Chapitre 7

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Qui aurait imaginé qu'un antagoniste puisse être perçu comme un protagoniste par une autre personne ? Pour tous, il était l'ennemi principal, mais pour moi, il représentait le héros, et j'étais devenu son opposant.

Le dernier soir de mon séjour à la maison, alors que j'étais monté sur le toit pour prendre l'air, j'ai reçu un message étrange d'un numéro inconnu, qui s'est avéré être mon agresseur. Il semblait savoir que je me souvenais de lui. Mais comment ?

Le lendemain, de retour sur le campus, il s'est présenté devant moi, mais a rapidement tourné les talons, l'air perturbé et hésitant.

Alors que je le regardais s'éloigner, une main se posa délicatement sur mon épaule. En me retournant, je fis face à Jin Hyun-gyu qui me dit en souriant : « Seon-u Bimil a tendance à être étrange. Il ne t'a rien fait ? Tu vas bien ? ». Pourquoi s'inquiétait-il autant ? Était-ce cela son nom ? Et puis, il ne m'avait jamais répondu à mes questions.

« Je n'ai aucune raison de te répondre sachant que tu m'as laissé en plan à l'hôpital sans explication », dis-je, en me dirigeant vers l'internat

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« Je n'ai aucune raison de te répondre sachant que tu m'as laissé en plan à l'hôpital sans explication », dis-je, en me dirigeant vers l'internat. Mais avant même que je puisse faire quelques pas, il me retint par le poignet et dit : « Ne te mêle plus aux élites, ou tu finiras par te perdre toi-même », avant de repartir sans me laisser réagir.

Les gens de ce lycée ont vraiment tendance à m'agacer en s'en allant de cette manière, sans me laisser répondre.

Alors que j'approchais de mon dortoir, je fus surprise de voir Kim Ji-Yeon et Park Ha-yoon en sortir, saluant ma colocataire, Han Jin-a. Que faisaient-elles ici ? Je n'osais pas poser la question sur le moment. Après avoir déposé mes affaires, je quittai le dortoir, toujours fixée de manière dérangeante par ma colocataire. La journée se déroula calmement, mais cette tranquillité me mettait mal à l'aise. Comment se faisait-il que tout soit si calme ? Cette question me hantait pendant des jours, puis des semaines, et enfin, deux mois passèrent. Ma routine était devenue trop parfaite. J'aurais dû m'en inquiéter.

Un matin, à la veille des vacances d'été, après avoir fini les examens, je reçus une lettre de mon père, envoyée depuis le centre de détention de Busan. Assise dans le parc du campus, la colère monta en moi. Je comptais jeter la lettre, mais après réflexion, je décidai de l'ouvrir.

Le pire dans la vie, ce sont les regrets. Si je n'avais pas ouvert cette enveloppe, je n'aurais jamais eu à affronter ce chaos. J'aurais pu vivre dans l'indifférence et l'ignorance, mais c'était trop tard. Le destin m'avait choisi. Désormais, il n'y avait plus de retour en arrière. Bien avant cela, dès que je les avais rencontrés, je ne pouvais plus fermer les yeux. Je ne pouvais pas continuer à ignorer leur complot, leurs meurtres. Après tout, j'avais déjà assisté à l'un de leurs crimes. Il était certain que j'allais encore croiser leur chemin et que, inconsciemment, je savais que cela m'avait traumatisée. J'avais ignoré cette fille morte sous mes yeux, dont personne n'avait fait justice, dont les plaintes de sa mère étaient restées sans réponse, rejetées et classées sans suite.

Cette lettre ne devait tomber entre aucune autre main ; elle était bien trop importante et confidentielle. Elle représentait à la fois une arme et une raison pour m'éliminer. Peu à peu, je découvrais la véritable nature de ce monde et ses frontières cachées. Désormais, ma vie ne m'appartenait plus, et je ne pouvais plus l'ignorer.

Décidée et submergée de questions, j'ai quitté le campus et pris un taxi en direction de Busan. Arrivée au centre de détention en fin d'après-midi, j'ai demandé à voir mon père. Cela faisait longtemps que je ne lui avais pas rendu visite. C'était étrange et malaisant. Je n'aurais jamais cru devoir le revoir un jour dans de telles conditions.

« Tu m'as manqué, ma fille. J'imagine que si tu es là, c'est que tu te poses énormément de questions, que tu te demandes si je mens encore ou si tout cela est de ta faute. » Comment mon père pouvait-il dire cela avec autant de compassion ? Comment pouvait-il prétendre que je lui avais manqué, ou que je penserais une seule seconde que tout cela pourrait être ma faute ? Non, j'étais jeune, et lui conscient. Tout cela est uniquement son erreur.

« Tu ne m'as pas manqué personnellement. » Non, je mentais. Je repris ensuite, sortant la lettre et vérifiant que personne ne puisse en voir le contenu. « Comment sais-tu tout ça ? Ce sont des informations que tu as volées en t'introduisant chez Mirai ? Pourquoi YoonBioPharma ferait ça ? Ce sont des chercheurs pour la santé, jamais ils n'iraient à l'encontre de leurs objectifs ! » C'est vrai, pourquoi feraient-ils cela ? Ce sont des chercheurs en biomédicale et pharmaceutique, pourquoi mettraient-ils des gens en danger de cette façon ? Et puis, je connais mon père, il doit sûrement agir de cette façon pour trouver d'autres fautifs afin de raccourcir sa peine.

« Au final, je suis venue jusqu'ici pour rien. Ne me recontacte plus et accepte simplement ta peine. Toi et toi seul es fautif. » dis-je en me levant pour partir, mais à peine m'étais-je retournée qu'il me supplia, à genoux, d'au moins vérifier et de revenir si je finissais par le croire.

Sur le chemin du retour à Séoul, je ne pouvais m'empêcher de faire quelques recherches sur internet. Comme je le pensais, ils n'avaient rien à se reprocher. Le PDG, Yoon Geonwoo, était considéré comme un héros, un modèle pour tous, ayant réussi sa vie tant dans ses affaires que dans sa famille. Son fils, à ma grande surprise, Yoon Kangmin, était un prodige, champion de taekwondo et de natation, ainsi que son fils adoptif, Yoon Jinwoo, qu'il avait recueilli à la suite de la mort tragique de ses parents. Jinwoo était également un prodige, champion de piano et d'échecs. Cette famille avait tout à fait l'air parfaite et irréprochable. Il était alors inconcevable qu'un tel secret s'y cache. Non, impossible...

C'est ce que j'espérais de tout cœur, mais je faisais encore cette erreur, celle d'ignorer les victimes et la justice. Après tout, Yoon Geonwoo était lui aussi un élu, tout comme son fils actuellement.

Le Cœur en 8 moisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant