Une vérité dure à admettre

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Evsun est assise seule sur son lit, une tasse de thé entre les mains. Le ciel commence à s'assombrir. Elle fixe la fenêtre par laquelle le palais se dresse majestueusement, perdue dans ses pensées. Sa blessure lui fait encore très mal, et elle remercie inconsciemment Heian de l'avoir sauvé. Il ignore que ce sauvetage ne sera pas avantageux pour lui, sachant qu'elle est encore à fond sur sa vengeance.

« Tu es son esclave. Je sais qu'il te manipule. » La phrase de Heian lui tourne dans la tête : elle n'arrive pas à y croire totalement, elle essaye de comprendre comment un père pourrait mettre en danger son propre enfant en lui demandant de réaliser une mission presque impossible. Elle est convaincue que Heian ne s'intéressera jamais à elle.

« Tu as beau être une Xiamen, tu es différente de ton père. » Lorsque Ay Lin lui a avoué ça, elle s'est sentie heureuse et pour une fois, rassurée. Elle n'arrive pas à comprendre ce paradoxe qui règne en elle.

Ses erreurs reviennent la hanter alors qu'elle aimerait juste guérir en paix. Elle en veut aux Qin, mais elle a l'impression de chercher l'erreur au mauvais endroit.

Elle prend une grande inspiration, les yeux toujours fixés sur le palais. Elle se demande quand est-ce qu'elle a changé à ce point.

Dans la grande salle du trône, Heian est assis sur son trône, plongé dans ses pensées, le regard perdu dans le vide. Ay Lin s'approche doucement.

— Tu sembles bien occupé, sourit-elle.

Heian soupire, passant une main dans ses cheveux.

— Je pensais à la bataille de ce matin, ment-il.

— Tout ça pour ne pas me dire qu'Evsun occupe toutes les pensées ! souffle Ay Lin en croisant ses bras.

— Comment tu as su ?

— Parce que je connais suffisamment mon neveu. Tu sembles perdu, comme si tu n'étais pas sûr de la voie que tu venais de choisir.

— C'est un peu le cas.

— De quoi as-tu peur ?

— Ce n'est pas vraiment une peur. C'est une incertitude, disons.

— Tu questionnes ton cœur pour savoir s'il est amoureux d'Evsun ?

— Je ne devrais pas en être là, s'énerve-t-il en serrant ses poings. Je suis intéressé par la seule femme que je ne suis pas censé côtoyer. Tout est confus ! 

— C'est la force de l'amour, rit Ay Lin avant de venir près de lui. Écoute, mon cher neveu, j'aimerais que tu mettes ton ego surdimensionné d'un côté pour aider cette jeune fille à se libérer de sa famille. Elle ignore beaucoup de choses, c'est pour ça qu'elle nous déteste.

— Pourquoi tu ne dis pas tout ce que tu sais directement maintenant ?

— Chaque chose en son temps, Heian. Et puis, tu ne devrais pas te sentir coupable de ressentir de telles émotions.

— Evsun n'est clairement pas la bonne femme pour moi.

— Qui sait, peut-être qu'elle t'aime beaucoup ?

— Ça m'étonnerait.

« Vous ne voulez juste pas comprendre les sentiments qu'une femme peut avoir. » avait dit Evsun. Il y réfléchit avec plus de sérieux.

— Il suffit de te mettre d'accord avec votre ego sur ce que tu veux vraiment.

— Je ne sais pas. Une part de moi l'admire parce qu'elle est magnifique, mais une autre part refuse d'admettre et accepter ce sentiment.

Il était une fois, les QinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant