Chapitre 14 - Pause ?

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- Tu es devenu complètement fou ? 

Jordan se retourna. Marine venait d'entrer sa loge et fit signe à ses équipes de sortir, qui ne se firent pas prier pour décamper. Bientôt, ils furent tous les deux seuls. Le président du RN savait qu'il avait merdé mais d'un autre côté, Gabriel Attal l'avait bien mérité. 

- Je n'ai fait que défendre nos électeurs, répliqua Jordan, sur la défensive. 

- Ne me fais pas du cinéma, pas à moi, souffla Marine. Je ne t'ai jamais vu comme ça, tu t'es entendu parler ? C'est du suicide putain, Jordan ! 

- Je n'ai rien dit de faux ! martela le président du RN en haussant la voix aussi. 

Marine se passa la main dans les cheveux. 

- C'est le Premier ministre Jordan, tu as beau avoir eu raison sur toute la ligne, ce n'était pas des façons de parler...Qu'est ce qui t'arrives en ce moment ? Je ne te reconnais plus...

Jordan fit les cents pas dans la loge, énervé. 

- Il m'énerve, il est insupportable, finit-il par lâcher. 

Marine haussa les sourcils. 

- Ce n'est que maintenant que tu t'en rends compte ? dit-elle avec un petit rire. 

- Non, bien sûr que non, il l'était juste particulièrement ce soir, souffla-t-il. 

L'ancienne présidente du RN jaugea son successeur d'un oeil perçant. Quelque chose lui échappait, elle ne savait pas encore quoi mais elle comptait bien appuyer là où ça faisait mal. 

- Ça se passe mal chez toi en ce moment ? 

- Comment ça ? dit Jordan en feignant l'innocence. 

Marine sembla hésiter avant de répondre, comme si elle avait peur d'allumer un incendie avec ses questions.  

- Ta nouvelle...relation ? 

Jordan secoua la tête et croisa les bras sur sa poitrine pour reprendre un peu de hauteur. Marine le fixait toujours du regard, impatiente. Elle avait besoin de réponses. 

- Rien à voir, ne t'inquiètes pas. 

- Justement je m'inquiète Jordan, toi qui d'habitude est tellement sûr de toi, tu...enfin tu perds un peu pied là non ? 

- Je ne perds rien, c'est la fin de campagne, je suis juste...fatigué. J'en peux plus, finit-il par lâcher. 

Un sanglot se forma dans sa gorge, qu'il eut toutes les peines du monde à retenir. 

- Jordan....soupira Marine en se rapprochant de lui. 

Elle posa une main réconfortante sur son épaule mais il recula d'un coup, comme s'il avait été brûlé par ce simple contact. Il alla s'asseoir sur le canapé à l'autre bout de la pièce et prit son visage entre ses mains. 

Marine le rejoignit en silence et s'assit à côté de lui. Elle resta un moment sans parler, respectant le besoin de Jordan de se retrouver seul avec ses pensées. Le silence s'étira, lourd de tension et de non-dits.

- Jordan, murmura-t-elle finalement, je sais que c'est dur. La politique, c'est impitoyable. Mais tu es fort, tu as toujours été fort. 

Jordan releva la tête, les yeux embués de larmes qu'il tentait de contenir. Il fixa Marine, cherchant des réponses qu'elle ne pouvait lui offrir. 

- Ce n'est pas seulement Gabriel, le Président ou qui que ce soit d'autre, Marine. C'est tout. La pression, les attentes,....ajouta-t-il en baissant les yeux.

NOTRE FRANCE - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant