Une vie

À toute vitesse

@Max Verstappen : Je t'attends dans la chambre 110

Je montai dans ma chambre afin de prendre une douche et de me changer - mine de rien, l'air de Bahreïn était extrêmement chaud - ce qui me permit de mettre mon short et un de mes haut préféré : il était fluide et légèrement transparent, ce qui permettait de voir le débardeur que j'avais revêtu en-dessous. Habituellement, c'était le genre de tenue que j'aimais porter lorsque je souhaitais prendre confiance en moi, lorsque je voulais me sentir bien dans ma peau.

Le fait que cette tenue dévoilait légèrement mes formes me poussais à ne pas l'utiliser, notamment en présence de testostérone. Mais je savais que Max était différent, c'était mon meilleur ami, et on se connaissait depuis l'enfance. Je ne l'avais jamais considéré autrement que comme un grand frère, et je savais que lui aussi le percevait comme telle.

Enfilant mes sandales à talons, je me regardai une dernière fois dans le miroir : la femme forte et indépendante que je voyais dans le reflet me plaisait énormément. Satisfaite, je quittai ma chambre d'hôtel - n'oubliant pas la carte magnétique - et utilisai l'ascenseur afin de m'éviter de descendre deux étages à pied. Quand j'arrivai enfin au bon étage, je cherchai la porte des yeux et toquai lorsque j'arrivai enfin devant la numéro 110.

J'entendis du bruit derrière le battant avant que mon meilleur ami ne m'ouvre le passage.
- J'ai essayé de ranger au mieux, je suis désolé si c'est un peu le bazar, m'expliqua-t-il en tirant la porte coulissante du placard de l'entrée.

Quand enfin il se tourna vers moi, il s'arrêta durant quelques secondes avant de se détourner en se raclant la gorge.
- Je t'ai pris une salade, comme je sais que tu n'aimes pas manger de plats trop volumineux le soir. Je l'ai mise avec mon assiette sur la petite table en face du lit, si tu veux t'installer. Je reviens dans deux minutes.

J'obéis et m'avançai dans la suite, découvrant une grande chambre avec un très grand lit, ainsi qu'une table basse et des fauteuils. La décoration était très épurée, se composant surtout de teintes blanches, crèmes et gris foncé, donnant un rendu à la fois moderne et apaisant. Je m'installai sur l'une des banquettes, appréciant la douceur du tissu sous mes doigts. Je me détendis enfin, relâchant tous les muscles de mon dos sur le dossier du siège, fermant les yeux et profitant du calme pour me reposer ne serait-ce quelques instants.

Je repensais à tout ce que j'avais vécu ces derniers moi, et aux émotions contradictoires qui me parcouraient : le sentiment de fierté que j'avais ressenti lors de ma dernière victoire en Formule 2, qui m'avait offert le titre de Championne du monde de cette catégorie ; l'euphorie et l'angoisse qui entouraient la signature du contrat chez Alpine et les conditions plus que houleuses qui allaient avec, la joie immense lors de l'annonce de mon frère qui allait bientôt être père ; et dernièrement, la peur face à l'arrivée imminente de celui qui avait manqué de peu de détruire ma carrière.

Tout cela résonnait en moi et m'empêchait d'être apaisée, de me sentir bien et en confiance. Au final, les seuls moments d'accalmie étaient lorsque j'étais auprès de mes deux meilleurs amis.

Deux mains se posèrent sur mes épaules, me sortant de ma rêverie. Je me sentais en sécurité, la présence rassurante de Max me donnant une sensation de confort que je n'avais ressenti que peu de fois dans ma vie. Je sentis un souffle dans mes cheveux, ce qui me fit frissonner. Sans même le vouloir, ma respiration se cala sur la sienne, comme si nous ne formions plus qu'un.

Finalement, après ce qui me sembla durer des heures, deux lèvres se posèrent sur mon front, me frôlant comme les ailes d'un papillon, et sa barbe légèrement rugueuse laissa une empreinte éphémère sur ma peau, embrassant le temps d'un instant mon épiderme.
- Tu as beaucoup trop donné de ta personne ces derniers temps Élé. Ce soir, pense seulement à toi.