Chapitre 25 - Tout son monde

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Gabriel remonta quatre à quatre les marches de l'escalier qui le menait à son bureau. Sa réunion avait été bien pénible, comme prévu et il se dirigeait vers son bureau pour souffler.

Quand il entra, il trouva toute son équipe en train de parler relativement bas, la mine grave. Gabriel haussa un sourcil, surprit.

- Qu'est-ce qui vous arrive ? demanda-t-il, tendu.

Ils se retournèrent vers lui et l'un d'entre eux lui montra son écran de téléphone.

- Ça ne va pas te plaire, le Président veut que tu ailles à la répétition de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.

Gabriel maugréa. Il en avait assez, tout le monde savait que l'organisation des JO allait être une catastrophe et il avait la nette impression que le Président faisait tout pour lui refiler le dossier.

Et ensuite qu'il se prenne toutes les foudres des médias et du public à la moindre erreur.

L'ancien Premier ministre n'eut pas d'autre choix que de céder aux désirs du Président et une heure plus tard, était en route pour la cérémonie, en compagnie de son chef de cabinet et d'un autre collaborateur.

Une fois arrivé, Gabriel sentit que ça n'allait pas bien se passer.

Il y avait un monde fou. Entre toutes les caméras - qui se précipitèrent d'ailleurs toutes sur lui quand elles le virent - la foule, les forces de l'ordre, les autres personnalités politiques, et le soleil qui tapait fort, la place était noire de monde.

Gabriel se fraya un chemin jusqu'à la tribune principale, où se tenaient déjà quelques ministres du RN et d'autres personnalités de la gauche. Il les salua tous d'un signe de tête poli et nota l'absence de Jordan Bardella. Il était pourtant Premier ministre. Et Gabriel venait de le quitter il y a quelques heures à peine.

Il ressentit soudain un sentiment d'urgence. Se passait-il quelque chose ?

Mais il chassa rapidement cette pensée. La cérémonie de répétition allait commencer.

Et ce fut un désastre. Gabriel essayait de garder la tête froide mais ce qu'il vit ne lui donnait pas franchement envie de regarder ne serait-ce que cinq minutes de la vraie cérémonie d'ouverture. C'est en maugréant contre ces organisateurs tous plus minables les uns que les autres, que Gabriel remonta vers sa voiture quand tout ce cirque prit enfin fin.

Soudain, un cri retentit sur sa gauche.

Il y eut un mouvement de foule.

Instinctivement, Gabriel se figea, scrutant l'origine du cri. Les gens se pressaient les uns contre les autres, créant une vague humaine chaotique. Une vague qui venait droit sur lui.

Il se décala rapidement sur le côté, cherchant à éviter la marée de personnes affolées. A côté de lui, son garde du corps tenta en vain d'empêcher les gens de se ruer sur lui.

Un deuxième cri, plus aigu, perça l'air.

Gabriel tourna la tête juste à temps pour voir une jeune femme, visiblement paniquée, se faire bousculer par la foule. Elle tomba lourdement au sol. Sans réfléchir, il se précipita vers elle, poussant à son tour des passants distraits et complètement paniqués.

- Vous allez bien ? demanda-t-il en criant, tendant la main à la jeune femme effrayée pour l'aider à se relever.

Ses yeux cherchaient frénétiquement la source du danger qui avait provoqué une telle panique. Il ne distinguait rien, juste une marée humaine qui s'agitait dans tous les sens. Des éclats de voix par centaines, dans des dizaines de langues différentes. Il ne comprenait rien.

NOTRE FRANCE - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant