Il était grand temps que je me tienne éloignée de ces personnes. Je ne voulais plus avoir à les affronter. C'était ce que je pensais, résignée. Mais à peine avais-je franchi la porte de l'internat qu'il a fallu que j'en croise un. Je me retournai lentement et, avant même de pouvoir distinguer qui se trouvait là, un sac m'enveloppa la tête, me plongeant dans l'obscurité. Les pensées sur ce qui allait m'arriver me terrifiaient alors que je me débattais, les larmes aux yeux et des cris étouffés s'échappant de ma bouche. Cela me semblait durer une éternité.
« Wow, je ne pensais pas que tu aurais eu si peur. C'est moi, calme-toi, haha. Désolé si je t'ai effrayée. Je t'ai vue partir manger avec tout le monde, et comme cela faisait deux mois qu'on ne s'était pas vues, j'ai pensé te faire une blague. »
Une blague ? Je retirai le sac et le jetai sur Yoon Jinwoo, que j'avais poussé au sol et qui me regardait avec amusement et une normalité déconcertante. Je ne répondis pas. Mon cœur battait la chamade et les larmes continuaient de couler. J'étais terrifiée. Je voulais juste être tranquille. Sans un mot, je me dirigeai vers mon dortoir, furieuse et épuisée par tout cela, au point de me demander si je ne devrais pas quitter ce lycée, ils étaient tous fous.
Le lendemain, ma colocataire était déjà partie. C'était normal, pendant les vacances d'été, tout le monde retourne chez sa famille, ce qui devait certainement réjouir les leurs. Mais pour moi, à part ma mère, je n'avais personne. Si je rentrais chez moi, cela ne ferait qu'aggraver sa situation. Je ne serais qu'un poids supplémentaire pour elle, qui galère déjà seule. Venir chez elle n'arrangerait rien, d'autant plus que nous avons des dettes à régler. Mais je ne voulais pas non plus rester ici.
Alors que je faisais ma valise, je réfléchissais à où aller et ce que je devais faire. Il était clair que je devais d'abord trouver un endroit où dormir, puis chercher un petit boulot pour passer ces vacances d'été sans trop de souci.
Cela faisait déjà huit heures que je cherchais un emploi sans succès. Il était tard, et la priorité était donc de trouver un lieu où passer la nuit. Retourner à l'internat n'était pas envisageable.
Alors que je consultais des sites d'hôtellerie à la recherche d'un hébergement pour la nuit, je remarquai une voiture qui ralentissait à côté de moi. Pensant qu'il s'agissait peut-être d'un agresseur, je m'apprêtais à fuir. Mais l'homme baissa sa vitre et, d'une voix que je reconnus immédiatement, me demanda :
« Que fais-tu dehors avec cette valise si tard, Do Hyejin ? »
Yoon Kangmin ? « Euh, je me promenais simplement, » dis-je, gênée par la vérité. Mais à peine avais-je terminé ma phrase que des conducteurs derrière lui se mirent à klaxonner, le coupant dans son élan.
Il me demanda alors avec impatience de monter dans la voiture. Je décidai d'ignorer sa demande et de continuer mon chemin, mais il ne bougea pas et eut l'audace de dire : « Dépêche-toi, des gens attendent derrière. » Qu'est-ce qui lui prend ? Est-il devenu fou ? Lui qui me regardait avec dédain et ne m'adressait jamais la parole volontairement.
Alors que j'hésitais, moi qui ne voulais plus revoir lui ni ses amis, il sortit de sa voiture, saisit ma valise de force et la mit dans le coffre. Ne voyant plus d'autre option, je montai à côté de lui. Alors qu'il reprenait la route, je lui demandai : « Pourquoi m'as-tu demandé de monter ? Que veux-tu au juste ? » Au lieu de répondre, il alluma la radio, m'ignorant complètement. Quelle insolence ! Furieuse, je coupai la radio et dis : « Tu comptes m'ignorer tout le long ou quoi ? Je ne sais même pas pourquoi je suis ici ! Si tu ne me réponds pas, j'appelle la police. »
Je pensais ne recevoir aucune réponse, jusqu'à ce qu'il me réponde d'un ton décontracté : « Appeler la police ? Tu aurais dû le faire plus tôt, lorsque tu as reçu cette lettre. Tu aurais pu faire sortir ton père de prison, sauver ta mère de la pauvreté, être considérée comme une héroïne mondiale, et surtout, nous mettre tous au bord du précipice et pour certains, en prison. Mais à la place, tu n'as rien fait de tout cela. Alors, dans tous les cas, je n'ai aucune peur de toi. »
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Le Cœur en 8 mois
Ficción GeneralAu cœur de Séoul se dresse le Lycée privé Prima, un bastion de prestige et de pouvoir. Cet établissement élitaire, doté de vastes campus et d'une aura d'égalité en apparence, est en réalité un théâtre de manipulations et de secrets obscurs. Les élit...