Chapitre 13 (2/2)

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En route vers Busan, je passai le trajet à lire les questions fournies par Kangmin. Elles étaient très directes et brutales. Après quelques minutes, je me mis à examiner l'enveloppe confidentielle qu'il m'avait remise discrètement et que j'avais rangée dans un sac qu'il avait préparé pendant ma torture à l'étage. J'étais à la fois intriguée et mal à l'aise en lisant les documents qu'elle contenait. Comment pouvaient-ils faire cela à un jeune garçon aussi vulnérable ?

Autrefois, je n'aurais pas accepté la vérité. Mais pour une raison incertaine, en découvrant peu à peu les fils de cette histoire, même les détails les plus subtils ou égoïstes devenaient une motivation.

Ce jeune garçon avait fini dans cette famille et trouvé une fin tragique simplement parce qu'il avait été trop curieux. Même après sa mort, il était à nouveau abandonné, son existence soit oubliée soit niée. Cependant, il restait quelques personnes qui se battaient pour préserver ses souvenirs et ses traces de passage dans ce monde. Et je comptais les aider.

Il était étrange de me rendre à nouveau au centre de détention. Certes, il était mon géniteur, mais cela s'arrêtait là. J'y étais déjà allée il y a deux mois, mais cette fois-ci, je ressentais un sentiment étrange, mêlé de peur et de doute.

En descendant de la voiture et prenant mes affaires, celle-ci repartit. Plus je m'avançais à l'intérieur du centre de détention, plus j'avais l'impression d'étouffer et que quelque chose n'allait pas.

« Désolée, mademoiselle, mais je vous le répète, il n'y a aucun détenu du nom de Do Jin qui figure dans la liste de ce centre de détention, et encore moins un qui a été transféré. Si vous insistez, je devrai appeler la sécurité pour vous faire partir. »

Quoi ? Ce n'est pas possible. Je l'ai vu il y a seulement quelques jours, pourquoi ne serait-il plus ici ? Une fois dehors, j'appelai plusieurs fois Kangmin, mais tombai chaque fois sur sa messagerie. Que se passe-t-il ? J'avais ce sentiment instinctif de vouloir fuir, comme si je sentais la mort approcher de moi.

« Hyejin, quelle surprise, je vois que tu as bien grandi. C'est un honneur de te voir ici. On dirait bien que la vie m'offre beaucoup de cadeaux aujourd'hui, que je suis gâté. »

Cette voix, je la reconnaissais d'une certaine manière, mais qui était-ce ? Elle était bien trop oppressante pour que je me retourne directement et lui fasse face. Je pouvais voir son ombre au sol, bien plus grande et imposante que la mienne. Il dégageait une aura inquiétante et menaçante.

Il n'était plus possible de faire demi-tour, de changer d'avis ou de fuir. J'étais à présent dans leur viseur. Chacun se battait pour son destin, et moi, j'avais choisi d'être de l'autre côté du plateau d'échecs, me battant égoïstement et en forçant le destin pour basculer la balance de mon côté. Est-ce mal ? J'avancerai désormais à chaque coup, stratégiquement, afin d'atteindre le nœud de ce théâtre sadique.

Je me retournai lentement après quelques minutes, ayant repris une respiration stable. Son visage était marqué par le temps, il avait l'air vieux mais ses traits le rendaient plus jeune, avec des cicatrices perceptibles autour de son cou. Son regard posé sur moi était menaçant et lourd. J'avais l'impression qu'à chaque regard, il ajoutait un poids sur moi, qu'il allait finir par me transpercer de ses seuls yeux. Tandis que je l'analysais, il affichait un sourire amusé. Puis, il s'approcha de moi et me tendit la main. J'hésitai un instant, voyant sa main gantée de cuir noir, me disant que s'il le voulait, il m'arracherait le bras. Finalement, je serrai sa main.

« Qui êtes-vous ? » dis-je en déglutissant, attendant une réponse dans le calme, tandis que ses deux hommes derrière lui, sûrement ses gardes du corps ou assistants, s'enfonçaient dans la pénombre du parking, nous laissant seuls.

« Je suis un vieil ami de ton père. Je t'avais connue lorsque tu étais très jeune, tu venais souvent à la maison t'amuser avec mes-.. mon fils. Que dirais-tu de venir manger à la maison, comme avant ? Ce serait bien si tu acceptais. »

J'avais du mal à le croire, ne le reconnaissant pas physiquement, et ne me rappelant pas de ce qu'il avançait. Mais son ton menaçant criait dans ma tête "Accepte", éveillant mon instinct de survie, ainsi que ma curiosité. Il ajouta alors, voyant mon hésitation, « On pourrait également discuter de ton père, je lui ai rendu visite. » Cette simple phrase attisa tellement ma curiosité que je me retrouvai quelques secondes plus tard dans sa voiture. Suis-je timbrée ?

Le trajet vers Séoul était silencieux, l'atmosphère pesante et étouffante. L'homme jetait parfois des regards sur mes affaires, que je gardais de manière discrète. Kangmin ne m'avait pas rappelée, et étrangement, en rentrant à Séoul, j'avais l'impression de refaire le même chemin que j'avais emprunté pour me rendre à Busan plus tôt.

« Eh bien, qu'attendez-vous ? Mangez, ou ça va refroidir. »

Je ne me serais jamais doutée que cet homme était le père de Kangmin. Nous étions désormais autour d'une grande table, tous les trois, alors que le buffet était servi. Kangmin se comportait comme un jeune homme modèle et irréprochable, mais je sentais qu'il était tendu et en colère, tandis que son père, toujours souriant, semblait se délecter de cette situation. Moi, j'étais tendue et embarrassée, essayant de me débarrasser de cette atmosphère gênante et étouffante.

« Je n'aurais jamais imaginé vous revoir tous les deux ensemble. C'est nostalgique pour moi. Oh, et, Mademoiselle Do, quelle est cette enveloppe que vous gardez toujours contre vous ? Posez-la, il ne lui arrivera rien. »

Pourtant, en obéissant, pensant éviter les soupçons, j'avais involontairement trahi Kangmin en posant l'enveloppe sur la table. J'avais fait un choix égoïste, mais indispensable pour comprendre l'avenir et continuer à tisser les fils du destin progressivement.

Le Cœur en 8 moisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant