Imola, le temple de la vitesse

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- And it's a P15. P15, m'annonça Adrian, me laissant un goût amer dans la bouche.
- Je suis désolée les gars, soufflai-je dans la radio, des larmes de colère me montant aux yeux.

Les résultats de la course de Bahreïn étaient encore dans mon esprit, et je ne pouvais m'empêcher de me les rappeler. Je savais que c'était la cause de ma non-performance, et cela me décevait profondément. Ma peur d'échouer était au final la raison de mes erreurs, puisque je ne laissais pas libre cours à mon instinct. Au final, peut être que ma mère et que Max avaient raison... Je n'étais pas le problème.

Lorsque je rentrai aux stands, je fus accueillie par une flopée de personnes qui m'encouragèrent d'une tape dans l'épaule. Leur soutien sans faille me fit chaud au cœur, et je me promis de tout faire pour les rendre fiers le lendemain. Je partis me changer dans ma driver room, récupérant au passage ma gourde, puis je me dirigeai vers le coin presse, où Laura m'attendait. À ses côtés je reconnus Lia Alvarez, ainsi que Vicky, l'attaché presse de Max.

Je les saluai toutes les deux avant de rediriger mon attention sur Laura, qui m'expliqua quelles réponses je devais donner, et ce que je ne devais surtout pas dire. Nous nous dirigeâmes finalement vers les journalistes, et je répondis à leurs questions en étant la plus juste possible.

Ce n'est que lorsque j'arrivai au niveau de l'équipe de journalistes de Canal plus que je me mis à apprécier réellement cette obligation. Certes, leurs questions étaient pertinentes tout en étant parfois un peu rudes, mais la gentillesse que je pouvais percevoir dans le ton de Camelia me rassurait sur leurs intentions.

Je savais que mes propos ne seraient pas déformés.

Après ma dernière réponse, je me décalai dans l'angle mort de la caméra pour faire signe à la journaliste, lui demandant implicitement si elle acceptait de passer la soirée avec moi. En réalité, j'avais besoin de me confier sur beaucoup de choses, et j'avais trouvé en elle une oreille attentive, ainsi qu'une bienveillance assez rare. Je savais que je pouvais lui faire confiance, surtout que j'adorais partager mes sentiments à un autre femme.

Les hommes pouvaient parfois être un peu simplets.

En un hochement de tête, la jeune femme me rassura sur ce début d'amitié que je souhaitais voir s'installer entre nous, la lueur qui pétillait dans ses yeux me révélant qu'elle aussi, elle avait beaucoup de confessions à me partager.

Un soulagement indescriptible fit fondre mes dernières barrières, et je laissais un grand sourire s'installer sur mes lèvres, mes yeux se plissant légèrement de bonheur, accentuant leur forme amande. Seulement, ce rictus s'effaça presque immédiatement de mon visage, bientôt remplacé par le rougissement intense de mes pommettes.
- Bonjour Laurent ! s'exclama la voix si unique du pilote numéro un de Ferrari, ses doigts effleurant le bas de mon dos avec légèreté, faisant naître des frissons dans tout mon corps.

Je tentais de me décaler avec discrétion, ne souhaitant pas que ce moment soit transmis en direct à la télévision. Cependant, ce fut sans compter sur l'envie semblait-il irrépressible de Charles de me faire comprendre que j'étais bien trop attachée à lui pour pouvoir lui échapper.

En effet, je ne pouvais me défaire de la vue qu'il m'offrait, sa bouche tentatrice laissant se dévoiler ses fossettes, et ses yeux verts brillant d'une émotion que je ne savais encore définir. Ses cheveux bruns avaient été rendus humides après tous les efforts qu'il avait dû fournir, lui donnant un air mauvais garçon qui lui allait à la perfection. Et alors que je pensais ne pas pouvoir être plus éprise, il humidifia ses lèvres de sa langue, les rendant aussi roses que les bonbons à la cerise que j'adorais étant enfant.

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