Laëtitia arriva devant chez elle. Les gardes allaient rester pour surveiller qu'elle ne s'enfuie pas avant son départ le lendemain matin. Elle rentra doucement et alla réveiller son père. Elle s'approcha du lit et le secoua un peu en lui tenant l'épaule.
– Papa...
Il se réveilla en sursaut.
– Laëtitia, que fais-tu ici ? On se voit demain normalement.
Il se redressa.
– Oui, mais j'ai un autre projet qui m'attend.
– Comment ça ?
– Je ne pourrai pas être là au repas de Noël, je dois partir demain matin.
– Quoi ?
– J'ai une offre d'emploi très intéressante sur l'autre continent, au sud. Je gagnerai plus d'argent que maintenant, et en plus, la reine continuera à te verser quelque chose. Il n'y a qu'un seul bateau toutes les deux semaines, je n'ai pas le choix. Je reviendrai au printemps.
Il avait l'air perdu et la regarda avec peine.
– Je te comprends, mais je suis pris un peu de cours. Je ne m'attendais pas à ça, mais tu as raison de saisir cette opportunité. Tu vas beaucoup me manquer ma fille.
– Tu vas beaucoup me manquer aussi.
Elle le prit dans ses bras.
– On va faire un petit repas maintenant alors.
Ils descendirent et il lui dit de s'installer à table. Il amena la bûche qu'il avait faite.
– Tu pourras en manger comme ça un peu avant de partir.
– Merci, Papa.
– Ça ne vaut pas tes gâteaux mais...
– Ne dis pas ça ! Ils sont très bons les tiens aussi.
La bûche était effectivement très bonne, elle s'est régalée. Ça lui faisait du bien de partager ce dernier moment avec son père avant de partir, surtout qu'elle ne l'avait pas fait depuis qu'elle travaillait au château. Ils partirent se coucher et elle écrivit une lettre à Laurent et à sa marraine car elle allait devoir partir de suite à l'aube. Elle eut du mal à dormir, se posant plein de questions sur les semaines à venir, et surtout, par rapport à Thomas... Elle ne put s'empêcher à nouveau de fondre en larmes.
***
Le soleil se leva, elle vérifia dans ses affaires qu'elle n'avait rien oublié. Elle descendit et vit son père qu'elle prit dans ses bras.
– Je reviens bientôt, promis.
– Profite de cette opportunité.
– Tu donneras ces lettres à marraine et Laurent ? Lui dit-elle en lui tendant les deux enveloppes.
– Oui, je le ferai.
On toqua à la porte, c'étaient les gardes. Ils firent une dernière étreinte et elle partit avec eux. Sur le chemin, elle pleura encore, se demandant comment elle pouvait autant verser de larmes en si peu de temps. Elle ne cessait de penser à ses proches et surtout au prince Thomas qui allait malgré tout lui manquer même si elle était blessée de ce qu'il s'était passé. Elle avait envie de courir jusqu'au château pour lui dire ce qu'elle pensait et qu'il s'explique. Mais elle ne pouvait pas, la reine lui interdisait tout contact. Elle avait bien eu de la chance d'avoir une autre proposition d'emploi, il ne fallait pas la gâcher.
Arrivée au port. Les gardes se mirent de chaque côté et la tinrent par le bras. Elle se dit que c'était ridicule, elle n'allait pas se mettre à courir. Et il ne fallait pas éveiller les soupçons normalement.
– Excusez-moi messieurs, mais je suis censée partir de mon plein gré. On dirait que je suis votre prisonnière.
Ils se regardèrent et la lâchèrent. Elle fut soulagée. Une autre personne s'était occupée de ses affaires. Elle tourna la tête et vit tout à coup Laurent qui lui fit signe.
– Laëtitia !
Elle fut heureuse de pouvoir le voir. Elle voulut s'avancer vers lui, mais un des gardes la retint
– Je veux juste lui dire au revoir, s'il vous plaît.
– Pas plus de cinq minutes, après vous allez embarquer.
Il la lâcha à nouveau et elle courut vers Laurent et le prit dans ses bras.
– Laurent, je suis désolée. Joyeux Noël.
– Joyeux Noël aussi ma belle, mais pourquoi tu es désolée ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
Il se recula pour la regarder dans les yeux.
– Je vais partir.
– Tu vas prendre ce bateau ?
– Oui.
– Mais pourquoi ?
– J'ai eu une opportunité, un travail mieux payé sur l'autre continent.
– Alors pourquoi tu as l'air triste ?
– Parce que tu vas me manquer.
Ce n'était pas cette raison en priorité, mais cela en faisait partie maintenant qu'elle se rendait compte encore plus de son départ. Il la prit dans ses bras.
– Tu me manques déjà depuis que tu es partie au château.
Elle se tourna vers les gardes qui la regardaient. Ils lui firent signe que c'était le moment d'y aller.
– Je dois y aller, je dois embarquer.
Elle lui fit un bisou sur la joue et rejoignit la file. Elle le regarda une dernière fois et elle avança. Les gardes l'accompagnèrent jusqu'à sa cabine. Arrivée, elle fut effaré de voir seulement une table avec une chaise et un matelas au sol. Forcément, elle n'allait pas avoir les cabines de première classe, elle allait devoir se contenter de cela. Une personne travaillant sur le bateau vint se présenter. Il devait la surveiller et lui apporter ses repas. Elle n'avait pas le droit de sortir de la pièce à part pour aller aux toilettes.
Le bateau commença à partir. Elle se mit vite à son hublot pour voir une dernière fois avant longtemps le village, mais malheureusement, cela donnait de l'autre côté, elle voyait juste la mer. Elle n'osa pas se mettre sur le matelas préférant le sol en parquet qui avait l'air plus propre. Elle se mit contre le mur avec sa pochette d'art où elle sortit les dessins qu'elle avait faits du château, de lui et elle... Elle voulait lui écrire pour lui dire la vérité sur son départ, mais elle ne voulait pas. Elle voulait surtout savoir déjà sa vérité. Et si jamais son courrier arrivait dans les mains de la reine, s'en était fini pour de bons. Elle rangea tout ça et s'endormit.
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Voilà pour ce chapitre 13, j'espère que mon histoire vous plaît si vous avez tout lu jusque-là :)
N'hésitez pas à me le dire en commentaire, me donner votre avis, ça me fera plaisir :)
Le prochain chapitre sera publié dans une semaine ou plus tôt
Les deux prochains chapitres seront sur le point de vue de Thomas par rapport au départ de Laëtitia
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💖 Un Amour Interdit 🏰
Roman d'amourL'histoire d'amour entre le prince du royaume et une nouvelle domestique du château... Elle ne savait pas qu'il cachait un secret... Ils bravèrent les interdits ce qui ne fut pas du goût de la Reine, qui elle aussi, avait des révélations à faire qui...