The arranged affair

31- Routine

Sohan

La nuit est dense autour du manoir, et je la laisse derrière moi alors que je conduis vers notre destination habituelle. L'air est frais, presque froid, mais l'adrénaline du travail à venir me garde alerte. Ivan est silencieux à mes côtés, ce qui est habituel. Nous savons tous les deux que le silence avant une mission est souvent le plus lourd de sens.

La voiture roule en douceur sur les routes déserte, et j'évite de regarder Ivan. Il y a quelque chose de différent ce soir, une tension que je n'arrive pas à définir. Peut-être que c'est à cause de la découverte de Kayla ou de ses questions incessantes sur ce que nous avions fait. Mais je repousse ces pensées ; ce soir, notre mission est primordiale.

Nous arrivons finalement à l'usine abandonnée, un lieu que nous connaissons bien. Le bâtiment, sombre et silencieux, est le cadre de nombreuses opérations comme celle-ci. Je gare la voiture à l'écart, et nous descendons en synchronisation parfaite. Chaque mouvement est méticuleusement coordonné. L'habitude rend ce processus presque automatique.

Ivan vérifie une dernière fois son équipement pendant que je consulte l'appareil pour confirmer notre itinéraire. La concentration est essentielle, et je ne laisse aucune place à l'erreur. La porte dérobée s'ouvre avec un grincement à peine perceptible, et nous entrons dans l'obscurité de l'usine.

À l'intérieur, l'usine est un enchevêtrement de machines démodées et de couloirs déserts. Chaque pas que nous faisons résonne dans le silence, et je suis conscient de chaque bruit, chaque écho. C'est une danse délicate entre l'ombre et la lumière, entre l'agilité et la prudence. Nous avançons avec la précision de professionnels aguerris, chaque geste calculé.

Je consulte à nouveau la carte, localisant la salle où se trouve notre cible. Je fais un signe à Ivan pour avancer. Il est toujours aussi fiable, et je sais que je peux compter sur lui pour couvrir nos arrières et s'assurer que rien ne dérape.

Lorsque nous arrivons à la salle, l'atmosphère est chargée de tension. La cible est assise à une table, son dos tourné vers nous. Je prends une profonde inspiration, le masque de froideur que je porte habituellement se faisant plus épais. Je fais un signe discret à Ivan pour qu'il reste prêt, puis j'ouvre la porte.

La cible se retourne lentement, réalisant ce qui est en train de se passer. Le regard dans ses yeux, c'est une reconnaissance de la fatalité. Il sait pourquoi nous sommes ici, et bien que je ne sois pas là pour discuter, il essaie tout de même de négocier. Ses paroles sont vaines. Nous avons une mission, et les missions ne se négocient pas.

Je m'avance vers lui, posant l'arme sur la table avec un calme glacé. La simplicité de la scène contraste avec la complexité des émotions qui bouillonnent en moi. Chaque mission est une affirmation de ma compétence, un moyen de m'échapper des chaînes invisibles qui me lient à ma propre vie.

_ S'il vous plaît ! Ayez pitié ! Ne me tuer pas ! On peut...régler cela ! Cri-l'homme

Les mots échangés sont inutiles. La cible tente encore de plaider sa cause, mais je n'ai que faire de ses supplications. La justice que nous apportons est celle de l'organisation, et il n'y a pas de place pour la clémence. En un mouvement rapide et précis, la mission est accomplie. Le silence retombe, lourd et oppressant.

Notre organisation tourne autour de vengeance et réparation, son but n'est d'autre que vengeance et réparation pour des injustices perçues. La majorité de ses membres cherchent à venger des événements passés ou des personnes en précision, ou à rétablir ce qu'on considère comme un déséquilibre dans la société.

On ne fait rien de mal, sauf que notre méthode employée n'est d'autre que la violence.

Je me redresse, les yeux fixés sur la scène terminée. Ivan reste en retrait, assurant que nous sommes seuls et que tout est sous contrôle. Nous savons tous les deux que chaque mission est une pièce d'un puzzle plus vaste, un puzzle dont les pièces s'imbriquent lentement dans le grand schéma de notre vie.