Prologue

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     Le premier paysage qui a captivé mes yeux est le merveilleux sourire ma mère. Je ne savais pas encore parler mais si j'avais su comment faire usage mon système vocal à cet instant, ce que je lui aurais dit avant tout aurait été

Je t'aime maman !

Je n'en ai jamais eu l'occasion.

     Mon regard s'était en suite posé sur mon père, grand, robuste et costaud. Mais pourtant, mis à part son apparence intimidante, ses prunelles étaient animées par une tendresse envoûtante.

Tout ce dont je pouvais rêver était là !

     Mes poumons me brûlèrent quelques secondes lorsque de l'air y entra et commença sont voyage incessant à travers mes veines et mon corps.

     J'agitais mes mains en l'air en essayant d'attraper mes parents qui, submergés par l'émotion, ne savaient pas comment agir avec un telle petite chose.

Je me souviens que les journées qui suivirent s'écoulèrent à une vitesse fulgurante.

     Mon quotidien se résumait à dormir dans le creux des bras de mon papa, manger, pleurer puis me rendormir. Il en allait de même pour ma mère qui était épuisée par l'accouchement.

     Mais une fois remise sur pieds, nous n'avions d'autre choix que de sortir de la clinique. Et les problèmes financiers de mes géniteurs nous empêchaient de vivre dans plus qu'un simple appartement ridicule.

     Ce fut alors mon grand-père qui accepta de nous accueillir et nous héberger. Mais hélas, dès notre arrivée chez lui, les reproches, réprimandes et critiques assaillirent de toutes parts mes parents.

     Mon père me retira du berceau dans lequel je m'étais paisiblement assoupie et d'un commun accord avec ma mère, nous partîmes.

     Je fus presque jetée dans mon siège auto tant la colère avait prit possession des membres de mon père. Il attacha grossièrement ma ceinture et claqua la portière. Les paroles de ma mère ne servaient à rien pour le calmer. Il prit le volant en faux cuir et planta ses ongles dessus comme pour tenter de se contenir.

     Sur l'autoroute, le vieux panneau de bord de la petite Peugeot 205 affichait dans l'ordre un 1, un 9 et un 5.

Je ne savais pas encore lire.

     Ce que je sais maintenant, c'est que la vitesse maximale qu'une Peugeot 205 peut atteindre n'est que de 170 km/h.

     Ma maman criait à mon père de ralentir. Les traits de son visage, habituellement doux et détendus étaient étirés et malformés pour donner une expression extrêmement apeurée.

Elle s'arrêta net en réalisant une chose.

     Elle se détacha et bondit maladroitement sur moi puis, dans un fracas assourdissant tout s'enchaîna à une vitesse effrayante.

     Une des quatre roues se détacha, la voiture pivota dans tous les sens et s'encastra dans les barrières de sécurité. 

Ce fut un son perçant qui me tira violemment du néan dans lequel mon esprit était coincé.

De vifs éclats bleus m'éblouirent.

     Mes nerfs ne répondaient plus à l'appel désespéré de mon cerveau. Ce qui devait me servir à courir, sauter et marcher m'était à présent aussi inutile que...

Que moi ?

     La protection que le corps de ma mère m'avait offert m'avait épargnée de dégâts plus importants encore. De dégâts comme ceux que mes parents avaient subit,

La mort.

Les pompiers vinrent me sortir des décombres et de là,

Mon destin était scellé

Mon avenir était mort lui aussi

Ma famille ? Quelle famille ?

L'hôpital ? Bah quoi, c'est ma maison !

Des jambes ? Ça sert à quoi ?

     Mes mains tentèrent une dernière fois d'attraper mes parents, comme le jour de ma naissance il y a peu. Mais ce qu'elles touchèrent n'étaient qu'un vieux tas de peau inanimé et froid.

Mon père parvint tout de même à bafouiller quelques mots avant la fin

Je

suis

désolé

mon 

petit

cœu-

A SUIVRE 

Make My Smile Never DieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant