II) Il avait dit que ça irait mieux ensuite

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La planque était une maison au bord de la mer. Pas spécialement grande ni petite, elle avait un je-ne-sais-quoi qui la rendait hostile. Elle était belle, mais inhospitalière.

Enfin, à mes yeux.

Pour moi, seule Havenfield pouvait faire office de maison.

Havenfield et ses grands prés. Havenfield et ses chambres douillettes... Havenfield et mes parents.

Ils me manquent.

Forkle avait dit que je me sentais déboussolée à cause du choc. Soit, je pouvais le comprendre. C'est vrai que je ne savais plus trop ce que je faisais depuis quelques mois. J'avais l'impression d'être enfermée dans mon corps, spectatrice. Je m'entendais parler à mes alliés, je m'entendais crier pour les motiver, je me voyais courir pour effrayer les troupes ennemies...

Mais jamais je n'avais décidé consciemment de faire tout cela.

Mon cerveau s'était mis en mode automatique et je l'avais laissé faire.

Peut-être était-ce vraiment trop fatiguant, cette responsabilité de Colibri.

Peut-être la guerre ouverte avec les Invisibles depuis deux ans avait usé nerfs et neurones.

Je me demande comment l'ont pris les autres. Ont-ils réussi à garder la tête hors de l'eau ?

J'avais beau chercher dans mes souvenirs des derniers jours, puis des derniers mois, des dernières années, je ne me voyais pas combattre aux côtés de mes amis.

Biana, Keefe, Fitz, Linh, Dex, Tam...

C'est le choc. Il faut que je me calme.

Inspiration.

Oublie ces images sanglantes.

Expiration.

C'est fini.

Je continuai un petit moment, jusqu'à ce que la tension dans mes muscles se soit dissipée.

Mes pieds, par habitude, me conduire à l'étage, jusqu'à ma chambre.

Je m'assis sur le lit puis fermai les yeux.

Inspire. Expire. Inspire...

Oh.

Je me souvenais.

Je comprenais enfin le pourquoi de leur absence durant cette bataille si importante.

Un long cri déchira le silence de la pièce.

Mon cri.

Il fut vite suivi de sanglots.

Je ne pouvais m'arrêter.

La douleur dans mon cœur était fulgurante.

Ça fait mal. Ça fait mal.

- J'ai mal... J'ai mal... Pitié...

J'étais secouée de spasmes à mesure que les souvenirs revenaient.

- Il avait dit que ça irait mieux ensuite. Il avait dit qu'après un peu de repos, ça irait mieux !! Il a menti... Il m'a menti... C'est un menteur... Je le déteste...

Je me déteste.

-Je me déteste ! hurlai-je au mur. Je me déteste ! Je ne suis qu'une idiote. C'est ça, une idiote. Idiote, idiote, idiote !

Je tapais furieusement les coussins, la couverture mais ça ne m'apaisa pas.

Je jetai tout ce qui me tombait sur la main, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien.

A ce moment, en voyant le carnage que j'avais fait, je m'affaissai.

Je m'essuyai rapidement le visage pour sécher mes larmes et regardai le bracelet noir et or accroché à mon poignet. C'était de simples fils noués en une tresse, comme un bracelet brésilien, mais je ne pouvais retenir mes larmes en les voyant.

Je le touchai du bout des doigts avant de poser mon poignet sur mon cœur.

Ainsi roulée en boule, la figure rouge de larmes dans une chambre sans dessus-dessous, je faisais peine à voir.

-Pardon Dex, pardon... murmurai-je.

Choix [GDCP Story]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant