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Bonus II (partie III): J'aime Keefe

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Oui, en fait je l'aime.

Cette phrase s'imposa dans mon esprit alors que j'y pensais toujours, trois jours plus tard.

Je bondis brusquement hors de mon lit.

Bon sang, ce que je suis idiote !

Olala olala, mais qu'est-ce que je peux bien faire ?

J'aime Keefe, j'aime Keefe.

J'avais envie de le crier à pleins poumons.

J'AIME KEEFE.

- Comment je n'ai pas réussi à m'en rendre compte plus tôt ?

Aveugle, avait dit Biana. Je la comprends, finalement.

J'avais réussi à me dissimuler mes propres sentiments.

Si ce n'était pas aussi risible, j'en serais épatée.

Je m'assis en tailleur sur mon tapis moelleux à fleurs.

Réfléchissons. Que faire ?

Lui avouer, ne pas lui avouer ?

La réponse fut vite trouvée.

Lui avouer. C'est comme lorsque j'ai dû faire face à mes parents ou à Fitz après deux ans de silence. Si je n'étais pas venue, je l'aurais regretté et je n'aurais pas été heureuse.

Ok, lui avouer. Quand ?

Maintenant. MAINTENANT. Cela fait déjà trop longtemps.

Comme un pansement que l'on arrache, plus vite ce sera fait, plus vite je serais libérée de ces pensées qui me tourmentent depuis trois jours.

Et s'il me rejette ?

Ça fera mal, mais tant pis. J'espère pouvoir me relever, forte. Je lui ferais regretter de ne pas m'avoir dit oui.

Et je tenterai de le convaincre coûte que coûte.

Et si notre relation change suite à ça ?

Les relations sont vouées à changer. On s'éloignera sûrement en grandissant. D'autres liens se formeront, d'autres amitiés. Je veux le garder auprès de moi avant que cela n'arrive.

Je claquai des mains.

- Très bien, c'est décidé. Je crois bien que je suis la fille la moins romantique sur Terre mais ça ne peut plus attendre.

- Keefe ?

- Sophie ?

- Oui, c'est moi. Je voulais te dire... Keefe, je t'aime. Je t'aime d'amour. Je... Voilà, je te l'ai dit ! Réfléchis-y s'il-te-plaît !

- Sophie, attends...

Je coupai la connexion, mortifiée.

Le bref accès de courage que j'avais eu s'était envolé au moment où je lui avais avoué mon amour.

Je me passai la main sur le visage, dépitée.

- Sophie... Comment veux-tu qu'il te dise oui si tu te déclares comme ça ? S'il avait la moindre affection pour toi, tu viens de tout réduire à néant.

Une voix me tira de mes jérémiades.

- Sophie ! Sophie !! Keefe est à la porte, descends.

- Quoi, maman ? T'as dit quoi ? Attends, attends... Dis-lui d'attendre deux minutes, j'arrive !

Il était chez moi.

Ne me dites pas qu'il est venu juste après ma déclaration ?

Moi qui pensais avoir le temps de me préparer un peu à sa réponse...

Je soufflai.

Tant pis. Espérons que ça ira bien.