Chapitre douze

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RYDER.

La soirée ne pouvait pas être plus décevante que ce que j'avais anticipé. J'avais passé une bonne partie à raccompagner l'amie particulièrement casse-couille de ma sœur. Finalement, j'étais retourné chercher Ashley comme convenu. Étonnamment, elle n'avait même pas protesté. J'avais honoré ma part de l'arrangement, c'était maintenant à son tour de faire de même.
Nous venions à peine d'entrer dans la maison familiale, échangeant un bref salut avec Tony qui était déjà en train de partir. Une fois à l'intérieur, je me suis dirigé vers la cuisine, Ashley me suivant de près. J'ai ouvert le réfrigérateur pour attraper une bouteille d'eau et l'ai refermé avec un claquement sec.

- Dis, Ryd.
- Oui ? répondis-je en détachant à peine mon attention de la bouteille.
- Pourquoi es-tu toujours aussi désagréable ?
- Quel compliment flatteur, dis-je avec un sourire sardonique.
- Ce n'est pas méchant, c'est juste que... parfois, j'aimerais que tu te comportes de manière normale. Et surtout, en tant que grand frère.

Je me retournai pour la regarder, fronçant les sourcils.

- Et qu'est-ce que j'ai fait ce soir ?!
- Eh bien, tu as râlé. Une fois, deux fois, trois... dit-elle en comptant sur ses doigts délicats.
- Tu te moques de moi, Ashley ? Je suis venu, j'ai raccompagné tes amis et maintenant tu me reproches quoi exactement ?
- De ne pas ouvrir ton cœur. Pas assez.
- Je ne comprends pas où tu veux en venir, soupirai-je, légèrement exaspéré.
- Tu as à peine parlé avec Hugo et Tom. Quant à Leya, n'en parlons même pas, tu as été désagréable avec elle !
- Parce que c'est une idiote, rétorquai-je en haussant les épaules.
- Tu ne la connais même pas... Oh, attends !
- Quoi encore ? demandai-je, ennuyé.
- Elle te plaît, c'est ça ?
- Wah, tu es vraiment ivre, toi. Va te coucher.

Ashley me fixa intensément, ses yeux cherchant à percer mes défenses.

- Quand tu es méchant, c'est pour cacher tes faiblesses. Je le sais, en tant que petite sœur. Donc c'est pour ça que tu as été dur avec elle, n'est-ce pas ? J'ai compris ! Cependant, quand tu es hostile avec les garçons, ça, je ne comprends pas encore. Tu es bi ?

À ces mots, je recrachai l'eau que je venais de boire, feignant d'être concentré sur son discours.

- Pas bi, j'ai compris. Cependant...
- Quoi ? demandai-je, sentant une pointe d'irritation.
- Tu n'as pas craché l'eau quand j'ai dit qu'elle te plaisait.

Sur ces paroles, avec un sourire moqueur qui ne quittait pas ses lèvres, Ashley tourna les talons et quitta la cuisine, me laissant seul avec mes pensées tourbillonnantes. Le silence retomba dans la pièce, seulement troublé par le léger bourdonnement du réfrigérateur. Je restai un moment immobile, fixant l'endroit où elle se tenait quelques instants plus tôt, les mots échangés résonnant encore dans ma tête.
Il était quatre heures du matin lorsque je rentrai enfin chez moi. La nuit était silencieuse. En franchissant le seuil de ma porte, une sensation chaleureuse m'envahit, enveloppant mes sens. Il y avait quelque chose de réconfortant dans l'air stagnant de ma villa, une odeur familière de bois et de lessive fraîche. De toute façon, on est toujours mieux chez soi. Ici, les murs semblaient murmurer des promesses de repos et de répit.
Mes muscles fatigués réclamaient une douche chaude pour apaiser la tension accumulée au cours de la journée. À peine avais-je eu le temps de tourner le robinet de la douche, laissant l'eau chaude commencer à couler, que mon téléphone vibra sur le comptoir de la salle de bain, le bruit soudain brisant la tranquillité du moment. Je laissai échapper un soupir et attrapai mon téléphone, l'écran illuminant faiblement la pièce. Mon regard se durcit légèrement en voyant le nom de l'appelant.

- Ryder, à l'écoute, répondis-je, la voix teintée de fatigue.
- C'est To... C'est moi.
- Oui, et alors ? dis-je en riant légèrement, essayant de masquer mon épuisement.
- J'ai des nouvelles. De celle dont tu sais qui.

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