Chapitre 28 - Terrain de jeux

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Trois semaines s'étaient passées depuis leurs retrouvailles douces dans cette chambre de l'hôpital. Jordan avait pu sortir il y a quelques jours et se reposait chez lui, à l'abri des caméras et des regards indiscrets des journalistes qui cherchaient à l'interroger depuis son accident.

Il avait eu une discussion sérieuse avec Marine Le Pen et les autres cadres du Rassemblement National et avait décidé de renoncer définitivement à ses fonctions de Premier ministre. Il reprendrait sa place de député européen et de président du parti et ça lui convenait très bien. Toujours au front mais à sa juste place, là où il serait le plus utile. Le RN continuerait à gouverner et lui à gouverner le RN. Tout allait bien.

Les journalistes n'avaient, eux, au final pas eu vraiment la vérité sur la relation qui liait Gabriel et Jordan. Visiblement, les cadres de chacun des deux partis s'étaient arrangés pour mettre sous le tapis  la vraie nature de leur relation. D'ailleurs, peu d'entre eux étaient vraiment au courant. Tout le monde avait juste vu les images de Gabriel, très inquiet, accompagner Jordan à l'hôpital et ça s'était arrêté là. Silence radio des cadres des partis et la théorie s'estompait peu à peu, remplacée par d'autres actualités nationales comme internationales.

Jordan se regarda dans le miroir de la salle de bain et fut satisfait. Il avait repris de l'état depuis son accident. Il avait retrouvé un peu de masse et son visage était moins marqué par la fatigue et la tristesse.

Ce soir se tenait un dîner très important avec de nombreuses personnalités politiques comme culturelles et médiatiques. Il se devait d'y être. Il avait opté pour un costume bleu sombre qui le mettait en avant et lui allait parfaitement bien.

Son téléphone vibra dans sa poche.

Gabriel.

Ils n'avaient pas eu tout le loisir de se voir autant qu'ils le voulaient ces dernières semaines, mais Gabriel venait régulièrement chez lui. Le devoir les rappelait souvent à l'ordre mais tout allait bien pour eux désormais. Jordan reprenait peu à peu ses marques et se faisait à l'idée que tout ceci était réel. Gabriel, lui, l'aidait à avancer, le rassurant, le réconfortant. Jordan avait tant de plaies ouvertes à panser mais il était sur le bon chemin.

"J'espère que tu as mis ton costume beige"

Jordan esquissa un sourire et ne put se retenir de rougir. Il avait l'impression d'être un adolescent transit à force de réagir aussi facilement à de simples piques.

"Pas cette fois mais j'ai bon espoir que celui que j'ai choisi te plaise"

La réponse ne se fit pas attendre.

"J'ai hâte de voir ça"

Jordan n'avait toujours pas lâché son sourire quand il monta dans la voiture aux côtés de Marine pour rejoindre le dîner. En arrivant, ils furent assaillis par les journalistes, qui n'avaient pas vraiment eu l'occasion d'interroger Jordan.

Il évita les questions avec un sourire poli, celui dont il avait le secret et s'engouffra à l'intérieur de la salle de réception. Il y avait un monde fou. Il salua quelques personnes et serra un nombre impressionnant de paire de mains. Tout le monde lui souhaitait la bienvenue, lui demandait des nouvelles, même des gens qui en public le détestaient.

C'est là qu'il le vit.

Gabriel se tenait à l'autre bout de la pièce et ne le lâchait pas ds yeux. À vrai dire, Gabriel le fixait depuis qu'il était entré dans la pièce. Finalement, il ne regrettait pas le costume beige. Le bleu lui allait à merveille et épousait chacune des courbes de son corps. Jordan ne put se retenir de lui adresser un petit sourire en coin avant de reporter son attention sur la personne qui lui parlait depuis quelques secondes et dont il n'avait rien écouté.

NOTRE FRANCE - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant