Chapitre 19

21 2 0
                                    

  
  
Août 2023.
  
  
  
En un clin d'œil, ma vie est devenue un véritable fiasco.

Mon maître chanteur se fait plus insistant que jamais et il se pourrait bien que ce soit ma fille. C'est fou, je sais, mais je n'arrive pas à me sortir ça de la tête. Si ce n'est pas le cas, pourquoi a-t-elle eu une telle réaction lorsque je lui ai demandé son téléphone, pourquoi l'avoir cassé à la place ? Que me cache-t-elle ?


J'ai l'impression que tout le monde est un suspect potentiel, je ne sais plus à qui faire confiance.

Parallèlement, après l'épisode de la fête et avec l'appui de ses parents, Steve m'a réclamé la garde d'Hugo. Devant un tribunal, je n'aurai aucune chance contre lui. Steve est marié maintenant, dans un foyer stable qui offre un environnement meilleur et propice à l'épanouissement du petit et moi, je suis devenu le parent immature. Je n'ai aucun espoir de gagner alors je préfère négocier à l'amiable et le supplier de me le laisser une semaine sur quatre. Ce que je trouve injuste.

Malgré le réconfort que m'offre William, je n'ai plus goût à rien. Je me sens oppressée. C'est un sentiment que je déteste par-dessus tout et je suis partagée entre mon attachement pour lui et cette voix qui me dit que c'est à cause de lui que je me retrouve dans cette situation. Le plus simple pour nous deux aurait été d'arrêter notre relation afin que chacun de nous puisse reprendre une vie normale mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Je l'aime, il est à moi. Même si je sais que tôt ou tard, inévitablement, je devrai le laisser partir.

Contre toute attente, Didi n'a rien dit à personne concernant mon aventure avec William et, un matin, alors que je pensais que les choses avaient commencé à se tasser, Louis est venu me voir à mon lieu de service. Il ne s'est pas annoncé à l'avance et est entré dans mon bureau sans frapper.

Depuis que je connais Steve, ils ont toujours été inséparables et Louis et moi n'avons jamais entretenu d'excellentes relations. C'est un bel homme qui, comme son ami, se bonifie avec l'âge mais on ne peut pas en dire autant de son caractère. C'est un connard hors pair. Je l'ai toujours trouvé arrogant et prétentieux. Plus que tout, il m'irritait. Alors, autant dire que ce n'était pas la joie lorsque je l'ai vu tirer la chaise et s'asseoir en face de moi.

Mon dos contre mon siège, je le dévisage, agacée.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Il sourit.

- En voilà un accueil, me dit-il en feignant un air vexé.

Il tape ses doigts sur la table et regarde un instant autour de lui.

- C'est un joli petit bureau que tu as là.

Je le fixe en silence.

- C'est le même que tu as depuis ou tu as bénéficié d'une petite promotion entre temps ?

Un sourire amère étire mes lèvres. Petite promotion ? Pas besoin de me le répéter deux fois, je sais très bien à quoi il veut faire allusion et malheureusement pour lui, je ne compte pas entrer dans son jeu.

- Allez Anna, insiste-t-il en affichant un sourire narquois. Tu ne vas pas me dire que s'envoyer en l'air avec le gosse du patron n'a pas quelques petits avantages ?

Je pose mes mains sur la table.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Il attrape un flyer près de lui et le remue devant mon visage.

- Une maison.

- Tu en as une.

- Disons que je veux déménager.

Pourquoi j'ai tué William BrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant