11.

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Drago était sorti de l'infirmerie, Harry ne put manquer l'information. Elle fit le tour de l'école avant même le petit-déjeuner, transmise notamment par les Serpentards. Le prince était revenu.

Il semblait pourtant avoir eu le droit de manquer les cours. Harry le chercha, malgré lui, à chaque détour de couloirs, dans chaque rang, devant chaque classe. La blondeur agaçante de Malefoy était absente.

Harry sentait bien le regard d'Hermione, qui n'en démordit pas, qui ne lâchait rien. Et s'il ne l'admettrait jamais, ce regard le faisait réfléchir, beaucoup plus qu'il ne le voulait. Il n'avait pas imaginé il y a un an, avoir autant de pensées envers Drago. De pensées inquiètes. A se demander où il était, ce qu'il faisait, à quoi il pensait. S'il allait bien, tout simplement.

La journée fut longue et Harry s'était traîné à l'entrainement de Quidditch. Il n'était pas dedans et si son équipe ne lui avait rien dit, il n'avait pas loupé les regards accusateurs. Il avait alors pris son temps pour ranger ses affaires et celles de l'entraînement, pour être le dernier dans les vestiaires. Il s'attarda sous la douche, jusqu'à entendre la porte se refermer une dernière fois. Alors seulement, il craqua. Il craqua comme il le faisait rarement. D'un hurlement rageur, à en frapper les murs de ses points serrés, tapant son front contre le carrelage. La douche fut bientôt glacée, jusqu'à n'en plus sentir ses mains ou ses pieds.

Enfin, vidé, lasse, dans un monde qui paraissait être autre, il sortit des douches. L'obscurité des vestiaires, mal éclairés, l'ambiance de fin de journée, lugubre, de l'hiver qui semblait rendre son cœur beaucoup trop lourd pour pouvoir encore être porté.

S'approchant de ses affaires laissées sur le banc du vestiaire, il y vit une tâche étrange. Un morceau de parchemin, posé sur sa cape.

Harry resta un instant interdit, sans comprendre. Immobile. Puis, dans le silence, il céda à la curiosité.

                                                               Rejoins-moi dans la tour d'Astronomie

Nous partagerons nos souffrances.


Son souffle se coupa. Malefoy était entré. L'avait-il vu ? Entendu ? Certainement. Il aurait pu se servir de sa baguette contre Harry mais n'en avait rien fait. Il l'avait surpris, lui avait volé cet instant de faiblesse, comme Harry l'avait fait, dans la Salle de bains des Préfets puis lui demandait finalement de le rejoindre. Etait-ce là un piège ?

Il eut du mal à le croire. Il aurait pu s'en prendre à lui à cet instant, dans un instant de faiblesse. Il ne l'avait pas fait. Au contraire, il lui proposait de « partager ses souffrances ».

Harry était sans doute le plus bête des abrutis que la Terre ait portés. Il était certainement si naïf, si idiot. Mais il avait décidé de faire confiance à Drago Malefoy, dans l'un de ses moments les plus fragiles. Mais il était justement si bas, qu'il était persuadé que rien ne pourrait l'attirer plus loin encore. 

Adava AmortentiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant