Chapitre 2

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Mars 2023.
 
 

Le téléphone collé contre mon oreille, je tourne un stylo entre mes doigts en écoutant la voix frustrée d'Amy à l'autre bout du fil.

- « Tu ne peux vraiment pas faire un effort, maman ? »

- J'ai du travail, tu sais bien. Et je dois m'occuper d'Hugo.

- « Hugo, Hugo, Hugo. Si ce n'est pas ton travail, c'est Hugo. »

- Ne parle pas comme ça Amy, c'est ton frère. Il a besoin de moi.

- « Et moi donc ? Tu sais quoi, laisse tomber. Fais ce que tu veux. »

Elle raccroche avant même que n'ai pu en placer une et je soupire. Lorsque je lève les yeux, je vois ma collègue et amie Didi qui se tient dans l'encadrement de la porte de mon bureau.

- Je peux entrer ? Me demande-t-elle.

Je repose mon portable et acquiesce d'un mouvement de la tête.

- Vous vous êtes encore disputés avec Amy ?

- Elle insiste pour que j'assiste à ce week-end sur la côte avec les parents de son petit-ami pourtant elle sait très bien que je ne peux pas.

À cause de ce congé maladie forcé pour m'occuper d'Hugo, j'ai pris énormément de retard dans mes documents. Je ne peux pas me permettre de quitter la ville, qui plus est pour un week-end avec tout ce travail et un Hugo qui n'est pas encore complètement rétabli.

- Ils sont comme ça à cet âge, me dit Didi en s'asseyant. Elle comprendra plus tard.

Je me mords l'intérieur de la joue et laisse mon regard se perdre à travers la fenêtre. C'est difficile d'être une mère, une qui est célibataire. Avant que je ne sois prise à l'agence, j'étais étudiante. J'enchaînais les petits jobs pour m'en sortir avec Amy, je ne pouvais compter sur personne d'autre. Je n'avais plus une seconde pour moi ni pour elle.

Amy m'a toujours reproché de ne pas avoir été assez présente à l'inverse de son père. Ce père qui avait vite fait d'abandonner ses obligations pour aller jouer son Don Juan et courir derrière des mini jupes. Bien-sûr qu'il avait du temps, lui. Ce type qui m'avait volé mes plus belles années en m'engrossant.

- Comment va Hugo ? Me demande Didi, me sortant de mes pensées.

- Bien, il va mieux.

Elle sourit et la porte de mon bureau s'ouvre de nouveau. C'est Suzie ma secrétaire en compagnie de Rosalie, une de nos jeunes stagiaires.

- Madame Anna, j'ai appris lundi que vous étiez revenue. Bon retour et désolée de ne passer que maintenant, me dit Rosalie. Comment va bébé Hugo ?

- Il se porte comme un charme merci, je lui réponds puis me tourne vers ma secrétaire. Tu as pu retrouver les informations que je t'ai demandé ?

- Oui madame, me dit la jeune fille. Le colis avait été déposé à l'accueil quand la réceptionniste s'était absenté. Elle n'a pas pu voir de qui il provenait et comme je vous l'ai dit, il y avait juste votre nom dessus. Lorsque je suis allée regarder les vidéos de surveillance de ce jour, l'inconnu portait un hoodie à capuche et une casquette du coup, impossible de voir son visage.

J'acquiesce d'un mouvement de la tête et pousse un soupir.

- D'accord, merci Suzie.

- Madame, fait-elle, je peux vous demander ce qu'il y avait à l'intérieur du colis ?

- De quel colis parlez-vous ? Me demande Didi.

Je secoue la tête.

- Rien de bien important. Mais dites-moi, je fais en regardant Rosalie et Suzie. Vous êtes toutes rayonnantes aujourd'hui, vous avez un rencard ?

Pourquoi j'ai tué William BrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant