1- Tempête

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Bon les filles ce chapitre sera un peut court vue que c'est un de mes premier chapitre désolé

Bonne lecture xoxo💋


Seule, marchant dans les rues sombres de Londres, toute trempée, la tête baissée et la capuche tirée en plein milieu d'une tempête, je me sens plus vulnérable que jamais. Les rues sont complètement désertes, et le seul bruit qui berce la nuit est celui de la pluie s'abattant avec force sur le sol. Mais je ne peux pas me permettre de rentrer chez moi, où elle risquerait de me frapper jusqu'au sang.

Je m'arrête un instant pour sortir une cigarette et un briquet de mon sac, mes mains frigorifiées peinant à accomplir ces gestes simples. Alors que je m'apprête à allumer ma cigarette, mon téléphone se met à vibrer. C'est Ines. Ines est l'une de mes meilleures amies, la clean girl du groupe. Elle est tout l'inverse de moi, avec son sale caractère et son refus de se laisser marcher dessus.

J'hésite à répondre, puis je cède et décroche.

— ELENA, TU AS PERDU LA TÊTE ? ÇA FAIT DES HEURES QUE J'ESSAYE DE T'APPELER ET TU NE DÉCROCHES PAS. JE M'INQUIÉTAIS, JE PENSAIS QU'IL T'ÉTAIT ARRIVÉ QUELQUE CHOSE DE GRAVE, dit-elle d'un ton à la fois inquiet et énervé.

— Quand vas-tu arrêter de t'inquiéter pour moi ?

— JAMAIS. T'ES OÙ ? QU'EST-CE QUI S'EST PASSÉ ?

Ines est la seule personne qui s'inquiète autant pour moi. Je ne voulais surtout pas l'alarmer, mais je ne peux pas lui mentir ou lui cacher la vérité. Elle me connaît bien trop pour ça.

— Je suis dehors, à quelques pâtés de maisons du café.

— Très bien, je te rejoins là-bas, dit-elle sèchement.

Je n'ai même pas eu le temps de répondre qu'elle avait déjà raccroché. Qu'est-ce qu'elle est têtue !

Je finis par allumer ma cigarette en avançant dans la pénombre des rues de Londres.

**30 minutes plus tard**

Je vois Ines arriver avec un parapluie, une longue combinaison noire et des Ugg noires. Ses longs cheveux noirs sont plaqués en une queue de cheval haute, et son maquillage est discret, propre à elle.

Quand elle m'aperçoit, son corps se projette vers le miens. Je la rattrape en vol, pour la serrer dans mes bras

— Putain, qu'est-ce que tu m'as manqué et qu'est-ce que j'étais inquiète pour toi !

— Ne t'inquiète pas pour moi comme ça, mon cœur, dis-je en déposant un baiser sur son front.

— Il fait trop froid ici, entrons, dit-elle en me tirant vers le café sans me laisser le temps de répondre.

Nous entrons dans le café et nous nous asseyons à une table.

— Allez, raconte-moi tout. Qu'est-ce qui...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase, et je vois son expression changer. Mon regard s'est perdu dans le vide, et tout mon corps commence à trembler.

— Nan, pas maintenant, ce n'est pas le moment, s'il vous plaît...

Mes yeux balayent le café à la recherche d'un objet coupant. Je sens Inès me secouer pour que je reprenne mes esprits, mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas, c'est trop compliqué.

— Je... je ne peux pas, c'est... c'est trop dur pour moi, dis-je, absente, comme si je ne contrôlais plus ma bouche. Comme un corps vide, comme une machine.

Je me lève de ma chaise et commence à me diriger vers la sortie. Quand je vois Inès se lever pour me suivre, je lui fais un signe de main pour lui indiquer de me laisser seule. Elle s'approche quand même de moi.

— Je pense que tu as besoin de prendre l'air seule. Je vais aller marcher un peu plus loin, et quand tu voudras rentrer, envoie-moi un message. Tu dors chez moi aujourd'hui.

— Merci beaucoup, dis-je en la prenant dans mes bras, encore tremblante.

Elle me fait un sourire chaleureux qui réchauffe mon cœur... enfin, si j'en ai encore un. Les seules fois où mon cœur meurtri ressent un sentiment positif, c'est en voyant le sourire de mes copines.

Elle sort du café, et je fais de même. Je m'assois sur les marches de l'entrée du café, tandis qu'elle continue à avancer dans les rues sombres de Londres. Je remonte mes manches et commence à me gratter si fort que je saigne, comme d'habitude...

Sauf que cette fois, je ne sens plus les gouttes d'eau sur moi. Je lève alors la tête et vois des mains masculines tenir un parapluie au-dessus de moi. Je me retourne et aperçois un homme très grand avec une carrure imposante, mais je n'arrive pas à voir son visage à cause de la capuche qu'il porte. Il est vêtu d'un sweat à capuche noir et d'un jean large, également noir.

Il s'assoit à côté de moi, et pendant une bonne minute, le silence règne. J'allais prendre la parole, mais il me devance.

— Tu ne devrais pas rester là toute seule une nuit de tempête. Tu pourrais croiser des personnes malveillantes.

Je ne réponds pas, faisant comme s'il n'était pas là.

— Je peux ? dit-il en pointant du doigt ma cigarette.

Je lui tends la cigarette, et nos mains se frôlent. À ce contact, je ressens des frissons uniques que je n'avais jamais connus.

Il prend une taffe, et le silence reprend son règne. Mais cette fois, il n'est ni gênant ni oppressant, il est apaisant. Et sans m'en rendre compte, j'ai arrêté de me griffer.

Après au moins une heure passée là, côte à côte, mon téléphone se met à vibrer. Je devine que c'est Inès qui appelle. Je sors mon téléphone de ma poche et décroche.

— Bon, Elena, ça fait bientôt plus d'une heure que tu es toute seule sous la pluie. Tout va bien ?

— Oui, oui, ne t'inquiète pas, tout va bien.

— D'accord, je t'attends derrière le café. Ma voiture est garée là-bas. Dépêche-toi.

— J'arrive tout de suite.

Je me lève, prête à m'enfoncer dans la nuit, quand soudain l'inconnu attrape mon poignet.

— Tu pars sans dire au revoir ?

Je décroche un petit sourire et dis :

— Au revoir. Comment vous appelez-vous ?

— Tu n'as pas besoin de savoir mon nom, meu anjo, répond-il doucement.

Je reste un instant figée, déconcertée par ses mots. "Meu anjo"... Ce terme résonne en moi avec une douceur inattendue, comme un baume sur mon cœur meurtri. J'ai envie de lui demander ce qu'il veut dire, pourquoi il me parle ainsi, mais je n'ose pas. Son regard, bien que caché par l'ombre de sa capuche, semble percer à travers moi, comme s'il pouvait lire mes pensées les plus intimes.

— On se reverra, ajoute-t-il, un sourire à peine perceptible se dessinant sur ses lèvres.

Je hoche la tête sans dire un mot, encore sous le choc de cette rencontre aussi étrange qu'apaisante. Puis, je tourne les talons et m'éloigne. Chaque pas que je fais semble me ramener à la réalité. Je ressens soudainement le froid glacial de la nuit et l'humidité de mes vêtements qui collent à ma peau. Mais quelque chose en moi s'est allégé, même si je ne comprends pas vraiment pourquoi.

Mais une chose est sûre : cette nuit a changé quelque chose en moi. Je ne sais pas encore ce que cela signifie, ni où cela me mènera, mais je sens que ce n'est que le début d'une nouvelle étape de ma vie.

Hate to love [ en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant