Chapitre 4

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Je ne pouvais que me blâmer. Si j'avais continué à vivre prudemment, je n'aurais pas fait de choix égoïstes et cruels. Mais il était trop tard, ma destinée était scellée pour le bien de l'humanité. D'autres auraient été flattés de jouer les héros, mais étaient-ils prêts à sacrifier leur destin et à blesser ceux qu'ils aiment ? Maintenant, je sais que j'étais prête, même sans en être consciente. C'était mon destin, inévitable, mon devoir.

Alors que je téléphonais à ma mère dans les jardins du campus, je raccrochai brutalement et me cachai derrière un muret en voyant les "élus" accompagnés d'hommes en costume noir, traînant des sacs-poubelle. Cette scène me semblait anormale. Pourquoi étaient-ils là si tard, dans l'obscurité, avec ces gros sacs ? J'avais une boule au ventre, pressentant inconsciemment la vérité sans la connaître encore.

Leurs conversations étaient à peine audibles, et mon angoisse n'aidait pas. Je ne comprenais rien à leurs discussions. Bien que curieuse, je me souvenais de ce qui s'était passé la dernière fois que je l'avais été, alors je cherchais un moyen de partir discrètement. Mais le destin en avait décidé autrement. Alors que je me retournais pour m'en aller, une main ferme se posa sur mon épaule, m'empêchant de partir. Combien de fois cette scène allait-elle se reproduire ? Pourquoi Jinwoo devait-il toujours me faire obstacle ?

En me retournant brusquement, le visage crispé, je fus surprise de voir non pas Jinwoo, mais Yoon Kangmin, ce garçon extrêmement beau

Alors qu'il cherchait une réaction ou une ouverture à la conversation en me regardant profondément, j'étais absente, à la fois effrayée par la situation à venir et fascinée par son visage, l'incarnation parfaite de l'homme pour lequel on se battrait.

« Tu ne comptes pas répondre ? Je t'ai demandé ce que tu faisais ici. »

Pardon ? De quoi parle-t-il ? J'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne l'ai même pas entendu. Sa façon glaçante de parler ne correspondait pas à son beau visage. Mais qu'est-ce que je raconte ?

« C'est mon amie. Elle s'appelle Hyejin. »

Je reconnais cette voix enjouée. Jinwoo ? Maintenant que j'y pense, ils ont le même nom de famille, Yoon.

Alors que je les regardais, analysant leur ressemblance, Jinwoo reprit, cherchant mon regard : « Nous ne sommes pas vraiment frères, je suis adopté. » Ah, oui, ça explique tout. Kangmin est si beau, alors que Jinwoo est, comment dire, mignon ? Il a un visage enfantin, pas très imposant.

« Encore toi. Je vais vraiment finir par vouloir me débarrasser de toi si tu continues à traîner dans les parages. »

Cette voix dénuée d'émotions, je la reconnais également, c'est celle de Ji-Yeon.

« Vous pouvez continuer ce que vous faisiez, je vais rentrer au dortoir et je veillerai à ne plus vous importuner. » Dis-je d'une voix tremblante, m'inclinant respectueusement avant de me précipiter vers l'internat. Mon corps tout entier tremble, et je ne sais même pas pourquoi. Pourquoi ai-je si peur ? Pourquoi les crains-je à ce point, au point que mon cœur batte à toute vitesse ? Comme si j'étais en état de survie. Que s'est-il passé la veille pour que mon corps s'en souvienne autant ?
Et en même temps, je me demandais qui étaient les deux autres personnes avec eux. L'un d'eux me donnait des frissons, rien qu'à penser à son regard sinistre. Pourquoi me regardaient-ils ainsi ? La réponse vint plus tôt que prévu, comme d'habitude.

Allongée sur le lit, essayant de me rappeler de la veille, je finis par m'épuiser. Les paupières lourdes, mes muscles détendus, je finis par m'endormir, submergée par une angoisse profonde et épuisante.

Qu'ai-je fait pour que ça m'arrive ? C'était la question que je me posais lorsque je me suis réveillée quelque temps après, dans une avant-scène de théâtre, attachée à une chaise sans pouvoir bouger ni les bras ni les jambes. Il faisait sombre, aucune lumière n'était perceptible à part un projecteur au-dessus de moi qui m'éclairait.

Effrayée par la situation, j'observais les environs, cherchant le moindre signe de présence, mais n'en trouvant aucun. J'ai crié à l'aide à plusieurs reprises, mais en vain.

Cela faisait déjà un bon moment que j'étais là, et toujours rien de nouveau. Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé, mais assez pour que je commence à ne plus sentir mes membres attachés.

Soudain, j'entendis des pas lourds, sûrement ceux d'un homme. Alors qu'il s'approchait de plus en plus, je pus enfin l'apercevoir. Il était grand, imposant et surtout effrayant. En voyant son uniforme, j'ai réalisé qu'il était en dernière année.

Il était à la fois la source de mon traumatisme et celui qui m'a fait découvrir l'autre aspect de ce monde, dans ce théâtre de machination.


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Le Cœur en 8 moisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant