Chapitre 3

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Mars 2023.
 
 
   
Le lendemain matin, j'arrive au bureau à l'heure. J'ai trois visites de prévues dans l'après-midi et un peu de paperasse à faire le matin. Dans les couloirs, je salue quelques collègues comme à mon habitude et ouvre à peine la porte de mon bureau que Didi m'interpelle.

- Ça tombe bien que tu sois déjà là, Monsieur Brown a demandé à te voir.

- À me voir ? Pourquoi ?

À ma connaissance, je n'ai aucun papier ni dossier que je dois lui rendre alors pourquoi veut-il me voir si soudainement ?

Didi hausse les épaules.

- Aucune idée.

Je dépose mon sac et ressort, confuse. Le bureau de Monsieur Brown se trouve au dernier étage. Sa secrétaire m'accueille et me demande de la suivre. Elle pousse les portes d'un grand bureau abondamment éclairé, au design épuré. Monsieur Brown est au téléphone en face de sa large baie vitrée, une main dans la poche de son smoking gris. C'est un homme élégant qui approche la soixantaine mais encore solide et bien battit, les cheveux plus sel que poivre.

- Asseyez-vous madame Jones, me dit-il après avoir terminé son appel.

Alors que sa secrétaire nous quitte, je prends place, intriguée, et il s'assied à son tour de l'autre côté de son bureau.

- Si je vous ai fait appeler, madame Jones, c'est parce que j'ai une tâche particulière à vous confier, me dit-il et mon silence l'incite à poursuivre. Vous avez certainement eu vent du fait que mon fils est actuellement à l'entreprise, pour se former et apprendre.

J'acquiesce d'un mouvement de la tête, incertaine d'où il veut en venir.

- Depuis votre arrivée, vous êtes une de nos meilleurs employés à l'agence et mon fils m'a fait part de son désir de vouloir travailler avec vous alors j'aimerais vous le confier. Que vous soyez son mentor en quelque sorte, que vous le formiez... Tenez, justement, le voilà.

Je me retourne et avec une certaine irritation que j'ai de la peine à cacher, je vois William entrer dans la pièce. Lui et moi échangeons un regard et je comprends pourquoi il m'a eu l'air si familier. Je l'ai déjà vu à plusieurs reprises plus petit, je l'ai pratiquement vu grandir ce gosse et bien que ce soit énervant, ce n'est pas étonnant que je ne l'ai pas reconnu plus tôt. Il n'a plus rien du gosse joufflu qu'il était à l'époque mais il reste un gamin tout de même.

Un gamin qui se croit tout permis et qui ne sait pas où se trouvent ses limites car, c'est une chose de me draguer ouvertement sans gêne, mais c'en est une autre de s'imposer ainsi à moi.

*

Assise derrière le volant de ma voiture, j'attends agacée dans le parking de la compagnie que William daigne se pointer. Lorsque la portière s'ouvre enfin et qu'il entre, ma mâchoire se crispe.

- Désolé pour le retard, fait-il. Je n'arrivais pas à me débarrasser de Rosalie.

- C'est quoi cette histoire ?

- Quelle histoire ? Me demande-t-il en refermant la portière derrière lui, l'air de rien.

- Ça. Le fait que je t'ai à présent sur le dos. C'est quoi le projet ?

- Que j'en apprenne plus de vous. Mon père vous l'a dit, vous m'inspirez.

Je ris, impressionnée par son audace et me tourne vers lui.

- Tu as vraiment un sacré culot ma parole. Tu penses que c'est parce que tu es le fils du boss que ça te donne tous les droits ?

- Je ne vois pas ce que j'ai fait de mal.

Pourquoi j'ai tué William BrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant