Adava Amortentia

14.

Si vous voulez vous mettre dans l'ambiance, sachez que les trois derniers chapitres ont été écrits avec cette musique en boucle : https://www.youtube.com/watch?v=uB97lRQ51cY&list=RDuB97lRQ51cY&start_radio=1

Il était encore tôt en ce samedi matin. Le mois de décembre était bien commencé et Harry inspira à plein poumons l'air glacial, brûlant dans ses poumons. Le vent lui picotait la peau et il aimait cette sensation qui venait le réveiller de l'intérieur. Il marcha tranquillement jusqu'aux abords du lac, non sans avoir vidé une deuxième fiole de potion Tientrankill avant de sortir.

Il s'assit dans l'herbe humide de froid, lançant un sortilège chauffant autour de lui.

Qu'était devenue sa vie ? Qui était-il devenu lui-même ? Si sa vie n'avait pas été ce qu'elle était, la soirée de la veille aurait-elle existée ? S'il n'avait été qu'un inconnu, un vulgaire Poufsouffle, aurait-il seulement osé songer à posséder Malefoy comme il l'avait fait ?

Oui.

Un bruit sur sa droite lui fit relever la tête et attraper sa baguette, mais la vision de la silhouette approchant lui fit lâcher un soupir. De soulagement. D'anticipation. D'excitation.

Les cheveux polaires parfaitement coiffés autour du visage diaphane, de la même teinte que le croissant de lune derrière lui, le jour par encore parfaitement levé. Et Malefoy aurait pu être un fantôme de son imagination.

Mais alors qu'il pénétrait le périmètre qu'Harry réchauffait, l'odeur des agrumes empli le brun et il ne pouvait imaginer le crépitement au fond de son cœur. Drago se laissa choir à côté de lui, assez loin pour qu'ils ne se touchent pas, assez près pour qu'ils puissent se toucher.

« Tes pensées m'empêchent de dormir, Potter.

_ Te penser m'empêche de dormir, Drago. »

Le blond pouffa et c'était un son si beau qu'Harry n'en avait jamais connu de tel. Il admira Drago, le voyant pour la première fois avec autant de précision, éveillé.

Le nez droit à l'arrête tranchante, la ligne coupante de la mâchoire au menton pointu, l'amande de son regard anthracite souligné par la courbe parfaite de ses sourcils pâles. Il avait l'air fait du plus beau marbre, du plus précieux des verres. Si beau. Si fragile. Si coupant, mais près à se briser si facilement.

Malefoy se laissa faire au jeu de l'examen détaillé car alors, il faisait de même avec Harry. Le jeu dura de longues minutes qui auraient pu être des heures. Un instant suspendu dans leurs vies prêtes à s'effondrer.

Enfin, Harry posa son regard sur les mains de Malefoy, posées dans l'herbe. Graciles, de la même pâleur inquiétante que son visage. Il avait un besoin irrépressible de toucher cette main, de la tenir, de la serrer fort, c'était viscérale comme il avait besoin de la presser contre sa peau.

Alors il s'en saisit, et la porta à son visage. Il embrassa la paume, huma l'odeur, revit encore l'expression d'extase sur le visage magnifique. Malefoy ne dit rien, au contraire, il posa sa main sur la joue mal rasée de Harry et caressa ses lèvres de son pouce. Drago se pencha, jusqu'à poser son front sur celui du brun. Les yeux fermés, les souffles mêlés, les cœurs serrés.

« Par Merlin ce que j'ai envie de t'embrasser, siffla Harry.

_ Qu'est-ce qui t'en empêche ? murmura Drago en retour. »

Harry rouvrit les yeux et saisit le visage de Malefoy entre ses deux mains brûlantes. Il sentait battre son pouls contre ses doigts. »

« Ce serait admettre que je suis fou de ta personne et que je ne peux te résister. Ce serait admettre ton putain de pouvoir sur moi.

_ Il n'y a qu'un vile serpent pour rendre fou un lion téméraire.

_ Par Salazar Drago, il n'y a que toi.

_ Je l'espère pour toi. Sinon, je tuerais tous les autres, Harry. »

Ce fut peut-être Harry qui embrassa Drago. Ce fut peut-être Drago qui embrassa Harry. Mais ils s'embrassèrent, sans douceur aucune, cherchant à imposer à l'autre ses propres envies, son propre rythme, avalant l'autre pour se confondre dans l'union. Le sortilège chauffant s'était évanoui depuis longtemps mais Harry et Drago étaient incandescents d'une autre fièvre.

Enfin, il fallut se séparer. Le reste du château s'éveillait. Ils n''étaient ni seuls ni invisibles. A bout de souffle, pantelants, penchés l'un sur l'autre, se goûtant encore un peu, du bout de la langue sur leurs lèvres humides.

« Par Godric, il n'y a que toi, Harry.

_ Je l'espère Drago. Je massacrerais les autres s'il le fallait.

_ Je n'en attends pas moins. En attendant, tâche de rester vivant.

_ Je te retourne le compliment. »

Ce fut le blond qui se leva le premier, époussetant son pantalon sombre, tirant l'entre jambe distendue. Un dernier regard, une dernière caresse sur le visage de Harry et il disparut.

Perdu dans un état second, Harry semblait être en plein rêve. Il hésita à entrer dans le lac pour éteindre le brasier au creux de ses reins, ou à se mettre nu et se branler vite et fort.

Harry arriva un quart d'heure après Drago dans la Grande Salle, sans lui accorder un seul regard. Il enjamba le banc de la table des rouge et or. Hermione ne dit rien, Ron engloutissait ses œufs au plat sur toast. Harry se pensa tranquille.

Il n'avait pas vu Luna.

« Tu sens bon Harry. Tu sens comme Noël. Les oranges et la menthe. »

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Hallo ! Oui, je suis lente à la publication mais cette histoire est l'une de mes plus avancées. Elle n'est pas destinée à être "longue", ce qui m'intéresse étant seulement cet instant clé pour Harry et Drago. J'ai les grands moments, il me manque les instant charnières qui permettent de connecter le tout.

Mais je vois que les vues augmentent tout de même et j'en suis ravie, elle me tient à coeur cette histoire. pensez  laisser un petit vote, ça fait toujours plaisir <3