cuisiner et j'étais impressionnée par son savoir-faire.

Lorsque tout fut prêt, nous nous installâmes à la table élégamment dressée, les chandelles projetant une lumière douce et chaleureuse qui dansait sur les murs. Isabela ouvrit une bouteille de vin, en versa dans nos verres, et leva le sien en un toast silencieux. Parlant de presque rien, une ou deux heures s'écoulèrent pendant lesquelles s'écoulèrent avec elles deux ou trois bouteilles de vin.

Je vis ensuite qu'Isabela commençait à se détendre et je n'avais qu'une idée en tête, qu'elle me conduise dans sa chambre pour faire l'amour. Elle ouvrit les yeux et me lança un regard profond, mon corps brûlait de désir et de passion pour lui. Elle s'ajusta sur sa chaise et se pencha légèrement vers moi.

Je m'attendais à une conversation romantique, à des confidences chuchotées et à des échanges intimes, mais ce moment ne vint pas. Au lieu de cela, Isabela me regarda droit dans les yeux, son expression grave et déterminée.

- Sarah, commença-t-elle, sa voix douce mais inflexible, nous devons avoir une conversation à cœur ouvert ce soir. Il est temps que tu te débarrasses de tes démons. Si jamais cela ne fonctionne pas, il ne sera même pas nécessaire de voir Alex, car il mérite mieux que ce que tu es actuellement.

Les Passions de Sarah - Tome IVOù les histoires vivent. Découvrez maintenant