Chapitre 17 - Peut être ?

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- Jordan, réveille toi, chuchota une voix douce à son oreille.

Le président du RN tourna la tête et écarquilla les yeux. Gabriel se tenait tout près de lui, un grand sourire aux lèvres. Il ne l'avait pas entendu entrer. À vrai dire, il était dans un état de demi sommeil depuis des heures.

- Ga..Gabriel ? C'est toi ? répéta-t-il, incrédule.

Le Premier ministre hocha la tête en souriant, une étincelle dans le regard. Il posa sa main sur le torse de Jordan, recouvert de bandages et fit danser ses doigts sur ses pansements. Jordan trembla sous ce simple contact. Les larmes lui montèrent aux yeux. Un grand bonheur se répandit dans tout son corps, ainsi qu'un profond sentiment de soulagement.

Tout sa culpabilité s'envola en un instant.

Il était là, devant lui, en pleine forme. Un sanglot lui échappa. Toutes ces heures à se haïr lui même pour l'avoir mis en danger, voilà qu'il était en chair et en os juste sous ses yeux. Vivant.

- Comment...comment as-tu fait ? laissa-t-il échapper, la voix pleine d'émotion.

Il tendit ses doigts pour effleurer son visage, se remémorer chaque courbe.

Gabriel ne répondit rien et ne bougea pas, continuant de jouer avec les bandages de son compagnon. Puis il secoua la tête en riant.

- J'ai tellement attendu ce moment, souffla le Premier ministre.

- Quel moment ? demanda Jordan, en lui lançant un regard d'incompréhension.

Gabriel arrêta le mouvement de ses doigts et releva les yeux sur lui. Quelque chose changea dans son regard et Jordan eut une sensation désagréable. Le Premier ministre secoua la tête et eut un petit rire mauvais.

- C'est ton tour maintenant, murmura-t-il.

Il se retourna un instant, pendant que Jordan cherchait à comprendre ce qu'il se passait. Brusquement, Gabriel le saisit par le bras et le fit tomber du lit.

Dans un hurlement de douleur, Jordan entra violemment en contact avec le sol. Gabriel se tenait au-dessus de lui, une lueur de haine dans les yeux.

- Pourquoi tu fais ça ? Qu'est-ce qui te prend ? gémit Jordan, la voix tremblante, incapable de se relever.

Gabriel ne répondit pas immédiatement. Il se pencha simplement et murmura :

- Tu as tout gâché Jordan, tu gâches toujours tout.

Jordan tenta de répondre, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ses mots étaient bloqués, coincés dans sa gorge par une force invisible. Les larmes lui montaient aux yeux et se déversaient sur ses joues sans qu'il ne puisse les retenir. Dévoré par la peur, la douleur et l'incompréhension, il essayait de se raccrocher au réel. Gabriel. Que lui voulait-il ? Pourquoi ?

Gabriel s'approcha de lui, ses pas résonnant lourdement sur le sol. Jordan tenta de se relever en prenant appui sur ses mains, sans succès. Une grimace de douleur défigura son visage. Il ne pouvait pas lutter.

- Tout le monde te déteste maintenant, Jordan. Tu es seul. Tu as tout perdu.

Des rires moqueurs remplissaient l'air. Jordan tourna la tête de tous les côtés, à la recherche de l'origine de ces murmures incessants qui allaient finir par le rendre fou.

- Regarde autour de toi, tu es fini, susurra Gabriel, un sourire sinistre sur les lèvres.

Jordan se recroquevilla sur lui-même, les larmes coulant librement sur son visage. Il tenta de se relever, mais ses jambes semblaient clouées au sol. Gabriel continua de l'approcher, son ombre grandissant jusqu'à engloutir toute la pièce.

NOTRE FRANCE - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant