douze - Esmée

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Hello à tous.tes ! J'ai repris cet été l'écriture de cette histoire, après une année universitaire mouvementée. J'essaie de prendre quelques chapitres d'avance, mais il y aura sûrement de nouvelles pauses régulièrement, quoi qu'il en soit gardez en tête que je n'abandonne pas cette histoire ^^
Aujourd'hui je publie plus tôt que prévu, parce que ma bestie est sur la route du retour des vacances pendant 6h et m'a réclamé un chapitre, donc c'est à elle qu'il faut adresser les remerciements XD
Des bisous à tous.tes, je vous remercie de votre soutien tout au long de ces mois (*années) et je vous souhaite une bonne lecture ^^





Le ciel de novembre s'assombrissait déjà lorsque Myriam est apparue sur le parvis de la gare, ses boucles brunes ondulant au rythme de ses pas. Dès qu'elle s'est trouvée suffisamment près pour que j'aperçoive son sourire, celui-ci m'a semblé se répandre autour de nous comme une irradiation.

-Je suis en retard, je sais, a-t-elle lancé avant même que je n'ouvre la bouche.

J'ai réprimé un rire.

-Toi ? En retard ? Jamais de la vie.

Elle a ri avec moi.

-Tu as de la chance que je sois trop essoufflée pour me défendre.

Elle m'a emboîté le pas pour achever notre traversée du parvis et entrer dans le hall de la gare. Question d'habitude, j'avais déjà anticipé les possibles voies de départ de notre train avant même leur affichage, alors j'ai entraîné Myriam à ma suite, la guidant vers les escalators poussifs menant au niveau inférieur.

La voie s'est finalement affichée sur le tableau, et nous avons parcouru brièvement le quai pour nous installer en tête de train, encore largement désert à cette heure.

J'ai choisi un carré de quatre places, côte à côte, dans l'espoir que l'on puisse s'étirer un peu, si personne ne nous rejoignait.

Myriam a écarquillé les yeux au fur et à mesure que la voix pré-enregistrée énumérait la particulièrement longue liste des arrêts.

-Je crois n'être jamais montée dans un train qui s'arrêtait autant, m'a-t-elle dit en riant.

-Bienvenue dans le merveilleux monde des TER picards, où le terminus est un mythe que seuls les plus courageux osent espérer atteindre, ai-je répondu dans un clin d'oeil.

-Combien de stations ?

-Douze. C'est le lot de ceux qui vont jusqu'en rase campagne, ai-je souri en retour à son air effaré. En Picardie, si ton train ne dessert pas Paris, ça signifie nécessairement la desserte d'un millier de petits bleds paumés. Mais bon, on prend notre mal en patience tu sais, on s'habitue.

-J'imagine oui... Je fréquente trop les TGV sans doute.

-Tu verras, on a une vue aussi agréable ici qu'en TGV : de grandes plaines, des champs de colza, c'est bucolique.

-Et de jolis villages en brique, aussi.

-Aussi, ai-je ri. Enfin de jour, parce que là, à part notre reflet déformé et la lumière jaunie de la rame, on ne verra pas grand chose.

Mon sourire s'est évanoui en une seconde, et Myriam a froncé les sourcils, m'obligeant à m'expliquer. J'ai hésité quelques instants, avant de me résigner.

-Je me demande si tu sais vraiment où tu mets les pieds, ai-je soufflé.

Elle a incliné la tête sans comprendre.

-La plupart des gens ici n'ont pas fait la Sorbonne tu sais.

-Je m'en doute, Esmée, a-t-elle souri. De même que la plupart des gens ailleurs en France n'ont pas fait la Sorbonne non plus, d'ailleurs.

Drache poétique [gxg]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant