La fête du Double-Neuf

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Une semaine après l'anéantissement des Xiamen, l'atmosphère dans la salle du trône est chargée d'excitation. Tous les membres du palais sont présents, ainsi que les invités japonais : Kiyo et Asuka. La salle est déjà magnifiquement décorée pour l'occasion, illuminée par des chandeliers d'argent.

Assis sur son trône, Denghua observe sa famille avec un large sourire. Lorsqu'il se lève, le silence s'installe immédiatement. D'une voix joyeuse, il prend la parole pour annoncer le début de leur fête traditionnelle.

— Vous savez que demain, c'est la fête du Chongyang, autrement dit la fête du double neuf... les habitants de Beijing ont déjà commencé à décorer les rues.

— J'ai hâte d'y être ! sourit Zihan.

— Qu'est-ce que c'est ? demande Kiyo à voix basse.

— C'est la fête du neuvième jour de la neuvième lune, soit la dernière lunaison de l'automne... explique Ay Lin.

— Il y a des lanternes qui brillent de partout, des décorations, des danses, des cadeaux si l'on souhaite et un tas de sucreries ! se réjouit Ki.

— C'est un peu un moment de détente, on va dire... ajoute Huo.

— Après tous ces malheurs qu'on a vécu, cette fête tombe bien ! lance Dali Shen.

Après le discours de Denghua, ils quittent lentement la salle du trône.

Les femmes, vêtues de robes aux motifs floraux, se rassemblent dans les cours intérieures. Elles commencent avec soin à confectionner des lanternes de toutes tailles, utilisant des tissus aux couleurs vives.

Pendant ce temps, les hommes mais surtout les soldats se répartissent les tâches. Certains sont occupés à poser les lanternes sur les branches des arbres qui entourent le palais, tandis que d'autres grimpent sur les toits des bâtiments plus bas pour suspendre les lumières.

Cependant, un problème persistant leur fait froncer les sourcils : comment vont-ils attacher les lanternes au toit du palais impérial ? L'édifice, avec ses toits vertigineusement hauts est hors de portée.

— Il nous faudrait une échelle, soupire Kiang en regardant les hauteurs imposantes.

— Ou des cordes, propose Huo.

— On n'a qu'à les lancer... lâche Kayra très sérieusement.

— C'est toi que je vais lancer si tu continues à raconter des conneries ! répond vivement Heian.

— Attention, c'est fragile ! s'exclame Sol Hina.

Un groupe de soldats massifs et costauds emmène le matériel nécessaire pour accrocher solidement toutes les lanternes préparées tout autour du toit du palais impérial. Sol Hina les regarde faire avec admiration, presque éblouie par le résultat final. C'est sa première fête, et elle a hâte d'y passer un bon moment.

Pour ne pas la laisser seule au milieu de la cour, Kiyo lui tient compagnie, bras croisés. Il sourit légèrement en la voyant heureuse et détendue.

— Ça va être incroyable ! sourit-elle. On va passer une belle journée ensemble.

— Il n'y a pas de doutes, répond-il doucement.

De son côté, alors que Yuan aide les marchands âgés à porter les caisses de fruits et de légumes de plusieurs kilogrammes, Shan s'approche lentement avec un sourire en coin, restant à quelques mètres pour ne pas le déconcentrer. Elle contemple les bras musclés de son mari, ses mèches rebelles qui s'emportent avec le vent léger, et son expression sérieuse.

N'en pouvant plus d'attendre qu'il termine son travail, elle avance de quelques pas, excitée à l'idée de pouvoir l'enlacer, mais elle est vite coupée dans son élan lorsqu'elle remarque une autre femme s'approcher de lui. Même si elle ne lui a jamais parlé, elle reconnaît l'invitée japonaise. Elle fronce ses sourcils, observant la scène devant elle de loin.

Il était une fois, les QinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant