Il était une fois, les Qin

Provocation dangereuse

La chaleur du soleil bat la ville de Beijing, projetant des ombres sur le sol poussiéreux. La ville est agitée par des activités diverses alors que les soldats sont occupés à aiguiser leurs armes, réparant leurs armures, leurs boucliers, et partageant des histoires et des anecdotes plus ou moins personnelles.

Heian discute avec quelques soldats haut placés des éventuelles attaques et des tactiques de défense ; lorsqu'il est présent, les soldats essayent de se tenir décemment, avec sérieux parce qu'il est craint notamment pour ses paroles tranchantes. Sa stature imposante et son visage marqué par le sérieux imposent directement le respect, surtout la crainte.

Tout à coup, un silence se fait, et les soldats se retournent pour voir Iphigenia s'avancer d'un pas assuré vers Heian alors qu'il est concentré sur la discussion. Elle est reconnue dans la ville pour être une grecque et pour son audace quand il s'agit de répondre, mais son acte de ce jour va au-delà de toutes les attentes.

— Heian Kyo, appelle-t-elle, sa voix forte attirant l'attention de tous.

Les murmures cessent, et tous les regards se tournent vers elle, puis sur Heian qui se retourne en soupirant.

— J’ai entendu dire tôt ce matin que tu es le plus fort de l'empire. Mais je me demande si tu es vraiment à la hauteur de ta réputation.

Les yeux plissés par la curiosité et l'irritation, Heian fait deux pas dans sa direction.

— Que veux-tu dire, la vipère de Mykonos ?  demande-t-il avec un léger sourire.

Iphigenia, profondément heurtée par ce surnom humiliant, essaye de contenir sa colère, tandis que Heian garde son sourire narquois, conscient de l'avoir touchée.

Un sourire se dessine aussitôt sur les lèvres d'Iphigenia.

— Ce que je veux dire, c’est que je te défie en duel, ici et maintenant ! À moins que tu n’aies peur de perdre face à une femme grecque.

Un murmure d’excitation parcourt les rangs des soldats. Jamais personne n’a osé provoquer Heian Kyo de manière aussi directe et ouverte. Le visage de Heian se durcit, mais ses yeux brillent d’un mélange d’amusement et de défi.

— Très bien, dit-il en ajustant son manteau.

Iphigenia dégaine ses deux épées courtes, typiquement grecques, leurs lames étincelant à la lumière, tandis que les soldats autour forment un cercle pour les laisser se battre.

— Prépare-toi à être surpris, lance-t-elle.

— Je ne suis que très rarement surpris, sourit Heian en sortant son épée d'une manière assez nonchalante.

Les deux se mettent en position, entourés par les soldats qui retiennent leur souffle, persuadés que le prince héritier va remporter ce duel. L’atmosphère est chargée de tension, chaque spectateur sachant que ce duel serait inoubliable.

Heian attaque le premier, son épée décrivant un large arc dans l’air. Iphigenia esquive avec agilité, ses pieds glissant sur le sol poussiéreux. Elle réplique par une série de coups rapides, ses lames visant les points faibles de l’armure de Heian. Mais Heian se défend habilement, étant habitué à ce type d'attaque.

— C’est tout ce que tu as ? rit Heian. Je ne suis pas très surpris.

Iphigenia sourit seulement. Elle intensifie son attaque, tournoyant autour de Heian avec agilité, cherchant une ouverture. Mais Heian reste implacable, chaque mouvement de son épée repoussant ses assauts avec force.

Les lames s'entrechoquent, les éclats de métal résonnant dans l'air chaud. Iphigenia tente de tirer avantage de sa vitesse.

Le duel s’intensifie, s'éternise, les éclats de métal résonnant dans l’air, jusqu’à ce que Heian change de stratégie. Profitant d’un instant de déséquilibre chez Iphigenia, il feinte un coup d'épée et pivote brusquement, envoyant un coup de coude puissant dans son estomac. Iphigenia vacille, sa respiration coupée, et recule de quelques pas pour retrouver son équilibre.