19-Cicatrice

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Réveille-toi, Elyo, putain ! criai-je, exaspérée.

Cela faisait maintenant dix minutes que j'essayais de le tirer du lit, mais rien à faire, il ne bougeait pas. Frustrée, je me précipitais vers la réception, demandant une bassine d'eau. Une fois en main, je remontai en trombe dans la chambre. Sans hésiter, je lui jetai le contenu en plein visage.

Elyo bondit du lit en une fraction de seconde, ses yeux grands ouverts, fixant le sol trempé avant de me lancer un regard assassin.

— TU VAS ME LE PAYER ! hurla-t-il, un sourire espiègle aux lèvres.

Il se jeta à ma poursuite dans les couloirs de l'hôtel, ses pas résonnant contre les murs. Je courais à perdre haleine, mon cœur battant à tout rompre. Chaque seconde me rapprochait du moment où il m'attraperait. Dans un élan de panique, je hurlai :

— C'EST BON, T'AS GAGNÉ !

— COURS ET FERME-LA, CONNASSE ! répliqua-t-il, toujours derrière moi, riant presque.

Finalement, ses doigts agrippèrent mon bras et, en un instant, je me retrouvai suspendue sur son épaule, riant aux éclats tout en essayant de me débattre. Elyo, toujours plus fort, m'ignora et me jeta sur le lit avec une facilité déconcertante. Avant même que je ne puisse m'enfuir à nouveau, il se mit à me chatouiller sans relâche.

— C'est bon ! Arrête ! dis-je entre deux éclats de rire, les larmes aux yeux.

Il cessa enfin, son regard plus doux, et déposa un tendre baiser sur mon front. Un instant de répit, où le temps sembla suspendu.

— Ça te dit un pique-nique à la plage, meu anjo ? demanda-t-il avec un sourire complice.

— OUI ! répondis-je avec enthousiasme, me relevant rapidement pour préparer mes affaires.

Je me dirigeai vers ma valise, fouillant dans ma trousse de toilette. Soudain, mon cœur se serra. Mes lames... elles avaient disparu. Mes mains tremblaient tandis que je cherchais désespérément, retournant tout sur mon passage. L'angoisse monta en moi comme une vague, étouffante, incontrôlable. Je me retournai brusquement vers Elyo, les larmes débordant de mes yeux.

— Où elles sont ? Où TU LES AS MISES ?! Je veux que tu me les rendes, RENDS-LES MOI ! hurlais-je, ma voix brisée par la détresse.

Mes cris emplirent la pièce, si puissants que les murs semblaient vibrer. Paniquée, je me mis à faire les cent pas, renversant tout sur mon passage, comme si la destruction autour de moi pouvait calmer le chaos intérieur. Elyo, d'abord figé par la violence de ma réaction, s'approcha lentement. Doucement, il passa ses bras autour de moi, m'immobilisant avec une infinie douceur.

Je me mis à pleurer de plus belle, mes forces m'abandonnant. Je me laissai tomber contre lui, mes sanglots résonnant dans la pièce vide.

— Ton corps... Ce n'est pas un brouillon, murmura-t-il à mon oreille, sa voix emplie d'une tendresse infinie.

Je ne pouvais plus répondre, trop submergée par les émotions. Elyo me serra plus fort, comme s'il essayait de retenir toutes les pièces de mon cœur en train de se briser. Il ne me lâcha pas, même lorsque mes larmes se tarirent.

Le silence retomba dans la chambre, seulement troublé par le bruit de nos respirations entremêlées. Après un long moment, Elyo se décala légèrement, m'observant avec une inquiétude sincère.

— Je te promets, murmura-t-il doucement, que tu n'as pas besoin de ça. Je suis là, d'accord ? Tu n'es pas seule.

Je levai les yeux vers lui, perdue. Comment pouvait-il comprendre, lui, cette douleur que je portais en moi ? Mais à cet instant, son regard ne portait ni jugement ni incompréhension, juste de la chaleur, une promesse silencieuse.

Hate to love [ en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant