Chapitre 16 - Où es-tu ?

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Jordan Bardella ouvrit lentement les yeux, clignant plusieurs fois pour s'habituer à la lumière crue de l'hôpital. Où était-il ? La pièce blanche, l'odeur aseptisée et les bruits réguliers des machines autour de lui lui donnèrent une sensation de flottement irréel. Sa tête était lourde, comme si chaque pensée luttait pour remonter à la surface à travers une épaisse brume.

Une douleur sourde pulsait à travers son corps. Il tenta de bouger, mais un élancement brutal dans sa poitrine et ses membres le fit grimacer. Chaque respiration semblait déchirer ses poumons, et il prit conscience qu'il avait sûrement des côtes cassées. Sa jambe gauche était immobilisée par une attelle, et une douleur lancinante lui parcourait le bras droit. 

Les souvenirs de l'accident lui revinrent subitement. 

La voiture. 

Gabriel à ses côtés. 

Le virage trop serré... et puis l'impact. 

Un frisson le parcourut, mais ce n'était pas seulement dû à la douleur physique. C'était de l'angoisse. Quel jour était-il ? Quelle heure ?

Gabriel. 

Où es-tu ?

Jordan tourna la tête, chaque mouvement étant un supplice. À côté de lui, une infirmière le remarqua et se précipita à son chevet. Il eut toutes les peines du monde à retrouver ses esprits et à entendre distinctement ce qu'elle lui disait. 

- Vous êtes réveillé, Monsieur Bardella, dit-elle avec une douceur rassurante. Ne bougez pas trop, vous avez été gravement blessé. Nous sommes lundi après-midi, murmura-t-elle, le voyant complètement perdu. 

- Gabriel... murmura-t-il, sa voix rauque et faible. Gabriel Attal... où est-il ?

L'infirmière hésita un instant, puis lui posa une main réconfortante sur le bras.

- Il n'est pas ici. Il est entre de bonnes mains. Reposez-vous, c'est le plus important pour l'instant.

Jordan ferma les yeux, sa tête retomba lourdement sur l'oreiller.

Des images de Gabriel lui revinrent en mémoire. 

Leur conversation dans la voiture, les sourires échangés, la musique qui résonnait encore dans sa tête. 

La peur dans les yeux de Gabriel au moment de l'impact. Un profond sentiment de culpabilité le submergea. 

Si seulement il avait été plus attentif à la route. Si seulement il avait pu éviter cet accident...

Il sentit des larmes brûlantes couler sur ses joues. La douleur physique était intense, mais celle de l'incertitude et de l'inquiétude pour Gabriel l'était encore plus. 

L'infirmière revint avec un médecin, qui l'examina rapidement.

- Vous avez eu beaucoup de chance, Monsieur Bardella, dit le médecin. Vos blessures sont sérieuses, mais vous allez vous en sortir. Pour l'instant, vous devez vous reposer et laisser votre corps guérir.

Jordan acquiesça faiblement, ses pensées toujours tournées vers Gabriel. Il n'écoutait plus le médecin qui lui faisait toute une liste de symptômes, de ce qui était cassé, de ce qui ne l'était pas. Lui, ne voulait savoir qu'une seule chose. Le reste lui importait peu. 

- S'il vous plaît... murmura-t-il, sa voix à peine audible. Dites-moi dès que vous avez des nouvelles de Gabriel...

L'infirmière hocha la tête. 

- Reposez-vous.

Jordan ferma les yeux à nouveau, épuisé par l'effort de parler. La douleur le ramenait constamment à la réalité, mais il s'accrocha à un seul espoir : Gabriel devait s'en sortir. Il devait le revoir, lui parler, lui dire tout ce qu'il n'avait pas eu le temps de dire.

NOTRE FRANCE - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant