Il était une fois, les Qin

La réponse de Heian Kyo

Dilaya revient en salle de soins après avoir passé quelques instants avec Evsun, dix minutes après le départ d'Iphigenia. En le constatant éveillé, elle sourit tendrement puis s’approche de lui.

— Comment allez-vous, majesté ?

— Merci beaucoup pour tes soins, je vais bien.

— J’ai promis à Evsun de l’emmener ici à votre éveil. Voulez-vous que je la prévienne ?

— Non. Avec la procédure de divorce en cours, je doute qu'elle ait envie de me revoir.

Dilaya suspend soudainement ses mouvements, son sourire s'évanouit aussitôt alors qu'elle ne comprend pas trop sa réponse.

— Pardon ? s'étonne Dilaya, les yeux grand ouverts. Vous allez divorcer ?!

— Dilaya, soupire Heian en fermant ses yeux. Question stupide est égale à réponse stupide.

— Majesté, votre sarcasme finira par tuer quelqu'un.

— De même pour vos stupides questions. Va me chercher ma fleur de cerisier, ordonne-t-il calmement.

Dilaya sourit une fois de plus. Elle se lève et se dirige vers la chambre d'Evsun, sachant à quel point elle a hâte de revoir son mari. En entrant dans la pièce, elle trouve Evsun allongée, l’air encore affaiblie.

— Je vais t'amener voir Heian, sourit-elle.

Doucement, Dilaya l’aide à se lever, prenant soin de ne pas la brusquer. Evsun se redresse lentement, prenant appui sur le bras tendu de Dilaya. Elles commencent à marcher ensemble, Evsun encore un peu vacillante sur ses jambes.

En traversant les couloirs, Iphigenia les aperçoit de loin. Elle ne peut s'empêcher de soupirer avec exaspération, son agacement est clairement visible.

Lorsque Evsun et Dilaya arrivent enfin à la salle de soin, l'atmosphère change. Heian, encore allongé sur son lit, lève les yeux. Quand il voit Evsun entrer, son visage s’éclaire. Evsun s’approche lentement du lit, son cœur battant plus fort à chaque pas. Lorsqu'elle s’assied enfin au bord du lit, un sourire lumineux illumine son visage.

Heian, tendrement, lève la main pour effleurer sa joue. Ses doigts parcourent doucement la courbe de son visage. Le silence qui s’installe entre eux n'est pas gênant, mais au contraire, il est rempli de tout ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre.

Evsun ferme les yeux un instant, savourant ce contact, retrouvant dans ce simple geste tout le réconfort dont elle avait besoin. Dilaya les observe en souriant, restant à l'écart tout de même.

— Ma fleur de cerisier…

— Mon amour, comment vas-tu ?

— Maintenant que tu es penchée sur moi, je vais très bien. Et toi ?

— Je vais bien, moi.

Ils se regardent en souriant. La main d’Evsun est délicatement posée sur le torse de Heian. Elle se baisse un peu plus pour l’embrasser mais Heian l’arrête. Il se retourne vers Dilaya, qui comprend aussitôt le message de Heian. Elle les laisse en s'inclinant, retournant à son laboratoire.

Evsun l’embrasse aussitôt sur ses lèvres, prenant tout son temps. Heian mène sa main au ventre d’Evsun, le caressant. Il sourit.

— Fais bien attention, d’accord ?

— D’accord.

— Évite de sortir du palais. Vous êtes les deux personnes auxquelles je tiens plus que moi-même.

— Je ferai attention, promis.

— Je t’aime, Evsun.

— Je t’aime, Heian.