- P10. P10. Tu peux rentrer aux stands, ramène le bébé à la maison.
Mon cœur explosa de joie à cette annonce, et je ne réalisai pas encore ce qui venait de m'arriver. Durant les essais libres, j'avais confirmé ma place dans le top quinze, puis dans le top dix. De savoir que j'étais capable de ramener des points à mon écurie me donnait des ailes, me donnant l'impression d'enfin mériter cette place qui m'avait été donnée.
De plus, une autre perspective me rassurait. Mon coéquipier était toujours derrière moi lors des essais, puisqu'il avait toujours été dans le top vingt ou quinze, et je ne pouvais empêcher mon cœur de chanter de bonheur et de fierté à l'idée de prouver que malgré son avantage au niveau de l'expérience, je pouvais être tout aussi utile à l'écurie.
Je me reconcentrai sur la piste au moment où je rentrais aux stands, faisant bien attention d'activer le mode moteur qui me permettrait de rester à une vitesse constante de quatre-vingts kilomètres par heure, la limite de vitesse obligatoire dans la voie des puits.
Je repérais immédiatement les mécaniciens Alpine qui me faisaient signe, et je réussis à m'arrêter juste devant le mécanicien en charge d'utiliser le "lève-vite", ce mécanisme incroyable qui permet de soulever la monoplace le temps de mettre une planche sous la voiture, qui permet par la suite de rentrer le bolide à l'intérieur du bâtiment.
Une fois dans le garage, j'attendais quelques instants, observant la chorégraphie des ingénieurs et mécaniciens autour de moi, chacun semblant connaître son rôle par cœur, exécutant un ballet parfait sans que jamais l'un d'entre eux ne gêne les autres.
Entourée par toutes ces personnes qui m'étaient devenues en l'espace de quelques jours indispensables, je pris le temps de souffler, extériorisant tous le stress et la pression que je pouvais ressentir. J'enlevai ensuite mes gants, les posant sur le nez de la monoplace, faisant de même avec le volant, qu'un ingénieur viendrait chercher plus tard. Puis, je me hissai à la force de mes bras hors du baquet, enjambant la carrosserie pour enfin entrer en contact avec l'air frais du garage.
La différence de température entre l'intérieur du cockpit, où il faisait environ soixante degrés, et l'extérieur, où la température moyenne était inférieure ou égale à trente degrés, me permettait de faire redescendre la pression qui était jusqu'alors exercée sur mon corps. J'enlevai mon casque, libérant ma tête de cet immense fardeau, et tentai tant bien que mal de défaire les nœuds qui s'étaient formés dans mes muscles à cause des contraintes et déformations mécaniques dues à l'accélération et à la vitesse des formules un. En bref, la pression faite par les forces G m'épuisait fortement, me poussant à me relaxer et détendre mes muscles endoloris.
Ainsi, une fois mon casque récupéré par mon physio, je me dépêchai de rejoindre ma driver room, souhaitant prendre une douche le plus rapidement possible.
L'eau fraîche frappa mon corps brûlant, me faisant soupirer de plaisir. Je restai sous le jet d'eau durant plusieurs longues minutes, savourant l'engourdissement qui se faisait de plus en plus sentir dans chacun de mes membres. Une fois que sentis que ma température était largement retombée, je coupai l'arrivée d'eau, et me dépêchai de me savonner, afin d'être prête à temps pour les interviews post-session.
J'entendis soudainement toquer à ma porte, ce qui me fit froncer les sourcils. Ne voulant pas faire attendre trop longtemps cet invité mystère, je me dépêchai de me rincer, avant de sortir de la cabine de douche, et de m'envelopper dans une serviette moelleuse. Là, je me séchai à toute vitesse, et enfilai la tenue que j'avais préparée sur le côté.
Une fois cela fait, je m'avançai vers la porte d'entrée, me questionnant sur l'identité de ce visiteur inattendu. Les idées les plus farfelues me traversèrent l'esprit, ainsi que d'autres plus rationnelles. Était-ce Max, Laura, ou bien l'actuel Prince de Bahreïn ? Et puis aussi, ne sait-on jamais, peut être que l'actuel Président de la République française souhaitait me passer le bonjour. Je vous laisse quelques instants pour méditer sur cette énigme énormément complexe...
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Une vie
FanficElle s'en rappellerait très certainement toute sa vie. De ce jour, où elle était montée dans un Kart pour la première fois. Comme elle se rappellerait pour toujours de cet après midi ensoleillé, au circuit de Brignoles. Ce jour qui avait changé sa v...