Les Passions de Sarah - Tome IV

Disparition - 3

Au bout du quatrième jour, l'isolement et le silence commençaient à peser lourdement sur moi. J'avais besoin de reconnecter avec le monde extérieur, de sentir que je n'étais pas complètement coupée de tout. La perspective de reprendre contact, de rétablir un lien, même minime, avec ceux que j'avais laissés derrière moi, devenait une nécessité. Assise dans le salon, je rassemblais tout le courage dont j'étais capable et la regardais avec détermination, mais aussi une profonde appréhension.

- Isabela, comment puis-je faire pour acheter un nouveau téléphone et obtenir un nouveau numéro ? demandai-je, ma voix tremblante d'anxiété.

Isabela, toujours aussi calme et posée, hocha lentement la tête en signe de compréhension.

- Je peux t'envoyer dehors pour cela, Sarah. Mais je comprends que tu sois terrifiée à l'idée d'être interceptée par Viny, même si je doute que cette petite merde rode ici.

Le simple fait de prononcer son nom faisait monter en moi une vague de panique. Les souvenirs de ses menaces, de son regard cruel et de la terreur qu'il faisait peser sur ma vie étaient encore trop frais.

- Oui, c'est ça. Je ne veux pas risquer de le croiser, murmurai-je, les yeux baissés pour cacher la peur qui se lisait dans mon regard.

Isabela s'approcha de moi avec sa grâce habituelle, chaque mouvement empreint d'une élégance naturelle.

- Ne t'inquiète pas, Sarah. Tu ne seras pas seule. Étienne, mon chauffeur et agent de sécurité, t'accompagnera. Il veillera à ce que tu sois en sécurité.

Étienne, un homme grand et imposant avec des traits sévères mais rassurants, entra dans la pièce à ce moment-là. Ses cheveux courts et sa mâchoire carrée lui donnaient une allure de force tranquille. Il inclina légèrement la tête en signe de respect.

- Je veillerai sur vous, Madame Sarah, dit-il d'une voix grave mais douce.

Cette assurance me donna un peu de courage. Avec Étienne à mes côtés, je sentais que j'avais une chance de rester en sécurité. Nous nous préparâmes rapidement et quittâmes l'appartement. En sortant, Isabela lança à Etienne.

- Étienne, si jamais Viny vous croise, coupe-lui sa bite et fais la lui manger.

Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire.

La ville dehors semblait à la fois familière et étrangement nouvelle après des jours d'isolement. Chaque visage dans la foule me paraissait suspect, chaque mouvement me rendait nerveuse. Mais la présence d'Étienne, calme et vigilant, me rassurait. Son regard scrutateur ne laissait rien échapper, et je savais qu'il ne permettrait à aucun danger de m'approcher.

Nous arrivâmes dans une boutique de téléphonie où je choisis rapidement un téléphone et un nouveau numéro. L'ensemble du processus me semblait irréel, comme si j'étais en dehors de moi-même, observant quelqu'un d'autre accomplir ces tâches simples mais essentielles. Étienne restait à mes côtés, silencieux mais alerte, prêt à intervenir au moindre signe de danger.

Une fois les achats terminés, nous retournâmes à l'appartement. Je m'installai sur le canapé en velours, le téléphone neuf dans les mains, me sentant à la fois soulagée et angoissée. Le seul numéro que je connaissais par cœur était celui d'Alex. Mon cœur battait à tout rompre alors que je composais les chiffres familiers, espérant entendre sa voix, un lien avec le passé que je m'étais efforcée de fuir mais qui me manquait cruellement.

Le téléphone sonna, chaque tonalité augmentant mon anxiété. Puis, une voix automatique résonna à l'autre bout de la ligne :

- Le numéro que vous avez composé n'est plus attribué.