Les Passions de Sarah - Tome IV

Confrontations - 17

Je devais rencontrer Kevin dans quelques jours, mais entre-temps, je profitais pleinement de ma relation avec Isabela. C'était probablement l'une des passions les plus dévorantes que j'ai jamais connues. Chaque moment passé avec elle était chargé d'une intensité que je n'avais jamais ressentie auparavant. Nous nous disputions souvent, une ou deux fois par jour, car je voulais qu'elle assume que nous étions un couple. Malgré ses refus, l'attirance entre nous était indéniable.

Les disputes étaient fréquentes et parfois violentes verbalement, mais elles ne faisaient qu'alimenter notre désir l'une pour l'autre. Chaque confrontation semblait se terminer de la même manière : par un sexe passionné et débridé. Nous faisions l'amour partout dans la maison, sans aucune limite ni retenue. La cuisine, le salon, la salle de bain, aucune pièce n'était épargnée par notre passion. Chaque coin de l'appartement portait les traces de notre amour torride et sauvage.

Je me souviens de ces jours comme d'une période d'extrême passion et de romance bizarre. Je ne pouvais pas nier mes sentiments pour Isabela. J'étais folle amoureuse d'elle, et chaque regard, chaque toucher, chaque baiser ne faisait que renforcer cette obsession. Cependant, malgré notre intimité physique, elle se refusait à moi émotionnellement. Elle prétendait ne rien ressentir pour moi, et cette barrière qu'elle maintenait entre nous était à la fois frustrante et déchirante.

Chaque nuit, nous partagions son lit, et chaque matin, je me réveillais avec la même question brûlante dans mon esprit : pourquoi ne pouvait-elle pas simplement avouer qu'elle m'aimait aussi ? Je la confrontais souvent à ce sujet, cherchant désespérément une réponse qui me rassurerait. Mais Isabela restait impassible, son visage ne trahissant aucune émotion.

Un matin, après une nuit particulièrement passionnée, nous étions encore allongées dans le lit. Je tournai la tête pour la regarder, essayant de lire quelque chose dans ses yeux.

- Isabela, pourquoi refuses-tu d'admettre ce que nous avons ? demandai-je doucement, mais avec insistance. Tu ne peux pas dire que tout cela ne signifie rien pour toi.

Je me sentais comme un disque rayé.

Elle me regarda, ses yeux bleus perçants mais froids.

- Sarah, je t'ai déjà dit que ce n'est pas si simple. Ce que nous avons est... intense, mais cela ne signifie pas que nous sommes un couple.

Je sentis la colère monter en moi, mélangée à une profonde tristesse.

- Comment peux-tu dire ça après tout ce que nous avons partagé ?

Elle détourna le regard, évitant mes yeux.

- Je ne veux pas te faire de mal, Sarah. Mais tu dois comprendre que ce n'est pas de l'amour.

Ses paroles me frappèrent comme une gifle, mais je refusai de céder.

- Alors pourquoi continuons-nous à faire ça ? Pourquoi ne peux-tu pas simplement être honnête avec moi ?

- Tu veux qu'on arrête de faire l'amour ? Répondit Isabela en me faisant un sourire discret.

- Non, ce n'est pas ce que je voulais...

- C'est bien ce qui me semblait, me coupa-t-elle.

Chaque fois que nous faisions l'amour, je sentais que nous nous rapprochions un peu plus, mais la distance émotionnelle qu'elle maintenait entre nous était insupportable. Ces moments d'intimité étaient à la fois des sommets de plaisir et des gouffres de désespoir. Chaque baiser, chaque caresse, chaque gémissement était teinté de la douleur de ne pas pouvoir avoir plus. J'étais tiraillée entre mon amour pour elle et la réalité qu'elle ne pourrait jamais m'offrir ce que je désirais vraiment : une relation véritable et assumée.

- Alors quoi ? Qu'est-ce que c'est, pour toi ? continuai-je. Une simple aventure ?

Elle me regarda.

- Peut-être. Peut-être que c'est tout ce que c'est. Je ne peux pas te donner plus que ça.

Mes mains tremblaient alors que je serrai les poings.

- Tu dis ça comme si c'était facile. Mais pour moi, ce n'est pas juste une aventure. C'est bien plus que ça.

Nous restâmes là, dans un silence lourd et oppressant, chaque seconde amplifiant la distance entre nous. Finalement, je me levai du lit, incapable de supporter plus longtemps l'intensité de mes émotions.

- Très bien.

Je quittai la chambre, laissant Isabela seule.