Chapitre 11

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« Je te demande de m'aider. Je sais que c'est audacieux, surtout de demander cela à quelqu'un comme toi. Mais ce que ton père et ta position pourraient apporter à mon équipe sont des éléments essentiels. Vous détenez des ressources et des informations indispensables que je ne peux ni posséder ni recueillir par moi-même. Depuis des années, nous essayons de rassembler des preuves pour mettre fin à cette situation avant la vente officielle des produits en Corée du Sud, mais sans succès. Mon père et les supérieurs pourraient bientôt découvrir ce qui se passe, alors le temps nous est compté, et nous devons faire en sorte d'obtenir un verdict instantané. Tu comprends ? Il ne me manque plus que toi. »

Je restais bouche bée face à sa demande. Bien qu'il me restait dix mois à vivre, je n'avais aucune intention de les consacrer à cela. Je savais que ma réponse pouvait sembler égoïste, mais j'étais déjà épuisé par une vie marquée par des épreuves insurmontables. Jusqu'où les gens pouvaient-ils être égoïstes ? Je serrais la lettre numérique de toutes mes forces, le fixant avec colère. Je n'allais pas accepter ça ? C'était ce que je pensais.

« Écoute, je ne peux vraiment pas t'aider. Tu surestimes trop ce que je pourrais t'apporter, alors que je ne sais rien de plus que ce qui est dans la lettre. Et puis, pourquoi te mettrais-tu en travers de ton père ? C'est ridicule. » En réalité, je ne savais juste pas si c'était un piège ou non.

« Lui, il m'aurait cru. Il me le rappelle chaque soir... » De quoi parlait-il ? Il marmonnait et murmurait seul, son visage enfoui dans ses mains, affalé sur le canapé. Je ne savais pas que ma réponse aurait pu le décevoir autant. C'était ce que je pensais.

« Qui est 'lui' ? » À peine avais-je fini ma phrase qu'il se précipita brusquement vers moi, me prenant violemment les bras et me regardant avec des yeux effrayés, comme ceux d'un enfant effrayé d'être trouvé. Je ne l'avais jamais vu perdre son sang-froid. J'avais donc raison, il fait partie de ce deuxième groupe de personnes, celles qui se cachent derrière un masque artificiel pour dissimuler leurs secrets.

« Te souviens-tu de lui ? Il était toujours si bon... Si j'avais su... Tout est de ma faute. Si nous ne nous étions pas rencontrés sur le toit, jamais je- ... Ahh, je suis épuisé, je dis n'importe quoi, désolé. Reprenons plus tard notre conversation, d'accord ? Tu peux rester ici, il y a une chambre d'amis au fond du couloir, et ton sac que tu avais oublié dans la voiture de Hyun-gyu est sur le lit. Bonne nuit. »

Avant même que je puisse dire quoi que ce soit, il s'éclipsa dans sa chambre. Une femme, probablement une domestique, m'accompagna jusqu'à la chambre d'amis, qui valait à elle seule une fortune. Comptent-ils même leur argent quand ils achètent ? Je n'allais pas me plaindre d'avoir un endroit pour dormir cette nuit, cela me permet d'économiser, mais j'avoue ressentir un certain malaise à l'idée de dormir chez un homme que je ne connais pas, ou presque pas. Et en plus, il fallait que ce soit un élu.

Je n'avais pas pu fermer l'œil de la nuit, obnubilée par la possibilité que ce que je venais d'apprendre soit effectivement vrai. À trois heures du matin, j'ai décidé de me lever pour aller me rafraîchir sur la terrasse et me détendre un peu. Mais à peine avais-je franchi la porte et fait quelques pas que je vis Yoon Kangmin déjà installé là. J'ai alors décidé de faire demi-tour, pour ne pas le déranger.

« Je te mets mal à l'aise ? »

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« Je te mets mal à l'aise ? »

Il a des yeux derrière la tête ou quoi ? « Ce n'est pas spécialement toi, mais le fait que je ne te connais pas bien. Enfin, ce que je veux dire, c'est que c'est comme si je dormais chez un inconnu et que- ... Bon, oublie, je vais aller me coucher, je suis épuisée. » Je préférais éviter de poursuivre la conversation.

« Pourquoi ne restes-tu pas pendant ces vacances ? On pourrait apprendre à mieux se connaître, et je pourrais tout t'expliquer sur YoonBioPharma et ma famille. » Est-il devenu fou ? Rester chez lui ? Mais que penseront les autres après ça ? « Je vais prendre ça pour un oui. Alors, à demain, Hyejin, passe une bonne nuit. » Il me laissa sur ces mots et s'en alla dans sa chambre. Il a dit mon prénom ? Sans mon nom de famille ? Depuis quand en sommes-nous arrivés là ? C'est sans doute rien, juste une tentative pour me motiver à l'aider dans ses recherches. Mais malgré les assurances de ma conscience, mon cœur se réchauffait un peu. J'étais folle.

Après avoir pris un peu l'air sur la terrasse, je retournai dans ma chambre et m'endormis peu à peu en repensant à ses paroles, que j'idéaliserais peut-être.

Yoon Kangmin était lui-même perdu, tout comme je l'étais d'une certaine manière. Plus tard, je regrettai mes choix. Je regrettai d'avoir rencontré lui et les autres. J'avais été égoïste, demandant trop sans considérer leurs sentiments ou leurs limites. Ainsi, j'avais perdu et je perdais encore. Mais le destin me réservait-il toujours quelque chose de meilleur pour la fin ? Allais-je le prendre en compte ou l'accepter ? Je ne le savais pas encore vraiment, même maintenant, Je n'en suis pas sûre.

Le Cœur en 8 moisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant