12.

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Mais Harry, dans un élan de son esprit qui lui hurlait d'avoir un minimum d'instinct de survie, s'assit ce soir-là à côté d'Hermione en train de lire dans l'un des fauteuils de la salle commune. Il était déjà très tard ; lui tournait comme un lion en cage et elle, semblait l'attendre.

Elle releva très doucement les yeux de son ouvrage pour les poser sur lui, mais lui refusait de la regarder.

« Ecoute Hermione, sache que si je te confie ce que je m'apprête à te dire, je n'attends rien en retour. Je ne veux pas flatter son égo, je ne veux pas te dire à quel point tu avais raison et comme moi je suis fou. C'est par simple sécurité, au cas où.

_ Au cas où « quoi » ? s'enquit-elle.

_ Au cas où tu avais raison et que moi je suis complétement fou.

_ Malefoy ? murmura-t-elle.

Il pouffa nerveusement, triturant ses mains. Il y avait quelque chose en lui, une sorte de serpent de feu qui lui dévorait les entrailles et faisait s'emballer son cœur. Alors il darda son regard sur elle et ce qu'elle sembla y lire lui fit battre des paupières.

« Oh, Hermione... Malefoy, à un point que tu n'imagines pas. A un point qui ferait rougir Merlin. Qui ferait sortir ses chaînes et son martinet à Rusard. A en faire perdre ses mots à McGonagall. Alors soit, je suis le plus crétin des crétins soit j'ai trouvé... Mon âme sœur. La seule personne dans ce putain de monde et tous les autres qui peuvent exister qui a été faite pour me comprendre et pour toujours remettre en doute ce que je prends pour acquis. Ne dis rien s'il te plaît. Ni maintenant, ni plus tard, ni à personne d'autre. Si je suis prêt un jour, s'il y a des choses qui valent la peine d'être racontées, je te les dirais. Et si demain je ne suis pas rentré, si je me suis mis inutilement en danger, si je suis blessé... Eh bien, je dois pencher du côté crétin, car je ne regretterai rien. »

Il n'attendit pas de réponse qu'il n'avait pas demandé, il n'attendit pas de réaction. Il se leva et quitta la pièce en se faufilant par le trou du portait. Il avait glissé sa cape d'invisibilité dans la poche de son pantalon, n'avait pas enfilé sa robe de sorcier pour être plus à l'aise pour courir, ce qu'il se mit à faire dès qu'il fut dans les couloirs déserts. Il avait vu Malefoy quitter les cachots des Serpentards quelques dix minutes plus tôt pour se diriger vers l'aile est et la tour d'astronomie. Il ne voulait pas qu'il la trouve vide et fasse demi-tour. Quoi qu'il advienne ce soir, il devait voir Malefoy, l'affronter réellement, finalement. 

Il courut, jusqu'à arriver au bas de la tour. Sans se cacher sous la cape, mais sans non plus lâcher sa carte. Malefoy était arrivé juste avant lui, et Harry ne voulait pas avoir l'air d'être pressé d'arriver aussi vite. Il monta lentement l'escalier de pierre, tentant de faire le moins de bruit possible. Il vit l'esplanade apparaître, la fraîcheur de la nuit qui s'engouffrait et se fit d'abord sentir sur ses joues. Il était persuadé d'avoir été discret et pourtant, alors que lui-même n'avait pas encore vu Malefoy, celui-ci lança dans une grande inspiration :

_Chèvrefeuille et bois de cèdre. »

Harry s'immobilisa. Il savait n'avoir fait aucun bruit en montant les marches de pierre, pas même une respiration. Malefoy sortit de son coin, penché par-dessus l'une des balustrades, habillé d'un costume sombre.

« Je connais... Ton odeur. Même sur un balai, sous la pluie, je peux te suivre. N'est-ce pas ton cas aussi ? »

Enfin, Harry, posa le pied sur l'esplanade et apparut entièrement à Malefoy. Lentement, il s'approcha. Ses pas résonnaient si fort, aussi lourdement que les battements de son cœur.

Adava AmortentiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant