NOTRE FRANCE - Bardella x Attal

Chapitre 23 - Lassé

Jordan ouvrit les yeux, difficilement. La première chose qu'il ressentit fut la douceur d'un coussin sous sa tête et une couverture légère sur son corps. Il cligna des yeux, essayant de s'acclimater à la lumière de la pièce. Où est-ce qu'il était ?

Une voix familière l'appela doucement.

- Jordan ? Tu es réveillé ?

Il tourna la tête et vit Nolwenn assise à côté de lui, son visage empreint d'inquiétude. Elle tenait une main posée sur son bras, ses yeux scrutant les siens à la recherche d'une réponse.

- Oui... murmura-t-il, sa voix rauque. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Nolwenn poussa un soupir de soulagement.

- Tu as eu une crise de panique et tu t'es évanoui. J'ai failli appeler les secours, mais tu as repris conscience assez rapidement. Je t'ai mis au lit pour que tu te reposes, ça fait une heure que tu dors à peu près.

Dehors, il faisait presque jour. Il ne devait pas être loin de 7h du matin. C'était normalement l'heure où le Premier ministre travaillait d'arrache-pied depuis au moins deux heures.

Il allait prendre du retard sur ses dossiers.

Jordan sentit un mouvement de panique le saisir à nouveau en pensant à tout son emploi du temps qui allait être chamboulé.

Il ferma les yeux un instant, essayant de rassembler ses pensées. Les souvenirs de Gabriel et la culpabilité de ce qui avait failli se passer avec Nolwenn le submergèrent, mais il ne voulait pas en parler, pas maintenant.

Son coeur se serra rien qu'en revoyant les brèves images de Nolwenn sur ses genoux, l'embrassant dans le cou. Un frisson le secoua.

Il ne savait pas comment il se sentait. Il ressentait toujours un profond sentiment de honte et de culpabilité. Son corps tout entier semblait vouloir le quitter et il avait un mal de tête insupportable. Entre ses innombrables verres d'alcool et son dernier repas correct qui devait remonter à quelques jours, il n'était pas aidé.

- Merci Nolwenn, tu as bien fait, articula-t-il doucement. Désolé de t'avoir inquiété.

- Ne t'excuse pas, répondit-elle en lui caressant doucement le bras. Je suis juste contente que tu ailles mieux.

Jordan se redressa légèrement, s'appuyant sur ses coudes. Il grimaça sous le coup, sa tête lui faisant atrocement mal.

- Nolwenn, je... je pense que je vais rentrer chez moi. Je vais bien, je dois juste retourner au travail. J'ai beaucoup de choses à faire.

Nolwen le regarda avec surprise et inquiétude.

- Jordan, tu n'es pas sérieux ? Regarde toi, je ne sais même pas comment tu tiens encore le coup. Reste et repose toi, insista-t-elle.

Il secoua la tête, déterminé.

- Non, vraiment, ça va. Je te remercie pour tout ce que tu as fait, mais je dois y aller. Et...et encore désolée pour tout à l'heure.

Nolwen hésita un instant, puis hocha lentement la tête. Elle n'était pas du tout convaincue mais ne pouvait rien faire pour le retenir et elle le savait. Elle n'avait déjà pas pu le retenir quand ils avaient rompu.

- D'accord, si c'est ce que tu veux. Mais promets-moi de faire attention à toi, et si jamais tu te sens mal, appelle-moi.

- Promis, répondit-il avec un léger sourire.

Il savait très bien qu'il ne l'appellerait pas.

Il avait fait une erreur et ne comptait pas recommencer.