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Le lendemain, Harry resta prostré sans voir ni entendre ni rien ni personne. Il sut que Monsieur et Madame Malefoy étaient venus voir leur fils à grand renfort de cris à faire trembler les murs du château. Ils avaient réclamé sa tête à lui, sur un plateau. Il le savait car alors, il se trouvait caché dans les couloirs, caché sous un cape tel un fantôme hantant sa propre vie.


Comme la veille, avec sa cape et sa carte, il avait attendu. Attendu jusqu'à ne plus entendre que son cœur et son souffle contre le tissu. Il n'avait vu ni Ron ni Hermione de toute la journée mais il s'en fichait. Ce n'était pas eux qu'il voulait voir.


Ses vêtements avaient été changés. Était-ce sa mère ? Sans doute que non. Elle lui aurait enfilé un pyjama de soie et il ne portait là qu'un ensemble de coton. Sans doute les elfes de maison qui avaient été priés de lui retirer son costume tâché de sang. Qu'avait-on fait de ces reliques de la cruauté de Harry ?

Le visage était toujours aussi figé, sans expression. Mais cette nuit, Harry s'était promis de l'affronter. Il ôta la cape de son visage et de ses épaules, se libérant de ses propres effluves de whisky pur feu, et posa le vêtement sur le bord des couvertures.

« Je t'ai suivi. Pendant des jours, des semaines. Tu me rendais fou. Je voulais savoir, ce que tu faisais, qui tu voyais... Ces filles avec qui je t'ai croisé... Je veux savoir ce que tu prépares. Parfois... je voudrais être dans ta tête. Utiliser la légilimancie sur toi, savoir ce qu'il se trame vraiment derrière tes manières de roi. Je veux savoir qui tu es, ce que tu aimes, ce qui te révolte, ce qui te fait rêver. Je veux savoir pour quoi et pour qui tu pleures ? Pour qui et pour quoi tu bandes ? Qui berce tes plus beaux rêves et hante tes plus odieux cauchemars ? Ce qui te fait lever le matin et te fait affronter cette pute de vie ? Je voudrais tout savoir de toi et tu sais pourquoi ? Car alors seulement peut-être, tu arrêterais d'être ma réponse à toutes ces questions. »

Harry exhala un long souffle à la limite d'être douloureux tant il le força à passer ses lèvres. Il souffla en direction du visage de Drago.

« Je t'ai haï, je dois te le dire. Mais alors je ne te hais plus donc ? Eh bien je n'y arrive plus. Depuis que j'ai vu comme toi et moi, on se ressemble. C'est là, que j'ai commencé à te suivre... »

Un bruit, en provenance du poste infirmier le fit sursauter. Pris de panique, il ramassa et renfila sa cape à la hâte, effleurant la main étrangère du blond.

« Dors bien, Malefoy... »

Adava AmortentiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant