Les Passions de Sarah - Tome IV

Confrontations - 6

- Tu vas à l'université demain, m'annonça Isabela au petit déjeuner sur un ton qui n'admettait aucune objection.

Je sentis mon cœur se serrer. Les messages de Kevin et de Viny ne cessaient d'arriver, ne me laissant pas de répit.

- Et...

- Et Etienne t'accompagnera comme d'habitude, me coupa-t-elle. A la fin de tes cours, tu sors directement. Tu ne regarde ni à droite, ni à gauche. Etienne te récupèrera et te ramènera ici. Et surtout, tu sors vite, Etienne a d'autres choses à faire.

Malgré la présence d'Etienne dans l'histoire, je n'étais pas tellement rassurée. Je n'avais pas quitté l'appartement depuis ma confrontation avec Viny.

- Je ne me sens pas prête Isabela, dis-je franchement.

- Et moi, je ne suis pas prête à te voir te morfondre ici toute la journée. Tu reprends ta vie en main, de gré ou de force.

- Mais je ne me morfonds pas ici, protestai-je. J'aime être ici avec toi.

Isabela laissa échapper un soupir d'exaspération et se leva.

- Je descends, dit-elle. Toi tu reste ici et surtout tu ne réponds pas aux messages.

- Isabela attends.

Je me suis levée pour la rejoindre.

- J'ai pensé que nous pourrions faire quelque chose ensemble aujourd'hui, lui dis-je.

Elle ouvrit grand les yeux.

- Quoi ? Comment ça ?

- Je ne sais pas, répondis-je troublée, des trucs à deux quoi.

- Nom de Dieu Sarah.

Elle ferma les yeux un instant comme réprimer sa colère ensuite son visage redevint impassible.

- Quoi ? Demanda-t-elle. Qu'est-ce que tu crois Sarah ? Qu'on va rester sur le canapé à regarder la télévision ensemble ? Ou bien au lit à nous raconter des histoires ?

Sur le coup, j'étais tellement troublée que je ne compris pas ce qu'elle voulait dire.

- Oui si tu veux, répondis-je. Nous pouvons faire ce que tu veux Isabela.

Elle plissa les yeux, comme à chaque fois que je disais un truc qu'elle jugeait idiot ou enfantin.

- Il n'y a rien entre nous Sarah.

- Mais bien sûr que si.

Je tentais de m'approcher d'elle mais l'index menaçant qu'elle leva m'arrêta dans ma course. Mais je me sentais tellement inquiète que je ne pouvais pas en rester là.

- Enfin Isabela, c'était génial hier aussi, et avant-hier également. Pourquoi tu ne veux pas de moi ?

- Qu'est-ce que tu veux Sarah ? Tu vis bien ici non ?

- Je veux qu'on fasse des trucs à deux, comme tout autre couple.

C'était l'une des rares fois où je vis l'étonnement s'afficher sur le visage de marbre d'Isabela.

- Couple ? Répéta-t-elle. Dieu du Ciel, c'est incroyable ce que tu peux être malade Sarah. Il n'y a pas de couple. Nous ne sommes pas un couple.

- Je ne veux pas être une simple amante pour toi, protestai-je les larmes aux yeux.

Elle s'approcha de moi menaçante.

- Tu n'es pas mon amante non plus, arrête de te raconter des histoires.

Elle tourna les talons et s'en alla en direction de la porte de l'appartement et je l'entendais répéter entre les deux « Mon Dieu, Mon Dieu, Mon Dieu... ».

- Je m'en fous, lui criais-je, depuis la porte de la salle à manger. Moi je t'aime et je vais me battre pour nous.

Elle claqua ouvrit la porte et sorti sans me répondre.