Il était une fois, les Qin

Hong Kong

Le ciel est très nuageux à Hong Kong, de lourdes averses s'abattent sur la ville. Le paysage est entièrement gris, les flaques d'eau se multiplient, accentuant la boue. L'air est d'une fraîcheur humide, et sent la terre mouillée et les herbes trempées.

Le dirigeant tout puissant de cette grande ville est le fils aîné de Denghua, Heian Kyo, un beau jeune homme de vingt-sept ans. Ses mouvements, ses actions, ses choix, sont empreints d'une confiance en soi qui peut presque s'apparenter à l'arrogance. Son autorité reste légendaire : il accepte systématiquement de relever les défis qui se présentent à lui. C'est cependant sa colère qui fait réellement peur. Il suffit d'une petite étincelle pour déclencher en lui une rage incontrôlable. Lorsqu'il se met en colère, ses yeux crachent du feu, et sa voix devient tranchante comme une lame de couteau.

S'il est si loin de sa ville natale, Beijing, et de sa famille, c'est à cause de son sale caractère.

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Beijing, deux ans avant.

Les lourdes portes de la salle du trône s'ouvrent avec fracas, et le silence envahit la pièce lorsque Heian Kyo entre avec assurance, l'air hautain.

— Heian, commence Denghua, une fois de plus, tu as agi sans réflexion. Tu as maintenant vingt-cinq ans et tu n'es toujours pas marié. On va appliquer la mesure d'urgence. L'impératrice a choisi pour toi une femme, et ton mariage sera célébré dans quelques jours.

Heian lève le menton, le visage sombre, sourcils froncés.

— Je ne me marierai pas, réplique-t-il avec insolence.

— Ton avis n'a plus d'importance à présent, ajoute Heredia.

— Tu vas te marier avec Huimin, assure Denghua. Elle vient d'une famille amie, elle sera une épouse parfaite pour toi.

— Je me fiche de qui est cette femme et de sa famille, j'ai dit que je ne me marierai pas avec quelqu'un que je n'aime pas.

— Mon fils, ta capacité à transformer la recherche d'une femme en une quête infinie est impressionnante. À ce rythme, ton grand-père Khingan va entrer dans tes cauchemars et te hanter ! sourit Heredia malgré son agacement.

Heian monte les yeux au ciel sans répondre verbalement à l'ironie de sa mère.

— Tu es sûr de ta position ? reprend Denghua.

— Absolument.

— Dans ce cas-là...

Il marque une pause, jettant un œil à sa femme, avant d'annoncer très solennellement :

— À partir de ce jour, tu es banni de ce palais jusqu'à ce que tu prouves ta valeur. Ne reviens pas à Beijing sans mon accord. Tu as la souveraineté de Hong Kong à présent, à toi de te gérer. Que cela te serve de leçon !

Heian reste figé quelques secondes, incrédule, n'arrivant pas à croire les paroles prononcées par son père. Était-ce une blague ou peut-être une menace ? Pas du tout. Il n'y a que du sérieux. Sans ajouter un mot, il tourne les talons et sort de la salle.

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Souverain de Hong Kong et de son armée depuis deux ans maintenant, Heian est connu pour être un homme imposant et autoritaire.

Il exige une obéissance absolue des habitants de Hong Kong, qu'ils soient chinois ou étrangers, et la moindre infraction à ses ordres ou ses lois est punie sans pitié. Tout le monde le craint autant qu'il le respecte, car sous son règne, la justice et la sécurité sont immuables.

Il ne tolère pas la faiblesse ou la perte, il fait tout pour être toujours vainqueur et prouver à l'empire entier de quoi le futur héritier est capable. Ceux qui osent questionner ses ordres sont rapidement réduits au silence, très souvent avec des mots aussi tranchants que n'importe quelle lame.