Confessions - 3

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Le coup m'atteignit en plein cœur au point de me couper le souffle. Je me suis retournée pour faire face à Isabela qui approchait lentement, menaçante. Pour la première fois depuis je la connaissais, je sentais de la colère envers elle.

- Qu'est-ce que tu viens de me dire ? Lui dis-je.

Elle s'arrête devant moi.

- Je viens de te dire que ta sœur est morte à cause de toi. Mais c'est plus facile de faire porter le chapeau à Alex n'est-ce pas.

Je sentais mes mains qui tremblaient.

- J'ai tout fait pour ramener Ayla et la sauver, répondis-je en haussant le ton.

- Vraiment ? siffla Isabela, sa voix glaciale. Ne mens pas, Sarah. Tu sais aussi bien que moi que sa mort n'est pas de la faute d'Alex, mais de la tienne. Tu as eu des mois, des années pour trouver une solution, pour la faire venir, pour la protéger. Mais tu t'es complu dans ton confort, profitant de ta vie, de tes histoires de sexe, sans te soucier de rien.

Ma vision se brouillait.

- Non... ce n'est pas vrai... j'ai essayé... j'ai vraiment essayé...

Mais même à mes propres oreilles, mes mots sonnaient creux et vides.

Isabela se pencha en avant, son regard brûlant d'une intensité que je n'avais jamais vue auparavant.

- Avoue-le, Sarah. Tu étais tellement prise dans ta propre vie, dans tes propres plaisirs, que tu as négligé ta sœur. Et elle est morte par ta faute. Pas celle d'Alex. Par ta faute. Tu as tué celle qui t'a sauvée et c'est pour ça que tu ne pouvais plus te supporter, c'est pour ça que tu es allée chez Viny pour te faire traiter de la manière que ton âme jugeait adéquate. Tu es une gamine immature, tu ne sais pas reconnaître tes torts.

Chaque mot était comme une dague plantée dans mon cœur. La vérité brutale de ses paroles me frappait de plein fouet. J'avais toujours blâmé Alex, rejetant sur lui la responsabilité de cette tragédie, mais au fond de moi, je savais qu'Isabela avait raison.

- Je... je ne voulais pas... murmurais-je.

- Bien sûr que tu ne voulais pas, rétorqua Isabela, sa voix se radoucissant à peine. Mais ce que tu veux ou ne veux pas n'a plus d'importance. Ce qui compte, c'est ce que tu fais. Et jusqu'à présent, tout ce que tu as fait, c'est détruire. Tu es une véritable pandémie. Une malédiction pour tous ceux qui croisent ta route.

Les mots d'Isabela résonnèrent dans ma tête comme une condamnation irrévocable. Chacun de ses mots, si tranchants et précis, m'avait transpercée de part en part, dévoilant mes échecs, mes fautes et mes négligences sous un jour brutalement éclairé. Les larmes commencèrent à couler avant même que je puisse les arrêter, et bientôt, je fus submergée par une vague de chagrin si intense que je me sentais engloutie par ma propre détresse.

Je m'effondrai à genoux, mes épaules secouées par des sanglots incontrôlables, mes mains tremblantes cherchant en vain un soutien autour de moi. Ce n'était pas seulement des pleurs, mais une véritable tempête émotionnelle qui éclatait en moi. Chaque larme semblait porter le poids des années de douleur refoulée, de culpabilité ignorée, de regrets niés. Les sanglots se firent de plus en plus violents, déchirant ma gorge, secouant tout mon corps comme un tremblement incontrôlable.

Je pleurai pour Alex, pour Ayla, pour chaque moment où j'avais choisi la facilité du plaisir immédiat plutôt que l'effort de l'amour et de la responsabilité. Je pleurai pour tous les hommes que j'avais utilisés et rejetés, pour les lieux de travail où j'avais semé la discorde, pour chaque relation détruite par ma négligence et mon égocentrisme. Les souvenirs se bousculaient dans ma tête, chaque image plus douloureuse que la précédente, chaque faute plus accablante. C'était comme si des années de tristesse et de remords se déversaient d'un seul coup, vidant mes réserves émotionnelles en quelques minutes.

Les sanglots devinrent des hurlements, des cris déchirants de douleur pure. Ma vision se brouillait, mes oreilles bourdonnaient, et je sentais mon cœur se briser sous le poids de la réalisation cruelle de mes erreurs. Je m'étouffais presque avec mes propres larmes, incapable de trouver mon souffle, noyée dans une mer de chagrin. C'était pire que tout ce que j'avais ressenti dans toute ma vie, une agonie émotionnelle qui me laissait sans défense, vulnérable, et complètement vidée.

Après de longues minutes, lorsque mes pleurs se firent moins intenses, Isabela s'approcha de moi, ses pas résonnant faiblement sur le sol de la villa silencieuse. Elle s'assit à mes côtés et passa un bras autour de mes épaules, m'attirant contre elle avec une tendresse inattendue.

- Ma chérie, murmura-t-elle doucement, ses mots caressant mes oreilles comme un baume apaisant, je suis fière de toi maintenant.

Je levai les yeux vers elle, mon visage ruisselant de larmes, incapable de comprendre comment elle pouvait être fière de moi dans cet état de dévastation totale.

- Comment peux-tu dire ça ? sanglotai-je, ma voix brisée et tremblante. Je suis... je suis une horrible personne. J'ai tout détruit... j'ai tué Ayla par ma négligence... je ne mérite pas ta fierté.

Isabela secoua lentement la tête, ses yeux bleus pleins de compréhension et de compassion.

- Non, Sarah. Ce que tu viens de faire, en pleurant ainsi, en laissant sortir toute cette douleur, montre que tu es en train de changer. Tu es en train de devenir quelqu'un d'autre, de meilleur.

Elle essuya doucement mes larmes avec ses doigts, son toucher réconfortant apaisant quelque peu ma détresse.

- C'est la première étape, Sarah. Accepter tes fautes, pleurer tes pertes. Maintenant, tu peux commencer à te reconstruire. Tu n'es plus la même personne qui a fait toutes ces erreurs. Tu as le potentiel de devenir quelqu'un de bien, quelqu'un qui mérite d'être aimé et respecté.

Je sentais quelque chose se transformer en moi, une étincelle d'espoir qui commençait à briller faiblement dans l'obscurité de mon cœur.

- Je veux changer, murmurai-je, presque inaudible. Je veux vraiment changer.

Isabela sourit, un sourire sincère et encourageant.

- Je le sais, Sarah. Et je serai là pour t'aider à chaque étape. Mais tu dois être prête à affronter tes démons, à faire face à tes erreurs, et à travailler dur pour devenir la meilleure version de toi-même.

Je hochai la tête, sentant un nouveau sens de détermination se lever en moi.

- Je le ferai, Isabela. Je le promets.

Elle me serra un peu plus fort contre elle, et pour la première fois depuis des années, je sentis une véritable paix intérieure commencer à s'installer. Les sanglots s'apaisèrent progressivement, laissant place à une étrange tranquillité, une sensation de vide mais aussi de renouveau. Après avoir versé des larmes pour toute une vie, je me sentais étrangement légère, comme si un fardeau avait été levé de mes épaules. Regardant Isabela à travers mes yeux rougis et gonflés, je fis à nouveau une promesse qui venait du plus profond de mon être.

- Je vais changer, Isabela. Je vais mûrir. Je ne veux plus faire de tort aux gens qui m'aiment.

Isabela hocha la tête, son regard rempli d'une douceur que je ne lui avais jamais vue auparavant.

- C'est la première fois que je te crois, Sarah, dit-elle simplement.

Elle me prit par la main et me conduisit vers l'escalier qui menait à l'étage, me guidant avec une assurance tranquille. Je me laissai faire, me sentant comme une enfant vulnérable en quête de réconfort.

Les Passions de Sarah - Tome IVOù les histoires vivent. Découvrez maintenant