Chapitre 3

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Je croyais que cette journée étrange toucherait à sa fin, me permettant de reprendre mon chemin sans autre interruption. Cependant, il était désormais évident que cela n'était plus possible. J'aurais dû le comprendre dès l'instant où j'ai appris leurs noms et où Jinwoo est parti avec un calme troublant.

Dès que je franchis la porte de ma classe, les regards insistants de mes camarades semblaient crier : "Qu'ai-je fait pour mériter ça ?", "Pourquoi acceptent-ils des élèves comme elle?", "Comment a-t- elle décroché une bourse dans ce lycée ?", "Elle ne restera pas longtemps, elle finira par partir comme les autres." Oui, je pouvais deviner leurs pensées juste en analysant leurs comportements. Au moment où j'hésitais à me diriger vers une place libre, mal à l'aise sous leurs regards pénétrants, une fille s'approcha de moi, me tendant sa main et disant, à ma grande surprise, d'une voix si douce: « Je m'appelle Park Ha-yoon, et toi ? ». Ha-yoon incarnait parfaitement la beauté, l'intelligence, la douceur et une adorable innocence. Elle semblait être une personne intouchable, à protéger comme un vase fragile et précieux.

Alors que je lui serrais la main en retour tout en me présentant, je ne pouvais m'empêcher d'être éblouie et admirative envers cette Park Ha-yoon. Comment pouvait-on être aussi gentille et douce dans un lycée pareil ? Fait-elle partie de ceux qui se cachent derrière un masque d'artifice pour se protéger ? Je ne sais pas, ou plutôt pas encore, il était encore trop tôt.

Je passai ma première journée de cours aux côtés de Park Ha-yoon, qui me fit visiter le lycée et m'en raconta l'histoire. Curieusement, nous n'avions pas pu visiter l'aile droite du lycée, et il semblait évident que Ha-yoon évitait volontairement de m'en parler. L'heure de la cérémonie des deuxièmes années approchant, nous nous dirigeâmes vers l'amphithéâtre où elle devait se dérouler. Les heures passaient lentement, et les discours interminables me donnaient une migraine persistante. Je pensais que cela ne finirait jamais, mais ils annoncèrent alors la fin de la cérémonie en la clôturant avec un court discours (encore), cette fois-ci prononcé par les "élus" du lycée, l'élite des élites, un groupe de jeunes étudiants prodigieux considérés comme le futur de la Corée, destinés à la diriger et à mener son destin à bien.

Désormais, c'est assez ironique de penser cela d'eux, mais à l'époque, je n'étais pas encore prête à voir au-delà des façades des gens.

Alors que les "élus" avançaient sur l'avant-scène, je fus surprise de voir Yoon Jinwoo, Kim Ji-Yeon, ainsi que deux autres personnes, dont l'un ... particulièrement beau ? Mon choc de voir Jinwoo et Ji- Yeon sur la scène fut vite éclipsé par la vue de ce garçon. Comme moi, il était en deuxième année, et ils portaient tous le même badge. Alors c'était cela ? Ce badge était porté par tous les élus afin de les distinguer des autres élèves.

Ce que je ne savais pas encore, c'est que ce badge était bien plus qu'une simple distinction.

Alors que je continuais d'admirer ce garçon, présenté comme Yoon Kangmin, je ne remarquai même pas que Ha-yoon m'appelait, jusqu'à ce qu'elle se place devant moi pour attirer mon attention. Je n'aurais jamais imaginé rencontrer deux élus dès la veille de la rentrée officielle, et puis l'un d'entre eux était-il aussi beau ? Ces pensées se bousculaient dans mon esprit.

J'ai passé la soirée aux côtés de Ha-yoon, mais bien sûr, nos différences de classe sociale ont rapidement attiré l'attention des autres. Peu à peu, je me suis retrouvée seule. Je suis restée dehors dans les jardins du campus, appelant ma mère pour discuter avec elle. Elle m'a réprimandée pour ne pas l'avoir appelée la veille comme je lui avais promis. Comment avais-je pu oublier ? Ou plutôt, que s'était-il passé ce soir-là ? La réponse m'est apparue brutalement lorsque j'ai raccroché précipitamment pour me cacher derrière un muret. J'ai vu les élus, accompagnés d'hommes en noir complet, traînant des sacs de poubelle. Normalement, on aurait pensé à une aide pour le lycée, mais quelque chose dans cette scène me semblait anormal. Pourquoi, si tard, ces personnes étaient-elles là, dans l'obscurité, transportant ces gros sacs de poubelle ? Un sentiment effrayant me submergé.

Tout était de ma faute désormais. Si seulement je n'avais pas cédé à ma curiosité, si je n'avais pas rejoint ce lycée, si j'avais continué à vivre dans la prudence et les limites strictes imposées depuis mon enfance, jamais je n'aurais eu à faire des choix aussi égoïstes et cruels. Mais il était trop tard, et ma destinée était scellée pour le bien de l'humanité. Normalement, les gens auraient été flattés de jouer les héros dans cette histoire. Mais étaient-ils prêts à sacrifier leur destin et à faire du mal à ceux qu'ils aiment pour le bien d'autrui ? C'était une question que je ne pouvais ignorer, alors que je restais là, regardant mon passé, frappée par la réalité troublante qui m'entourait.

 Mais étaient-ils prêts à sacrifier leur destin et à faire du mal à ceux qu'ils aiment pour le bien d'autrui ? C'était une question que je ne pouvais ignorer, alors que je restais là, regardant mon passé, frappée par la réalité troublante qui m'en...

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Le Cœur en 8 moisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant