Il était une fois, les Qin

Un adieu inattendu

Ce soir-là, Evsun et Heian se couchent plus tôt. Blottie contre son mari, Evsun finit par s'endormir alors qu'il caresse ses cheveux doucement, bercée par la chaleur réconfortante de son corps.

Il est trois heures du matin. Le silence enveloppe le palais et tout le monde dort, sauf Evsun qui se réveille. Elle se redresse dans le lit et observe Heian qui dort tel un ange à ses côtés, sans émettre le moindre bruit. Tristement, elle se lève avec précaution, faisant attention à ne pas le réveiller.

Elle s’habille rapidement, sans même prendre le temps de se coiffer. Elle rassemble ses affaires dans un grand sac en tissu. Puis, s’asseyant à la petite table de leur chambre, elle rédige une petite lettre. « Pardonne-moi, Heian, mais je dois partir un temps pour que Beijing puisse retrouver la paix. Je crois sincèrement que c'est la meilleure décision. Je t'aime. » Elle la dépose délicatement sur la table de nuit.

Evsun se tourne une dernière fois vers Heian, les larmes aux yeux, et reste immobile. Puis, avec une profonde tristesse, elle ouvre la porte et sort de la chambre, fermant doucement derrière elle.

Traversant les longs couloirs du palais, elle marche vers la sortie. Lorsqu’elle atteint l’écurie, elle monte rapidement sur son cheval. Sans un dernier regard en arrière, elle s’éloigne du palais impérial, son cœur partagé entre l'obligation et l’amour.

Evsun se dirige vers d'autres lieux, prête à rejoindre son père et à assumer les conséquences qui l'attendent. Elle croit sincèrement que son sacrifice apportera la paix tant espérée à Beijing.

Quelques heures plus tard, Heian se réveille. Ouvrant lentement les yeux, il tourne la tête vers le côté où Evsun devrait se trouver. Mais le lit est vide. Il fronce ses sourcils tandis qu’il se dit qu’elle s’est sûrement déjà levée.

Heian s’étire, encore engourdi par le sommeil, puis se lève et commence à s’habiller. Il ne remarque pas la lettre posée sur la table de nuit, distrait par ses pensées. Une fois prêt, il quitte la chambre et se dirige vers la cuisine, espérant y trouver Evsun.

À son arrivée, la cuisine est étrangement silencieuse. Les servantes ajustent des préparations calmement, mais Evsun est introuvable. Heian essaye de rester optimiste et ne pas penser aux pires scénarios. Il se promène dans les couloirs du palais, cherchant des yeux son épouse. Mais elle n'est nulle part.

— Où es-tu, bon sang... souffle Heian en soupirant d'agacement.

Il sort ensuite dans les jardins, espérant qu'elle se trouve peut-être à l’extérieur. Pourtant, après avoir parcouru les allées, il ne la voit toujours pas. L'appréhension grandit en lui.

Il croise Ay Lin s'avancer vers le palais, il se dirige rapidement vers elle, son cœur battant plus fort à chaque pas. Sans plus attendre, il demande d'emblée :

— As-tu vu Evsun ce matin ? demande Heian, tentant de masquer son anxiété.

Ay Lin lève les yeux, surprise par la question inhabituelle.

— Non. Je ne l’ai pas vue.

L’inquiétude de Heian se transforme en une angoisse. Où peut-elle bien être ? Elle a dormi avec lui hier. Ses pensées tourbillonnent alors qu’il se rend compte qu'il doit y avoir une explication.

— Je ne la retrouve pas.

— Elle ne s’est pas envolée ! sourit Ay Lin. Elle est peut-être partie faire un tour pour se changer les idées.

Au même moment, Jinying passe par là alors qu'elle se dirige vers le terrain d'entrainement. Il l’arrête brusquement en l’appelant.

— Jinying !