Une vie

Un trio infernal

Précédemment :

- Est-ce que ça vous dit de nous rejoindre à Londres ? Nous n'avons rien de prévu avec Lando, et ça serait cool de partager un moment ensemble !

Max sembla hésiter, et je sus tout de suite qu'il avait prévu de passer la semaine avec moi, très certainement car il était inquiet, et qu'il préférait que je reste avec ma famille après les évènements du week-end.
- C'est très gentil, George, mais je pense que nous allons devoir décliner, dis-je avec douceur, un petit sourire contrit sur les lèvres. Cependant, j'adorerais passer une semaine avec vous avant le Grand Prix de Silverstone, ça vous irait ?

Je posais enfin les pieds sur la terre ferme après plusieurs heures de vol, et je devais avouer n'avoir jamais été aussi heureuse de quitter Nice, Charles étant parti pour plusieurs jours à Maranello afin de préparer la saison à venir, son absence m'empêchant de fuir ma mère et mes grands parents, que je n'avais plus revus depuis le Grand Prix de France, il y a de cela presque quatres longues semaines.

Me rendre à Londres était de ce fait un soulagement, non seulement car je pouvais éviter ma famille, mais aussi parce que j'allais revoir mes amis, bien que nous n'ayons été séparés que depuis une petite semaine. Je portais une casquette appartenant à Charles, et un pull que j'avais emprunté à mon frère, bien qu'il ne le rêverait jamais. Affublée de ce déguisement, je me faufilai anonymement dans la masse, récupérant ma valise avant de me diriger vers l'entrée de l'aéroport.

Après un coup d'œil rapide dans notre discussion de groupe, je cherchai du regard le Britannique qui devait m'escorter, ce dernier devant très certainement revêtir le même accoutrement que moi. Toutefois, avec le monde qu'il y avait autour de moi, il me fallut plusieurs longues minutes avant que je ne remarque une pancarte au loin, sur laquelle était inscrite : «FORGOTTEN ONES» (les abandonnés). Je ris, comprenant la référence derrière cette expression, et je m'avançai dans cette direction, découvrant un homme portant un sweat à capuche dénotant avec le pantalon à pinces qu'il revêtait.

Sans même réfléchir, je reconnus tout de suite le charme envoûtant du gentleman Britannique, de par ses vêtements ou bien même sa posture droite et fière. Lorsque je fus assez proche pour voir son sourire éclatant et ses yeux bleus, je me jetai dans ses bras, le laissant m'envelopper de sa douceur.
- On dirait bien que nous avons été laissés de côté, soupira-t-il faussement, ses yeux se plissant alors qu'un rictus mutin étirait ses lèvres. J'espère que tu es prête à me supporter pendant toute la journée !
- De toutes façons, Max ne devrait pas trop tarder, il m'a dit qu'il arriverait très certainement dans la soirée... Et puis, passer du temps avec toi n'est pas une punition, répondis-je en lui faisant un clin d'œil. Tu m'avais manqué George.

Après quelques taquineries, nous nous mîmes en route vers sa voiture, évitant ainsi d'être reconnus par certaines fans ou des journalistes. Appuyée contre la vitre, je regardais le paysage défiler sous mes yeux, admirant l'architecture si disparate et unique de la ville. Je découvrais Londres et sa beauté, George à mes côtés m'expliquant l'histoire de ce lieu qui l'avait vu grandir.
- Ça faisait quelques temps que nous n'avions pas pu discuter ainsi, soupira le pilote Williams, son coude se posant sur le rebord de la fenêtre, avant que la paume de sa main ne vienne soutenir sa mâchoire.
- J'avais besoin de passer du temps avec Charles, soufflai-je avec un petit sourire désolé, mon regard se posant sur le profil du conducteur.

Ce dernier sembla vouloir dire quelque chose, mais il se ravisa, pinçant ses lèvres entre elles.
- Tu dois penser que c'est ridicule de m'éloigner ainsi de mes amis pour un homme, mais j'en avais vraiment besoin, murmurai-je la voix tremblante, craignant de connaître l'avis du Britannique.
- Pas du tout, au contraire je trouve ça bien de prendre le temps de construire une relation solide, sourit-il doucement, alors qu'il me lançait un coup d'œil. Vous vous êtes vraiment bien trouvés avec Charles, vous êtes si... Je ne sais pas comment le dire, mais je ne vous vois pas avec quelqu'un d'autre.