Chapitre 13

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Juillet 2023.
    
    
     
C'est étrange de me retrouver de nouveau amoureuse après tant d'années. C'est étrange mais c'est agréable. De se sentir de nouveau désirée, admirée, adorée. J'aime William, c'est certain.

J'aime ses regards pleins d'admiration, ses sourires sincères, ses caresses délicates, le fait qu'il ne puisse plus se passer de moi. J'aime nos moments d'intimité, la douceur avec laquelle il explore mon corps, me fait l'amour ou au contraire sa hargne lorsqu'il n'arrive pas à se contrôler. J'aime ce contraste qu'il a, cette maturité dont il peut faire preuve et le gamin qu'il reste au fond de lui. Ce gamin qui transparaît quand il vient se lover contre moi après une longue journée, quand il a besoin de mon approbation ou de conseils, quand il boude lorsqu'il n'arrive pas à obtenir ce qu'il veut. J'aime ce gosse, ce gosse qui me rend si heureuse. Lorsqu'il m'envoie des fleurs parce qu'elles lui ont fait penser à moi ou m'appelle et me garde au téléphone des heures durant.

- « Tu me manques. Tu me manques, Anna. » Il n'arrêtait pas de me dire. « Tu me trouveras bizarre si je démarre ma voiture maintenant et je conduis jusqu'à chez toi juste pour t'embrasser ? » Il me demandait parfois.

Et dix minutes plus tard, dans son pyjama sur lequel il avait mis un vieux sweat à capuche, il était devant ma porte, mon visage entre ses grandes mains, ses lèvres sur les miennes et il m'embrassait comme jamais, jamais on ne m'avait embrassé avant.

*

- Vous souriez beaucoup ces temps-ci, madame.

Hugo dans les bras, je me stoppe et me tourne vers Émilie. Je viens de rentrer d'une longue journée de travail et je suis exténuée mais un sourire rêveur ne quitte pas mes lèvres. Je pense à William, je pense à lui tout le temps.

Émilie referme la porte et me regarde en souriant.

- Ça vous va bien, me dit-elle.

- Quoi ?

- L'amour. Ça vous rajeunit.

Oh si seulement, si seulement elle savait. Je souris et embrasse Hugo, ses joues rebondies, son menton plein de salive. Son rire fait fondre mon cœur, je suis la femme la plus heureuse.

- Monsieur Steve a appelé ce matin sur la ligne de la maison.

Évidemment, il faut toujours quelque-chose pour gâcher mon bonheur.

- Pourquoi il n'a pas appelé sur mon numéro ?

Émilie hausse les épaules et débarrasse les assiettes d'Hugo qui sont toujours sur la table, elle venait de finir de le nourrir.

- Il a dit qu'il n'arrivait pas à vous joindre.

Je ris et m'assied avec Hugo sur le canapé.

- Ah oui, c'est vrai. J'ai oublié que je l'avais bloqué.

Elle secoue la tête, amusée.

- Je suppose que c'était pour me rappeler de ne pas oublier qu'il passe prendre Hugo samedi prochain pour la semaine ?

Émilie acquiesce d'un mouvement de la tête et se dirige vers la cuisine où je l'entends ranger les assiettes dans le lave-vaisselle.

- Et aussi, il a dit de penser à appeler Meredith pour les préparatifs de sa fête d'anniversaire.

Je fronce les sourcils, agacée.

- Tu entends ça ? Je dis à Hugo en embrassant son nez. Ton papa veut que j'appelle sa femme, il peut toujours courir.

Il rit et ça me fait sourire.

Steve et moi avions un arrangement pour la garde et les anniversaires des enfants. À partir de leurs un an, il les garde une semaine sur dix et pour leurs anniversaires, c'est un anniversaire sur deux. C'était comme ça que nous nous étions occupés d'Amy. Ça marchait plutôt bien alors nous avons décidé de garder les mêmes closes pour Hugo. Pour son premier anniversaire, Steve a insisté pour que ce soit lui qui l'organise chez ses parents. Je dois admettre que ça m'a irrité mais c'est son garçon après tout, c'est normal. Pas vrai ?

Pourquoi j'ai tué William BrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant