Adava Amortentia

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/Sujet sensible\

Harry devait savoir. Comment faire autrement ?

Ron et Hermione pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient ; ils ne savaient pas. Ils ne comprenaient pas. Ils partageaient peut-être sa vie depuis plusieurs années mais ils n'étaient pas ... Lui.

Harry avait cru devenir fou cet été. Fou à en vider les fonds de verre de l'oncle Vernon pour pouvoir seulement fermer les yeux sans hurler de douleur. Puis à en commander des potions de sommeil, d'oubliette, sur les catalogues de vente par correspondance. Fou, à s'en frapper le crâne contre le mur dès qu'il se trouvait seul. Fou, à en hurler jusqu'à se rendre aphone. Fou, à en compter les cadavres dans son sommeil.

Non, ils ne savaient pas tout ce à quoi Harry avait pensé. Toutes ces fois. Les couteaux de la cuisine. Les rasoirs de la salle de bains. Une ceinture. Les draps de son lit. Un sort impardonnable, pour lui-même, jeté en se regardant droit dans les yeux dans le miroir. Un sort qui fonctionnerait cette fois.

Non, Ron et Hermione ne savaient pas. Qu'avaient-ils perdu eux ? Harry avait perdu ses parents qui ne lui avaient laissé que des secrets, son parrain qui semblait lui avoir laissé surtout des mensonges. Il avait perdu sa tranquillité en perdant son anonymat en arrivant à Poudlard. Il avait perdu sa santé mentale dès lors qu'il avait passé les portes de la Grande Salle.

Qu'avaient-ils vu, eux ? Combien de fois, le sang, la douleur, la Mort ? La Mort qui vous fixe, qui vous réclame.

Alors oui, Harry était obsédé. Obsédé par Malefoy. Mais pas fou. Ce n'était pas Malefoy qui l'avait rendu fou. Non, au contraire. Malefoy était ce qui le maintenait sur Terre. Il était la solution.

Si Harry, l'élu, le Survivant, celui qui devait sauver le monde, celui des sorciers et des Moldus, n'arrivait pas à découvrir comment en finir avec Voldemort, alors, il en finirait avec lui-même, Harry James putain de Potter.